Une ONG locale tire la sonnette d’alarme sur la criminalité urbaine
La commune de Kinshasa, véritable repaire de bandits
Avec
cent quatre-vingt-huit sites à haut risque, c’est-à-dire soixante-dix cachettes des Kuluna,
cinquante-cinq sites des fumeurs de chanvre, au moins six maisons inachevés que
les malfrats utilisent souvent pour certaines de leurs opérations, la commune
de Kinshasa demeure un véritable repaire de bandits. Le rapport de l’ONG Filles
et Femmes en action pour la promotion, la protection et la défense de droits
humains (FIFADH) publié samedi 19 avril,
au terme d’une étude menée de novembre 2013 au mois de janvier dernier est plus
qu’alarmant.
Tous
les sept quartiers de la commune de Kinshasa, commune mère, précise le rapport,
regorgent de repaires de bandits, des sites de ventes de drogue et d’autres
substances illicites qui favorisent l’émergence de la criminalité en générale,
urbaine en particulier.
Le
document, cité par radiookapi.net, ajoute que les enquêteurs de l’ONG FIFADH
ont identifié, dans cette commune, soixante-dix cachettes des Kuluna,
cinquante-cinq sites des fumeurs de chanvre, au moins six maisons inachevées
utilisées souvent par la pègre du banditisme pour mener certaines de ses
opérations. Le rapport fait aussi état de débit de liqueurs fortes, prohibées par
l’hôtel de ville de Kinshasa, et de lieux de vente d’autres produits
illicites.
Nécessité d’éclaire le devant de chaque parcelle
Compte
tenu de cette situation à la base de l’insécurité grandissante que connaît la
ville de Kinshasa en général, l’ONG FIFADH estime qu’il est impératif entre
autres d’évacuer les dépôts de bois jonchant les avenues du camp Onatra et du
quartier Boyoma, cachettes de ces gangsters appelés « Kuluna » ;
d’éclairer le boulevard central de Ndolo dans le quartier Boyoma et de
sensibiliser la population sur la nécessité d’éclairer le devant de chaque
parcelle.
Pour
cette dernière recommandation, du reste très importante, il reste à savoir si
chaque quartier est alimenté en courant électrique de manière permanente ou
régulière. Toutefois, même si la SNEL
fournit de l’électricité régulièrement, les malfrats s’arrangent pour plonger
dans le noir ces quartiers en volant de temps à autre des câbles électriques.
La FIFADH a donc émis quelques
recommandations dans son rapport dont l’initiation et l’adoption des édits en
faveur de la mise en œuvre de la police de proximité, décrite dans le rapport
comme un service préventif et proche de sa communauté œuvrant au bénéfice des
citoyens. Elle a donc demandé l’augmentation des postes de police tenant compte
de la distance mais aussi des besoins de la population.
Appel à la collaboration de la population
Il
faudra également ajouter, dans ces recommandations la collaboration de la
population avec les services de l’ordre en dénonçant tout malfrat ou toute
personne suspecte dans les quartiers, ainsi que toute personne complice, en
l’occurrence les parents qui couvrent les actes de leurs rejetons.
Elle
a aussi demandé l’intégration de la dimension Genre au sein des services du
secteur de sécurité. L’identification de ces sites à haut risque sert à
améliorer la prévention de la violence basée sur le genre, toujours selon
l’ONG.
L’opération
a été appuyée par le programme Recevabilité du secteur de sécurité et réforme
de la Police
(SSAPR), précise la source.
Plusieurs
communes dont celle de Ligwala, de Barumbu, de Kalamu, de Kasa-Vubu ainsi que
la commune de la Gombe,
siège des institutions du pays et où se trouve le centre-ville de la capitale
entourent la commune de Kinshasa. Par effet de contagion, sans doute ces
communes bénéficient des effets néfastes de ce banditisme qui a envahi toute la
capitale congolaise et bien d’autres grandes villes de la RDC.
A
l’hôte de ville de Kinshasa d’appuyer les actions de ce genre en les prenant
pour de référence ou pistes pour des actions de grande envergure de lutte
contre la criminalité urbaine.
Kléber Kungu
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