De la rébellion à la politique
Roger Lumbala bat déjà
campagne pour la présidentielle de 2016 !
Roger Lumbala, ex-député national,
en rébellion pro rwandaise, annonce déjà les couleurs. Quelles couleurs ?
Alors qu’on le reconnaît encore en Ouganda, ruminant son ire, à la suite de
l’échec cuisant après la débâcle de l’aventure sans lendemain dans laquelle il
s’est englué, Roger Lumbala a annoncé mardi 22 avril se trouver actuellement en
France dans le cadre d'une "tournée" de promotion de sa candidature
pour la présidentielle prévue en 2016 en République démocratique du Congo.
"Je
suis arrivé à Paris il y a deux jours et je repars demain. Je suis en France
pour promouvoir ma candidature auprès de la diaspora congolaise", a
déclaré Roger Lumbala, cité par l’Agence France presse (AFP).
En tournée d’explications
Roger
Lumbala, apprend-on, est en France pour une tournée d'explication auprès des
Congolais suite à l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle de
2016. Il a indiqué qu'il se rendrait mercredi au Canada, à Toronto.
Le
chef du Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD/N), qui compte
une poignée de députés, avait quitté le 11 avril l'Ouganda, où il s’était
réfugié, pour se rendre en Afrique du Sud, où il affirme avoir rencontré la
diaspora congolaise.
Cet
ancien député national qui a préféré un mandat de rébellion à celui d’un
parlementaire a séjourné en Afrique du Sud, avant de se rendre en Belgique,
puis en France pour sensibiliser ses compatriotes à sa candidature à la présidentielle
et pour "expliquer le pourquoi de l'amnistie et la nécessité de la paix en
RDC".
Selon
l’AFP, ce rebelle, qui regrette de ne pas figurer sur la liste des
bénéficiaires de la loi d’amnistie promulguée en février dernier par le
président Joseph Kabila, a déclaré avoir rencontré certaines têtes d’affiche
dans sa tournée européenne et nie avoir commis de crimes graves pendant son
passage dans la rébellion pro rwandaise.
Le
président Joseph Kabila a promulgué en février une loi d'amnistie couvrant des
faits insurrectionnels, des faits de guerre et des infractions politiques, et
qui exclut les auteurs présumés de crimes de guerre, crimes contre l'humanité
et autres violations graves des droits de l'homme.
Si
le concerné nie n’avoir commis aucun crime grave pendant la rébellion, le
porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a souligné le 14 avril, que Roger
Lumbala faisait "l'objet de plusieurs mandats d'arrêt de la justice
congolaise", que "le dernier en date (...) portait sur des crimes
déclarés non amnistiables" et qu'il devait donc être jugé dans son pays.
A
laquelle accusation, le patron de l’ancienne chaîne de télévision RLTY a
rétorqué en dénonçant ce qu’il a appelé un "acharnement", une
"cabale" et un "complot" de Kinshasa visant à le contraindre
à l'exil.
Mandat invalidé pour absentéisme
Le
mandat de Roger a été invalidé en janvier 2013 pour absences répétées. Il était
à l'époque soupçonné de "haute trahison" et de complicité avec les
rebelles pro rwandais.
Un
Roger Lumbala en tournée d’explications dans les capitales occidentales et
auprès de la diaspora congolaise ? A ses discours et explications truffés
de mensonges et d’incohérences ne peuvent y prêter attention que tous ceux qui,
pour une raison ou une autre, trouvent opportun de perdre leur temps à écouter
un homme qui ne cesse de faire des va-et-vient entre la rébellion et la
politique, qui aime entendre la voix mortelle des armes…
Un
Roger Lumbala, candidat président de la République pour la énième fois ? Si tout
humain, lui y compris, a droit de jouir pleinement de ses droits que reconnaît
à tous les humains la
Déclaration universelle des droits de l’homme, y compris
celui de postuler à n’importe quelle fonction élective, il ya lieu, cependant,
pour tout électeur, souverain primaire, de bien réfléchir sur la personne à qui
il faut donner sa voix pour qu’elle n’aille pas dans une poubelle,
c’est-à-dire, pour qu’elle serve à quelque chose.
Rappelons-nous le parcours controversé de cet homme
Pourquoi ne
pas se rappeler le parcours controversé de cet ancien président de l’Union pour
la démocratie et le progrès social (UDPS) en France dans les années 1990 qui
est tout sauf incitatif à jeter son dévolu sur cet homme ?
Souvenons-nous
de ceci. D’abord, pendant la seconde guerre qui a secoué la RDC, le RCD/N (Rassemblement
congolais démocrates et nationalistes) de Roger Lumbala, groupe rebelle, est
accusé, en janvier 2003, sera accusé de crimes de guerre, et notamment d'actes
de cannibalisme.
Ancien
représentant de l’UDPS en France, c’est en mai 1997 que Roger Lumbala Tshitenga
a débarqué à Kinshasa dans les rangs de l’AFDL en provenance de Lubumbashi
comme bien de cadres du nouveau régime. Très peu de temps après, il va créer son
propre parti politique dénommé Rassemblement démocratique congolais(RDC).
Après avoir eu vent de son
arrestation programmée, Roger Lumbala entre en clandestinité à Kinshasa avant
d’annoncer, dans la commune de Masina , la création de son parti politique. Assoiffé
de pouvoir, M. Lumbala, qui n’a plus de réelle marge de manœuvre dans le
contexte d’AFDL va regagner la
France avant de se signaler à la création de la rébellion du
Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), un conglomérat des déçus.
Roger Lumbala
va de nouveau créer un autre parti politique, RCD dit National, une aile issue du RCD. Il sera aidé dans cette action
par Jean-Pierre Bemba dont le mouvement fournissait l’essentiel des troupes du
RCD/N, un groupe rebelle, accusé, en janvier 2003, de crimes de guerre, et
notamment d'actes de cannibalisme
Voilà donc Roger
Lumbala Tshitenga devenu chef d’une rébellion
contrôlant quelques localités dont Isiro dans la Province Orientale.
C’est à ce titre qu’il participera à l’inoubliable Dialogue inter congolais (DIC)
en Afrique du Sud. Il en sortira avec quelques dividendes : autant de
sièges dans les institutions de la transition que le RCD/ML.
En reconnaissance
à JP Bemba, la patron de RCD/N va céder le poste de ministre du Tourisme,
revenant au RCD/N, à Roger Nimy du MLC. Le président du RCD/N occupera lui même
le poste de ministre du Commerce extérieur avant de se voir relevé de ses
fonctions, étant mis en cause pour malversations financières dans un rapport du
parlement. Lumbala Tshitenga quittera le gouvernement sans vraiment le quitter
en se faisant remplacer par son épouse.
Roger
Lumbala en tournée d’explication de quoi que le Congolais ignore ?
Candidat président d’un pays dont li a contribué à massacrer la
population ? Réfléchissons beaucoup.
Kléber Kungu
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