A des
milliers de jeunes du diocèse de Matadi réunis à Luozi
Mgr Daniel Nlandu : »Soyez unis pour être très forts »
(Par Kléber
Kungu, notre envoyé spécial, de retour de Luozi)
C’est un
message d’unité, de renouveau, de conversion, de changement des mentalités,
bref de réarmement moral et de prise de conscience que Mgr Daniel Nlandu Mayi a apporté à des
milliers de jeunes du diocèse de Matadi réunis à Luozi, chef-lieu du territoire
du même nom, à l’occasion de la 4ème édition de la fête des rameaux
doublée de la journée diocésaine des jeunes. Dans une prédication riche en
interpellations à la jeunesse d’environ 34 paroisses du diocèse de Matadi,
l’évêque Daniel Nlandu l’a invitée au
renouveau, au changement des mentalités, à la conversion profonde qui appellent
à la complémentarité entre les jeunes qui doivent se ressourcer auprès des
vieux et ceux-ci qui ont de l’expérience à partager avec ceux-là. Plus d’une
trentaine de prêtres et une quinzaine de sœurs religieuses ont pris part à ce
grand rendez-vous religieux.
« Chers
jeunes du diocèse de Matadi, vous êtes l’espoir et l’avenir de notre grand et
beau diocèse qui vient de s’engager sur le chemin de son renouveau depuis la tenue du synode diocésain
l’an dernier. Le moment est donc venu de vous mobiliser, de vous rendre plus
disponibles pour l’application des recommandations du Synode dont les
principales et plus importantes demeurent la conversion, le changement des
mentalités ou encore l’évangélisation des mentalités et la promotion de l’unité
dans nos communautés, nos familles et tous nos milieux de vie », déclaré
Mgr Daniel Nlandu devant des milliers de jeunes de son diocèse.
Dans une
prédication qui a eu valeur de sensibilisation et de réarmement moral, le
prédicateur a souligné l’importance du changement des mentalités qui, selon
lui, doit partir de notre être profond et sans lequel ni cette conversion,
« il n’y aura rien qui changera ».
En
rappelant la devise des Belges, « l’union fait la force », et en
regrettant « toutes sortes de divisions qui affaiblissent » l’Eglise
et qui sont « responsables de toutes sortes de malheur » qui frappent
le pays, Mgr Daniel Nlandu a invité les jeunes à l’unité et à « agir énergiquement contre cette tendance à
la division, à s’ efforcer de bâtir l’unité qui fait la force ».
« Donc, je vous demande, vous les
jeunes, d’être unis, de promouvoir, de continuer à bâtir cette unité pour que
nous soyons forts », a-t-il exhorté.
Préalables
Pour
parvenir à relever ce grand défi, Mgr Daniel Nlandu a présenté quelques préalables
que les jeunes doivent remplir. D’abord, les jeunes doivent s’inspirer de
Jésus-Christ en devenant des pauvres de cœur, avec pour thème de cette année
« Heureux les pauvres de cœur car le
royaume des cieux est à eux » autour duquel le pape François propose
de méditer avec lui. La pauvreté de cœur tire son fondement sur les béatitudes
prêchées par le Christ et qui révèlent le chemin du vrai bonheur, Jésus-Christ
étant lui-même ce chemin.
Un chemin,
prévient le prédicateur, jalonné de plusieurs embûches, notamment « la
pauvreté, les afflictions, les humiliations, les luttes pour la justice, les
fatigues de la conversion quotidienne, le combat pour vivre la paix dans la
sainteté, les persécutions et bien d’autres défis… »
« Heureux
les pauvres de cœur, paraît comme un contresens » car, s’interroge le
prédicateur de sa voix d’un grand évangéliste, « comment peut-on être
heureux quand on est pauvre » . La pauvreté de cœur semble trancher avec
les réalités actuelles enclines à la recherche effrénée des biens matériels, la
recherche du bonheur à tout prix, la course effrénée à l’argent et aux autres
formes d’aisance matérielle.
La pauvreté
de cœur, que Mgr Nlandu, dans une prédication ponctuée du slogan « Jeunes, jeunes » auquel les jeunes
répondaient « Nous sommes
vivants » plusieurs fois répété, a qualifiée d’une véritable valeur
évangélique à redécouvrir, ce n’est pas l’absence ou insuffisance de biens
matériels, mas essentiellement disponibilité pour Dieu et pour le prochain. « Un cœur pauvre, a-t-il ajouté, est celui où Dieu trouve facilement de la
place, parce que ce cœur n’est pas rempli
d’avance et encombré par toutes sortes de soucis et de préoccupations humaines».
Ce qui constitue l’esprit du monde contre lequel Mgr Nlandu a invité les jeunes
à résister vigoureusement et courageusement.
Le deuxième
préalable est d’éviter de « compter seulement sur ses propres forces, ses
propres capacités que l’on croit suffisantes », de « compter
scrupuleusement sur la sagesse de ce monde » « en refusant de
recourir à Dieu dans la recherche du bonheur.
A l’école de la
sagesse
Le prélat
regrette qu’à ce jour « la foi,
l’attachement au Christ ainsi que l’espérance [soient] aujourd’hui minimisées et relativisées au profit d’une confiance
aveugle en de nombreuses propositions funestes que le monde offre aux jeunes
avec tous les dangers souvent ignorés au départ parce que bien voilés qui les
conduisent » à la déperdition. Suivre une voie opposée ou contraire à
celle que propose le prédicateur du jour, « c’est, a-t-il prévenu, parvenir
à un semblant de bonheur qui nous installe dans une culture de l’à peu près et
du provisoire ».
Quant au 3ème
préalable, Mgr Daniel Nlandu Mayi appelle les jeunes et les vieux à une
complémentarité. Une « complémentarité entre cette possibilité qu’ont les
jeunes de pouvoir faire et la possibilité des aînés de transmettre la sagesse
qui permet aux jeunes de faire leur chemin, de devenir des hommes capables de
travailler pour le redressement de la société et de l’Eglise », a-t-il
précisé.
En invitant
les jeunes à se mettre à l’école de la sagesse des aînés, la vraie sagesse, il
a également appelés les adultes à transmettre l’héritage qu’ils ont reçu
eux-mêmes, la sagesse qu’ils possèdent pour que les jeunes puissent grandir et
se développer avec sagesse, être des hommes utiles et valables à la société.
La paroisse
Notre-Dame de Fatima de Luozi a eu l’honneur d’organiser la 4ème
édition de la journée diocésaine des
jeunes, la paroisse de Kuilu-Ngongo a été choisie d’abriter la 5ème
édition en 2015. La journée diocésaine des jeunes, mini journée mondiale des
jeunes que le Saint Père préside chaque année, est devenue, comme l’a souligné
le numéro un du diocèse de Matadi,, une fête religieuse qui « rassemble
autour de lui les jeunes du diocèse, pour se ressourcer spirituellement et
consolider leur foi par une catéchèse appropriée afin de contribuer à les
conforter dans leur mission d’être
réellement l’avenir de l’Eglise du monde ».
Une fête
qui a rassemblé beaucoup de personnalités venues de tous les coins du
Bas-Congo, dont le président national de la Sodema, Dieudonné Bifumanu,
Kléber Kungu
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