De reddition en reddition
Le chef Maï-Maï Maheshe Kahasha se rend aux FARDC
Le chef milicien des Maï-Maï Raïa
Mukombozi, Maheshe Kahasha, s’est rendu vendredi 18 avril, aux Forces armées de
la République
démocratique du Congo (FARDC) avec une quarantaine de ses combattants, chacun muni
de son arme. La reddition a eu lieu à Nzibira, localité située en territoire de
Walungu dans la province du Sud-Kivu.
Après, donc, la reddition ratée d’un
autre seigneur de guerre, Paul Sadala alias Morgan, il y a plus d’une semaine,
c’est au tour de Maheshe Kahasha, un autre chef milicien dont la milice a pris
en otage la province du Sud-Kivu en y imposant une terreur infernale au sein de
la population civile qui en a payé un lourd tribut
Il ne reste qu’à leur indiquer le
site de regroupement, où ils pourront être rejoints par d’autres combattants
qui désirent servir le pays sous le drapeau.
La sensibilisation porte ses
fruits ?
Faudra-t-il
conclure qu’avec cette reddition précédée d’autres, les groupes armés locaux
ont compris la nécessité d’abandonner les armes pour rejoindre par conséquent
le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) et la
sensibilisation sur cette réintégration ou intégration porte ses fruits? Bien
des observateurs dans cette province, parmi les plus instables de la RDC, s’accordent à le
reconnaître.
Il est
établi que la reddition du numéro un de la milice Mai-Mai Raïa Mukombozi et une
quarantaine de ses hommes à l’armée régulière est intervenue quelques semaines
après la rencontre avec le coordonnateur de l’unité de désarmement,
démobilisation et réinsertion (DDR) au Sud-Kivu.
Le
commandant des Forces armées de la
RDC en charge des opérations militaires au Sud-Kivu, le
général Delphin Kahimbi multiplie des rencontres avec plusieurs seigneurs de
guerre réfractaires au processus de réintégration pour les sensibiliser sur la
nécessité à déposer les armes. Il avait notamment sensibilisé Maheshe, à
Lubumbe 1, apprend-on, sur la nécessité de réintégrer les FARDC.
Pour sa part, la société civile de Walungu qualifie ce
geste d’un pas capable de contribuer à la restauration de la paix dans cette
partie du Sud-Kivu, longtemps en proie à des affrontements répétés entre
militaires et miliciens, rapporte radiookapi.net.
500 miliciens attendent l’intégration au sein des FARDC
En février dernier, près de 500 miliciens fidèles aux
chefs Mayele Wilondja et Kashologosi attendaient d’intégrer les FARDC dans les
localités de Lusambo et Kashologosi, en territoire de Fizi au Sud-Kivu.
Le
gouvernement provincial du Sud-Kivu avait mis en place, en janvier dernier, une
commission technique mixte RDC-Rwanda et Ouganda pour suivre des combattants
étrangers et nationaux afin de les orienter à la démobilisation, la
réintégration au sein de l’armée ou encore la réinsertion dans la vie civile.
La commission que préside le gouverneur Marcellin Cishambo
étudie au cas par cas la situation des combattants étrangers et nationaux avant
leur rapatriement ou leur réinsertion.
Réintégration
ou intégration dans l’armée régulière, oui, mais il reste à savoir qui doit y
être éligible et à quelles conditions. L’expérience passée est fort amère pour
continuer à accepter de réintégrer au sein des FARDC n’importe qui et n’importe
comment. L’armée régulière est loin d’être une poubelle pour y verser au nom du
programme DDR n’importe quel premier venu.
En
outre, au nom de ce programme, faudra-t-il mettre de côté la justice qui doit
faire son travail pour juger les actes ignobles de tous ceux qui choisi les
armes pour revendiquer ce qu’ils estimaient être leurs droits ?
Kléber Kungu
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