Face aux
crises au Mali, en Syrie, RCA, au Sud Soudan
Les humanitaires s’engagent à ne pas
oublier la RDC
Le Directeur général du bureau de l’aide humanitaire
de la Commission
européenne, Claus Sorensen, a assuré que l’Union européenne continuerait à venir
en aide aux déplacés internes de la République démocratique du Congo (RDC). «Malgré les crises en Syrie, au Soudan du
Sud, au Mali et en République centrafricaine, nous n’allons pas les oublier»,
a-t-il promis au cours d’un café de presse qu’il a conjointement animé vendredi
4 avril à Kinshasa avec le Coordonnateur
humanitaire en RDC, Moustapha Soumaré, au terme d’une mission de trois jours
effectuée au Nord-Kivu.
Claus
Sorensen a exprimé son appréhension de voir relégués au second plan les besoins
humanitaires de la RDC
au profit des crises d’autres pays comme le Mali, la République
centrafricaine, le Soudan du Sud, la
Syrie.
Le
Directeur général du bureau de l’aide humanitaire de la Commission européenne
(Echo), à la tête d’une forte délégation de bailleurs de fonds, venait de
boucler une mission au Nord-Kivu, en compagnie du Coordonnateur humanitaire en RDC, Moustapha Soumaré. Au cours de cette
visite, la délégation, divisée en deux groupes, a pu visiter entre autres des
projets d’éducation, de démilitarisation, de santé en faveur des déplacés de
guerre.
Claus Sorensen a remarqué qu’il y a
une accalmie de tension sur le terrain, une fenêtre qui s’ouvre sur la
stabilisation si les humanitaires continuent de subvenir aux besoins d’une
population qui les réclame de plus en plus. « Il ya cette perspective à saisir, mais il y a encore beaucoup de défis
à relever », a conclu Claus Sorensen.
Le gouvernement appelé
à secourir la population
Pour cette
raison, le Directeur général du bureau de l’aide humanitaire de la Commission européenne a
en outre exprimé l’espoir de voir le gouvernement congolais venir davantage en
aide à cette population. Aussi a-t-il transmis au gouvernement congolais par le
biais ministre des Affaires sociales, Action humanitaire et Solidarité nationale, Charles
Nawej Mundele, le message de la population et des acteurs humanitaires lui
demandant d’être plus près de la population dans cette région.
Il a
également souhaité que le travail continue à être financé, coordonné sous
l’égide des Nations unies pour que les Congolais trouvent leur compte.
C’est par
des remerciements adressés au Directeur général du bureau de l’aide humanitaire
de la Commission
européenne « pour avoir initié cette mission en choisissant la RDC » que le
Coordonnateur humanitaire en RDC,
Moustapha Soumaré, a relayé Claus Sorensen. Il a reconnu la complexité
de la situation humanitaire au Congo Kinshasa, tout en relativisant qu’il y a
un début de stabilisation, même si tout n’est pas encore stabilisé.
En dépit de
la présence de nombreux défis, Moustapha Soumaré a souligné que les acteurs
humanitaires n’hésitent pas à se rendre là où il y a de l’insécurité pour venir
en aide à des personnes qui ont besoin d’être secourues dans une province qui
compte 3 millions de déplacées pour 6 millions vivant dans l’insécurité
alimentaire.
Ces
déplacés sont divisés en deux
groupes : si le premier groupe commence à rentrer dans les villages
abandonnés, un second attend d’être assuré de la présence des ONG humanitaire,
mais aussi et surtout du gouvernement. Cependant, a craint Claus Sorensen,
c’est la présence des ressources naturelles et des conflits fonciers qui
constituent le plus grand danger. Aussi a-t-il appelé le ministre Charles Nawej
Mundele à procéder à la réforme foncière réduire les causes profondes à la base
de la crise dans la partie orientale de la RDC.
En plus de cela, il faudra également procéder à la réformer
des services de sécurité, de la justice, penser à la bonne gouvernance, à la
refondation de l’Etat, à l’éducation, à la santé.
Somme
toute, la bonne gouvernance reste la question fondamentale du problème de
l’insécurité dans l’Est de la RDC,
a soutenu le Directeur général du bureau de l’aide humanitaire de la Commission européenne.
Seulement 5% des fonds
mobilisés
Selon
Moustapha Soumaré, les humanitaires ont déboursé plus de 700 millions de
dollars américains, qui représente plus de la moitié du budget annuel de la Monusco – un milliard de
dollars américains – en raison de l’impact de la crise centrafricaine pour
venir en aider aux nombreux déplacés de la RDC et ceux de la Centrafrique.
Pour 2014,
des 832 milliards de dollars américains dont la communauté humanitaire a
besoin, 5% seulement ont été déjà mobilisés. Un message adressé aux bailleurs
de fonds présents dans la salle et qui ont accompagné Claus Sorensen dans sa
mission au Nord-Kivu.
En invitant
la presse à être les partenaires des humanitaires, Moustapha Soumaré a déclaré
que ceux-ci, dans leur intervention, ont introduit une nouveauté consistant désormais
à intervenir là où il ya une crise sous ses quatre formes : la crise avec
violence, la crise liée à la malnutrition, celle consécutive aux épidémies
(choléra, par exemple) et la crise liée aux catastrophes naturelles.
« La RDC a des besoins qui existent. Il ne faut pas
l’oublier. Gardons-la dans le radar. Ne
l’oublions pas. Il y a une lueur d’espoir. J’ai confiance que cela va se
réaliser ». Tel est le message de
plaidoyer que le Directeur général du bureau de l’aide humanitaire de la Commission européenne,
Claus Sorensen, a promis de faire auprès des bailleurs de fonds Un message
d’espoir compte tenu de nombreux foyers de crise à travers le monde et dont les
besoins sont plus urgents les uns que les autres.
Kléber Kungu
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