samedi 1 février 2014

L’Unicef appelle à faire progresser les droits de l’enfant

 Dans un rapport rendu public le 30 janvier

L’Unicef appelle à faire progresser les droits de l’enfant

            Dans un rapport publié jeudi 30 janvier, à l’approche du 25e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, l’Unicef reconnaît que d’énormes progrès ont été accomplis dans le domaine des droits de l’enfant, mais considère que pour toucher les enfants qui n’en ont pas bénéficié, il faudra se focaliser davantage sur les disparités.
            L’Unicef insiste sur l’importance qu’il accorde aux données pour faire progresser la cause des enfants et mettre en lumière les inégalités dans l’accès aux services et aux protections, des inégalités qui gâchent la vie d’un grand nombre d’entre ces enfants, selon un communiqué de l’Unicef dont L’Observateur a obtenu copie.
            « Chaque enfant compte » a rappelé l’Unicef aujourd’hui, en réclamant davantage d’efforts et d’innovations pour identifier et surmonter les obstacles qui empêchent les plus désavantagés des 2,2 milliards d’enfants de la planète de jouir de leurs droits.      « Grâce aux données que nous récoltons, nous avons été en mesure de sauver et améliorer la vie de millions d’enfants, en particulier les plus démunis, explique Tessa Wardlaw, Directrice de la section Données et Analyse de l’Unicef. Nous ne continuerons à progresser que si nous savons quels sont les enfants qui sont laissés pour compte, où vivent les filles et les garçons qui sont déscolarisés, où sévissent les maladies et où il n’existe pas d’assainissement de base. »

Des progrès remarquables accomplis
            Des progrès remarquables ont été accomplis depuis la signature de la Convention relative aux droits de l’enfant en 1989, ainsi qu’au cours de la période précédant l’aboutissement des Objectifs du Millénaire pour le développement en 2015. Les chiffres de ce rapport phare de l’Unicef, intitulé « la Situation des enfants dans le monde 2014 en chiffres » sont révélateurs :
            On note par exemple que quelque 90 millions d’enfants, qui seraient décédés avant l’âge de cinq ans si les taux de mortalité de l’enfant étaient restés au même niveau qu’en 1990, sont toujours en vie. C’est dans une large mesure dû aux progrès accomplis dans les domaines de la vaccination, de la santé et des services d’alimentation en eau et d’assainissement.
            En outre, les retards de croissance ont diminué de 37 pour cent depuis 1990 grâce à des améliorations en matière de nutrition et que la scolarisation à l’école primaire est en hausse, même dans les pays les moins avancés : alors qu’en 1990, 53 enfants sur 100 seulement étaient scolarisés, ce chiffre était passé à 81 sur 100 en 2011.

« Chaque enfant compte »
            Malgré cela, les statistiques figurant dans le rapport, intitulé « Chaque enfant compte : dévoiler les disparités, promouvoir les droits de l’enfant », témoignent des violations des droits de l’enfant qui ont encore cours. Le rapport, par exemple, fait état de quelque 6,6 millions d’enfants de moins de cinq ans sont morts en 2012, la plupart de causes évitables, en violation de leur droit fondamental à vivre et à grandir. En outre, quinze pour cent des enfants de la planète se voient imposer un travail qui compromet leur droit à une protection contre l’exploitation économique et lèse leur droit à apprendre et à jouer. Par contre, onze pour cent des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans, ce qui compromet leur droit à la santé, à l’éducation et à la protection.
            Les données révèlent aussi des lacunes et inégalités qui montrent que les gains obtenus grâce au développement sont inégalement répartis. Les enfants les plus pauvres de la planète ont trois fois moins de chances (2,7) que les plus riches de naître en présence d’un soignant qualifié, ce qui accroît les risques de complications liées à l’accouchement pour eux-mêmes et pour leurs mères.
            Actuellement, en RDC, trois enfants sur quatre vont à l’école (75 %) avec une quasi parité entre filles et garçons. Cela représente une augmentation de 23 % par rapport à 2001. La situation concernant la mortalité des enfants en RDC reste préoccupante, mais des progrès considérables ont été réalisés : en 2001, 213 enfants sur 1000 naissances vivantes mouraient avant leur cinquième anniversaire, aujourd’hui ils sont 146 (2012).
            Au Niger, tous les ménages urbains ont accès à l’eau potable, contre 39 pour cent seulement des ménages ruraux, tandis qu’au Tchad, on compte seulement 44 filles pour 100 garçons entrant à l’école secondaire – avec pour résultat que les filles ne bénéficient ni de l’éducation ni de la protection ou des services que procurent les établissements scolaires.
            Le rapport exhorte à investir davantage dans les innovations qui permettent de redresser le tort de l’exclusion.
Kléber Kungu
 

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