Kimbanseke
en danger
Les quartiers Luebo et Biyela rongés par de géantes têtes d’érosions
Quelques
quartiers de Kimbanseke, l’une des 24 communes de Kinshasa, sont en train de
disparaître au vu et au su et de leurs habitants et de leurs autorités. Des grosses
têtes d’érosion se mettent de ronger lentement mais sûrement, avec la
complicité des pluies, les quartiers de Luebo et de Biyela. C’est un spectacle
de fin du monde qui vous accueille lorsque vous arrivez dans ces quartiers.
Kimbanseke, avec ses 30 quartiers, est
une commune urbaine du sud-est
de la ville de Kinshasa.
Elle est autant la commune la plus peuplée de la capitale congolaise depuis les
années 1980 qu’une des communes urbaines les plus vastes de la ville-province
de Kinshasa
avec près d'un million d'habitants.
Avec
l’apathie des autorités municipales, de grandes têtes d’érosions sont en train
de faire disparaître de la carte géographique de la commune populeuse de Kimbanseke.
La grande tête d’érosion va de l’école saint Louis jusqu’à la rivière Nsanga.
Depuis
quelque temps, comme une maladie
infectieuse, l’érosion emporte petit à petit des maisons. Ainsi, à ce jour,
plusieurs maisons viennent de s’écrouler. Avant leur écroulement, les occupants
prennent la précaution de les déguerpir.
Le petit
marché dénommé Maboso, très connu dans les milieux, est parmi les sites qui
résistent aux ravages des érosions. Mais, il survient grâce à son caractère
mobile. A ce jour, le wenze de Maboso vient d’être déplacé pour la troisième
fois. Avec l’imminence de connaître un quatrième déplacement sous peu.
Une
quinzaine d’avenues sont les plus en danger. Il s’agit des avenues Mabaka,
Lulendo, Kindi, Nela, Madibu, Kasaï, Ndongala, Tshika, Lufuankenda, Ngampika,
Malonda, Kuilu, Meti et Kapinga.
Comme une
tentacule, la tête d’érosion vient de s’attaquer à un troisième quartier. C’est
le quartier Mpanga.
Quoique le
mal soit déjà profond, on estime qu’il est temps d’intervenir en faveur de la
population de ces quartiers en détresse.
Ces quartiers sont dans un tel isolement et enclavement que lorsqu’on
fait un tour dans ce coin, on se croirait
en plein territoire rural. Et pourtant, on est en pleine capitale
congolaise !
Dans
l’entre temps, les habitants de ces quartiers tentent de limiter les dégâts en
plaçant quelques sacs de sable. Un coup d’épée dans l’eau car face à la force
de l’érosion et même des eaux, les efforts des habitants demeurent
improductifs.
Le courant électrique
et l’eau de la Régideso
inexistants !
Les menaces
des érosions sont telles qu’il suffit que le ciel s’obscurcisse pour que les
habitants de ces quartiers se mettent à prier pour qu’il ne pleuve pas. Car il
suffit qu’il pleut pour voir une partie de terre emportée par les eaux de pluie
avec grand risque que les habitations soient également emportées.
Comme si
cela ne suffisait pas, le malheur des habitants de ce coin n’est pas seulement
ce danger dû aux érosions. Le courant électrique dans ce coin est inexistant.
C’est à peine que ses habitants commencent à apercevoir quelques poteaux de
courant électrique, mais dont l’installation reste encore sélective à ce jour.
Toute
personne qui accepte d’habiter les quartiers Luebo et Biyela doit préalablement
accepter de vivre comme au village : puisque l’eau de la Regideso est encore
inexistante, on doit accepter de se déplacer régulièrement sur de longues
distances, muni de récipients, pour chercher de l’eau.
Il est
temps de faire quelque chose maintenant qu’il est encore possible de porter
secours à une population en détresse.
Depuis la
date de sa création le 30 mars 1968 et la fixation de ses limites le 23 janvier
1969, la commune de Kimbanseke vient d’être dirigée par 11 bourgmestres.
Kléber Kungu
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