Le ministre provincial des Transports du Bas-Congo frappe
154 entreprises de transport interdites d’accès aux ports du Bas-Congo
Faute d’avoir
respecté le protocole d’accord signé en 2003 entre le gouvernement, les employeurs et
les conducteurs des véhicules poids lourds, cent cinquante-quatre entreprises
des transports sur les 174 qui exploitent la route Kinshasa-Matadi-Boma sont
interdites d’accéder aux ports de Matadi, de Socope à Ango-Ango et de Boma au
Bas-Congo. Seules 20 respectent cet accord, selon le ministre provincial de
Transport et Voies de communication, des Infrastructures routières,
ferroviaires, fluviales et aéroportuaires, ports maritimes, aérogares,
Relations avec l’Assemblée provinciale et la Cohésion provinciale..
Le ministre
provincial de Transports du Bas-Congo, Bob Bavuidi Bonazebi, a décidé lundi 3
février d’interdire l’accès à ces ports à ces entreprises de transport à
l’issue d’une réunion à Matadi, chef-lieu de la province du Bas-Congo avec le
maire de la ville, les représentants de la Fédération des
entreprise du Congo (Fec), de la
Société des transports et des ports (SCTP) et de la Force ouvrière du Congo
(FORC), le syndicat des chauffeurs et convoyeurs, rapporte radiookapi.net.
Ces
entreprises de transport n’ont pas respecté le protocole d’accord signé en 2003
entre le gouvernement, les employeurs et
les conducteurs des véhicules poids lourds. Cet accord revoyait à la hausse les
salaires et primes des camionneurs et des convoyeurs.
Cet
accord prévoit que le salaire minimum des transporteurs devait passer de 50 000
FC à 300 000 FC (soit d’environ 50 à 300 dollars américains). Celui des
convoyeurs devait passer de 22 500 FC à 150 000 FC (soit 25 à 166 dollars
américains). Sur les 174 entreprises de transport, seules 20 respectent cet
accord, selon le ministre provincial des Transports.
Les
véhicules des entreprises non en règle sont également sommés de quitter les
installations portuaires de la province et de rejoindre leurs garages
respectifs. Il leur est également interdit de transporter les marchandises des
tiers quelle que soit la destination.
La
décision du ministre provincial de Transports est prise conformément à une note
circulaire du ministre national des Transports, Justin Kalumba Mwana Ngongo,
publiée le 15 janvier dernier.
Interrogés, certains responsables
des entreprises incriminées ont affirmé que cette décision aura certainement
des conséquences néfastes sur la chaine des opérations de dédouanement et de
transports de marchandises entre Kinshasa, Matadi et Boma.
Craintes de la Copemeco
La Confédération des
petites et moyennes entreprises du Congo (Copemeco) a salué la mesure du
ministère provincial des Transports du Bas-Congo. Cependant le président
provincial de cette organisation au Bas-Congo, Alphonse Seke Ngedi, demande au
ministre provincial des Transports de faire une distinction entre les
entreprises du secteur des transports qui sont à la fois importateurs et
transporteurs et celles qui ne font que le transport.
Sa
crainte est de voir cette mesure mettre certains patrons des entreprises en
difficulté de payer les salaires et primes tels que recommandé par le protocole
d’accord signé en 2013.
«Il
faut catégoriser les transporteurs parce qu’il y en a qui sont à la fois
importateurs. Cette catégorie ne manque jamais du travail. Il y a de ces
chauffeurs qui ont 30 jours au volant de leurs véhicules. Il y a une autre
catégorie de chauffeurs qui se plaignent de manquer du travail. Un patron dont
le véhicule a passé un ou deux mois au garage aura du mal à respecter le
protocole d’accord et à payer son chauffeur au moment où il n’a pas voyagé
», a expliqué le président de la
Copemeco au Bas-Congo.
Alphonse
Seke Ngedi a également souhaité que 40% des importations soient confiés aux
transporteurs locaux pour leur permettre d’avoir du travail.
La
mesure du ministre provincial des Transports du Bas-Congo est à encourager dans
la mesure où elle doit pousser le secteur des transports de sa province à
mettre de l’ordre. Toutefois, à l’instar d’autres mesures prises ultérieurement
par les autorités, une meure n’a d’efficacité que lorsqu’elle est entourée de
suivi. Malheureusement, en RDC, le suivi reste le maillon très faible de notre
administration.
Pour
ne parler que de ce secteur, le ministre du Travail et Prévoyance sociale,
Modeste Bahati Lukwebo, avait pris des mesures concernant la situation
salariale des chauffeurs et convoyeurs des véhicules poids lourds depuis 2013.
Mais plusieurs mois plus tard, ces mesures sont restées lettre morte, les
patrons des sociétés de transport s’entêtant à rester dans les vieilles
habitudes.
Kléber Kungu
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