Violences faites à la femme
congolaise
La Libérienne Leymah Gbowee appelle à cesser la «guerre contre le corps des femmes»
La
situation de la femme congolaise, précisément celle de la partie orientale, ne
cesse de préoccuper la communauté internationale. De plus en plus, des voix,
féminines notamment, s’élèvent pour condamner les violences faites à la femme
congolaise. Les dernières en date sont celles de Nobel Women's Initiative, une ONG de femmes prix Nobel de la
paix. La Libérienne
Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix, a ainsi appelé mardi 26
février, la RDC
et la communauté internationale à faire des Congolaises des acteurs clés pour
cesser la «guerre contre le corps des femmes».
Selon
un communiqué de cette ONG cité par l’Agence France presse (AFP), la RDC et la communauté
internationale doivent «mettre les femmes au centre des efforts déployés pour
la paix et pour mettre un terme à une violence sexuelle endémique».
Les
survivantes du viol «sont des pacificatrices, et elles ont besoin de soutien
pour instaurer une paix durable dans ce pays. Elles nous ont dit: "Trop,
c'est trop". La guerre menée contre le corps des femmes doit cesser»,
souligne la co-lauréate du prix Nobel 2011.
Lorsqu’en
2010, l'ex-envoyée spéciale de l'Onu pour les violences faites aux femmes et
aux enfants, Margot Wallström, avait qualifié la RDC de «capitale mondiale du viol», la remarque
avait provoqué la colère de Kinshasa.
Aujourd’hui,
Leymah Gbowee a relativisé les choses. Ce qui ne change rien dans la situation
de la femme congolaise victime de violence sexuelle. «Je vois surtout que c'est
la capitale des femmes fortes et de la solidarité entre femmes. Nous sommes ici
pour soutenir les femmes courageuses qui ont survécu au viol ou à d'autres
formes de violence sexuelle», a réagi Leymah Gbowee.
Rencontre avec 350 femmes
C’est
depuis Bukavu que le prix Nobel de la paix s'exprimait au terme d’un périple
qui l'a conduite à Kigali (Rwanda) et à Bunia dans la Province Orientale,
pour une mission était organisée par la Campagne internationale pour mettre fin aux viols
et à la violence fondée sur le genre en situation de conflit.
Au
Congo Kinshasa, la délégation de Nobel
Women's Initiative a rencontré 350 femmes revendiquant notamment «la mise
en œuvre complète du Plan d'action national sur la violence sexuelle et fondée
sur le genre» et «des réparations» financières pour les rescapés des violences,
indique le communiqué.
La
partie orientale de la RDC
vit, depuis plusieurs années, une instabilité chronique en raison de l’activisme
accru de nombreux groupes armés locaux et étrangers. Les violences sexuelles
demeurent en tête de liste des exactions commises très souvent par les
miliciens de ces groupes armés.
C’est au mois de
novembre dernier que s’est ouvert le procès de 39 militaires auteurs présumés
de viol à Minova, au Sud-Kivu. En plus de ces accusations, ces militaires
étaient accusés aussi de graves violations des droits de l’homme dont des
pillages et des viols massifs commis en novembre 2012 dans l’est du pays.
En novembre 2012, ont eu
lieu des viols massifs des femmes sous la menace des armes. Les viols ont fait
un tel écho que les autorités congolaises n’ont pas hésité à interpeller ces
militaires accusés de viols.
C’est
en 2011 que Leymah Gbowee a été récompensée en 2011, avec la présidente
libérienne Ellen Johnson-Sirleaf et la Yéménite Tawakkul
Karman. Elle fut surnommée la «guerrière de la paix».
Kléber Kungu
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire