mardi 6 novembre 2012
La force neutre sera opérationnelle « dans les prochaines semaines »
Selon Raymond Tshibanda
La force neutre sera opérationnelle « dans les prochaines semaines »
Alors que des doutes planent sur la mise en place de la Force neutre internationale à déployer à la frontière entre la RDC et le Rwanda pour lutter contre les groupes armés qui pullulent dans les provinces orientales de la RDC, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a tenté de lever ces doutes. Il a déclaré mardi 6 novembre à Kinshasa avoir la conviction que cette Force, qui se fait attendre sera opérationnelle « dans les prochaines semaines ».
Dans son intervention, le ministre des Affaires étrangères a tenu à rappeler que les ministres de la Défense des Grands lacs ont adopté le plan d’opérationnalisation de cette force il y a une dizaine de jours à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
Raymond Tshibanda, qui venait de s’entretenir avec la sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, Wendy Sherman, a affirmé que la Conférence internationale de la région des Grands lacs (CIRGL), à travers son président en exercice l’Ougandais Yoweri Museveni, mène des consultations pour conduire à l’opérationnalisation de cette force neutre.
L’organisation sous-régionale cherche notamment à obtenir le mandat de l’Union africaine et des Nations unies. Elle chercherait aussi à mobiliser les ressources financières et humaines nécessaires.
Pour Raymond Tshibanda, depuis le retour des combats armés dans l’Est de la RDC, au mois de mars de cette année, et la création du Mouvement du 23 mars (M23), aujourd’hui débaptisée en Armée révolutionnaire du Congo (ARC), « les Etats-Unis ont été du côté du respect de la règle internationale, en condamnant cette rébellion et en travaillant pour que les Etats de la région puissent trouver une solution rapide à la crise ».
Pour appuyer cette position, le département d’Etat américain a annoncé en juillet dernier la suspension de l’aide militaire au Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23 active dans l’Est de la RDC depuis le mois de mai dernier.
Consécutivement à la recrudescence de l’insécurité dans cette partie du pays, les Etats des Grands lacs ont décidé de déployer une force internationale neutre à la frontière entre la RDC et le Rwanda pour combattre les groupes armés qui y sont actifs notamment le M23 et les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) qui, pour le Kigali, menacent son régime et dont les membres seraient d’anciens génocidaires impliqués dans le génocide de 1994 ayant provoqué environ 800 000 morts parmi les Tutsi.
Cette force devrait être constituée de quatre mille hommes. Mais son financement et la provenance des troupes, qui tardent toujours à être définis, constituent un véritable handicap à son avènement, du reste, tant attendu par les Congolais. La Tanzanie est le seul pays qui a déjà assuré sa contribution en hommes.
Plusieurs sommets ont été organisés à Kampala, capitale de l’Ouganda, sur cette question, sans qu’aucune avancée significative ne soit enregistrée par les chefs d’Etats et de gouvernements de la Conférence internationale de la région des Grands lacs.
A la fin de leur sommet tenu au début du mois de septembre à Kampala, les chefs d’Etat de la CIRGL avaient souhaité un déploiement de cette force « dans un délai de trois mois ».
Entre temps, le chef de l’Etat ougandais, Yoweri Museveni a été choisi médiateur dans ce conflit entre les rebelles du M23 et le gouvernement congolais. Partant, de plus en plus, l’option diplomatique semblait remplacer celle des armes.
Si les rebelles du M23 ont accueilli avec beaucoup d’empressement l’option des négociations en exigeant la présence personnelle du président Joseph Kabila, le gouvernement congolais ne veut jamais l’entendre de cette oreille. Refusant de tomber dans les erreurs du passé avec le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) soutenu par le Rwanda. En effet, pour le ministre congolais des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, Kinshasa arrivait à négocier avec les rebelles du M23, le Rwanda se mettrait à créer un autre groupe armé.
La communauté internationale, par les Nations unies interposées, avait organisé un mini-sommet entre la RDC et le Rwanda en marge de l’Assemblée générale des Nations unies tenue en fin septembre à son siège de New York.
Dans l’entre temps, une trêve est observée depuis plusieurs mois entre les rebelles de l’ARC et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), quoiqu’il y a quelques semaines, les rebelles aient menacé de la briser si Kinshasa ne se mettait à la table des négociations.
Verra le jour ou ne verra pas le jour ? La question mérite d’être posée face au doute, mieux à l’incertitude qui persiste toujours sur la mise en place de la Force neutre internationale.
Kléber Kungu
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