jeudi 22 novembre 2012
La coalition FARDC-Maï-Maï/APCLS repousse le M23 à Sake
Après la chute de Goma
La coalition FARDC-Maï-Maï/APCLS repousse le M23 à Sake
Au terme de plus de 3 heures de combats intenses, les rebelles du M23 ont été repoussés de la localité de Sake par la coalition FARDC-Maï-Maï/ APCLS (l’Alliance des Patriotes pour un Congo libre et souverain) qui a lancé une offensive aux environs de 14 heures. La coalition serait venue du côté de Kirotshe au sud-ouest de Sake. Les rebelles avaient déjà occupé cette localité mercredi 21 novembre après la chute de Goma. Le M23 s’est retiré en partie de la cité de Sake, à 27 kilomètres de Goma au Nord-Kivu.
Des explosions d'obus de mortiers étaient entendues et des panaches de fumée s'élevaient à proximité de la ville où des échanges de tirs prolongés ont provoqué la fuite de plusieurs milliers d'habitants et où le mouvement a acheminé des renforts.
Les habitants de Sake ont commencé déjà à quitter la ville de Sake depuis le début d’après-midi. Une bonne partie de la population avait déjà quitté la cité peu avant son occupation mercredi vers 11 heures par le M23. Ils fuyaient des combats entre le M23 et la coalition FARDC et les Maï-Maï de l’Alliance des Patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS). Certains se dirigent vers Goma alors que d’autres sont partis vers Minova au Sud-Kivu.
Les rebelles du M23 occupent la cité de Sake depuis mercredi 21 novembre d’où l’armée congolaise s’était retirée pendant la nuit. A leur arrivée, les rebelles ont repoussé des combattants Maï-Maï au moment où ils arrivaient au niveau des collines surplombant la cité de Sake.
Dans la cité, cependant, ils n’ont tiré aucun coup de feu, n’ayant rencontré aucune résistance. Selon des sources sur place à Sake, après l’échange de tirs avec le M23, les Maï-Maï ont battu en retraite vers le sud.
Les habitants de Sake, restés sur place, ont observé dans le calme l’installation du M23 dans leur cité, où toutes les activités socio-économiques étaient paralysées.
La localité de Sake se trouve sur la route stratégique menant à Bukavu, l’une des villes dans le collimateur des hommes de Sultani Makenga, en longeant la rive congolaise du lac Kivu.
Les présidents congolais, Joseph Kabila, ougandais Yoweri Museveni et rwandais Paul Kagame ont exigé du M23 l’arrêt immédiat de son offensive et son retrait de Goma. Jeudi, avant d’être appelé à Kampala, le président du Mouvement du 23 mars (M23), Jean-Marie Runiga Lugerero a posé comme préalable à tout retrait du M23 de Goma de dialoguer avec le président Kabila.
Les rebelles ont rejeté l’appel de trois chefs d’Etat rwandais Paul Kagamé, congolais Joseph Kabila et ougandaisYoweri Museveni Kaghuta, médiateur du conflit entre la RDC et le Rwanda, exigeant leur retrait de Goma. Ils ont plutôt affirmé se défendre et continuer à avancer jusqu’à Kinshasa, en passant par Bukavu, Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale pour « libérer » toute la RDC.
Auparavant, le président du M23 avait déclaré qu'il fallait "d'abord dialoguer avec le président Kabila", avant d'envisager tout retrait de Goma. Il a exigé de « se mettre autour d'une table avec la société civile, la diaspora, l'opposition, le gouvernement » pour « qu'on puisse parler de tous les problèmes des Congolais… »
L’appel de trois chefs d’Etat dont les pays sont membres de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) est intervenu après celui du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le président du M23, Jean-Marie Runiga Lugerero, a été appelé d’urgence à Kampala pour aller discuter avec le président Yoweri Museveni. Le numéro un M23 devait tenir une conférence de presse dans un hôtel de Goma dans l'après-midi.
Il a ajouté que les rebelles, renforcés par des transfuges de l'armée congolaise, étaient "tout à fait" capables de conserver le contrôle de Goma, arguant qu’ils disposent avant tout d’une armée disciplinée et (…) les soldats des FARDC qui se sont ralliés » à eux.
Sur un ton orgueilleux, Jean-Marie Runiga a ajouté que l'Ouganda et le Rwanda n'avaient aucun droit à poser quelque exigence que ce soit à son mouvement.
Un sommet extraordinaire de la Conférence internationale sur les Grands Lacs, consacré à la situation en RDC se tiendra samedi à Kampala, en présence notamment des présidents Kagame et Kabila, ont annoncé jeudi des sources officielles.
Avec les hauts faits de Sake à l’actif de la coalition FARDC- Maï-Maï/ APCLS, peut-on parler d’une reprise de la situation par l’armée congolaise ? Au stade actuel des événements, il n’est pas encore question de pavoiser et de crier victoire. L’ennemi est si rusé et les causes à la base de la démobilisation des troupes congolaises étant encore ce qu’elles sont, nous devons redouter une contre offensive de grande envergure des rebelles du M23, dont les rangs ont été renforcés par 2 100 militaires des FARDC et de 700 policiers qui ont défection mercredi 21 novembre, capable de faire balancer les choses en leur faveur.
Les Maï-Maï, dans leur diversité, se sont révélé de grands combattants qui ont fait preuve d’une combattivité exemplaire lors des guerres précédentes. Malheureusement, la Nation n’a pas su les remercier pour tous les services de bravoure et de patriotisme que ces guerriers ne cessent de lui rendre.
Il est donc temps de corriger cette imprudence et de ne plus y revenir.
Kléber Kungu
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