mercredi 13 février 2013
L’UNPC condamne l’emprisonnement du journaliste Joachim Diana Gikupa
Atteinte de la liberté de la presse
L’UNPC condamne l’emprisonnement du journaliste Joachim Diana Gikupa
Dans un communiqué publié le 13 février, l'Union nationale de la presse du Congo (UNPC) a condamné vigoureusement l’emprisonnement du journaliste Joachim Diana Gikupa, éditeur-directeur de la publication du quotidien La Colombe qui paraît à Kinshasa.
L’UNPC exprime en outre sa désapprobation face à des pratiques qui s’enracinent « de plus en plus en RDC où des journalistes et autres défenseurs des droits humains sont pourchassés à longueur de journée, assassinés, ou mis en prison sans autre forme de procès, afin de les empêcher d’exercer leur métier. »
A l’origine de cet emprisonnement, le journaliste Joachim Diana Gikupa, fort des informations dont il détenait, a enquêté sur des allégations sur la manière non professionnelle dont les soins médicaux étaient donnés par la clinique chinoise, Gen Tai, installée dans la commune de Limete. A l’issue de ses investigations, Joachim Diana a publié un article dans lequel il a reproché à cet établissement sanitaire des actes suspects sur les malades qui se sont plaints sur un produit commercialisé. D’autres encore ont constaté un nombre élevé d’accouchements par césarienne. Le confrère n’a fait qu’alerter l’opinion et surtout les autorités congolaises appelées à prêter une attention particulière sur tout ce qui touche particulièrement à la santé des populations.
D’ailleurs, apprend-on, à la suite de la publication de l’article de notre confrère, la responsable chinoise en charge des accouchements avait été renvoyée et rapatriée en Chine. Pourquoi, se demande-t-on, avoir renvoyé un agent si on ne lui reproche rien dans son travail ?
Non content qu’une personne étrangère à sa clinique, journaliste soit-elle, vienne mettre son nez fouineur dans les affaires qui ne la regardent pas, le sujet chinois, propriétaire de cette clinique, n’a pas hésité à se plaindre à la justice, précisément au Tribunal de Paix de la Gombe. Qui n’a pas tardé d’appréhender le journaliste. Selon certains confrères, citant des sources crédibles, la procédure enclenchée par le Tripaix de Gombe a été faite de manière très expéditive avec une célérité étonnante. Diana Gikupa qui n’a fait que son travail a été condamné à…6 mois de prison ferme. Et aujourd’hui, il croupit au Centre pénitentiaire de rééducation de Makala. Avant de l’emprisonner, se demande-t-on, la justice s’est-elle donné la peine d’enquêter d’abord, et de prendre des mesures conservatoires ensuite ?
L’emprisonnement du journaliste vient allonger la liste des journalistes emprisonnés, mieux de ceux qui sont victimes d’entraves à liberté d’expression.
La RDC classée 142e sur 179e en 2012, selon RSF
Selon le rapport publié par Reporters sans frontières (RSF) le 31 janvier dernier, la République démocratique du Congo (RDC) occupe la 142e place sur 179 pays au classement mondial des pays les plus respectueux de la liberté de la presse. Le responsable du bureau Afrique de cette organisation, Ambroise Pierre, a expliqué que la RDC est mal classée dans le domaine de liberté de la presse, parce que les médias ont été pris en étau en 2011 et 2012.
« 2011 était une année électorale. Il y a eu beaucoup de cas d’atteintes à la liberté de la presse. La situation a été très mauvaise. En 2012, il y a aussi eu des atteintes à la liberté de la presse », a affirmé Ambroise Pierre. Il a notamment cité des suspensions de certains médias, des problèmes liés à la régulation des média, des exactions et des attaques des journalistes à Kinshasa et dans l’Est de la RDC et la privation de l’accès à l’information.
Kléber Kungu
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