vendredi 20 septembre 2013
Des concertateurs boudent leurs per diem de 50 dollars
L’avenir des concertations nationales hypothéqué ?
Des concertateurs boudent leurs per diem de 50 dollars
Par conséquent, ils commencent à sécher de plus en plus les travaux
Les concertations nationales, dont les délégués travaillent maintenant en 5 états-généraux avec des thématiques différentes, commencent à mettre à jour les véritables motivations qui ont poussé bien des délégués à se bousculer aux portillons. A en croire Radio Okapi, les délégués à ce forum national sont en train de bouder les 50 dollars américains d’indemnité journalière qu’ils perçoivent, la jugeant insignifiante.
Si la source détient une vraie information, au lieu de 450 dollars ou 400 dollars américains comme initialement répandu par les rumeurs au début des assises, les délégués aux concertations nationales perçoivent une indemnité journalière de 50 dollars. Une indemnité que certains délégués jugent «insignifiante ». Par conséquent, ajoute la source, certains participants n’hésitent pas à sécher de plus en plus les travaux des états généraux.
Les organisateurs ont tenu à mettre les délégués dans de conditions de travail des plus acceptables pour pouvoir attendre d’eux des résultats à la hauteur de l’attente du peuple exprimée par l’initiateur de ces concertations, le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange.
Ainsi prennent-ils en charge le transport, le logement, la restauration et les soins de santé des participants, en plus de cette indemnité journalière.
Mais d’autres délégués plus optimistes affirment sous le couvert de l’anonymat que les 50 dollars leur sont donnés à titre provisoire et que « le gros » suivra.
Et si « le gros » ne suit pas
Au début des concertations, et même peu avant, la presse relayant les inquiétudes de la population avait abondamment évoqué l’esprit égoïste qui a toujours caractérisé la plupart des politiciens congolais. C’est parlant et jurant souvent au nom du peuple qu’ils cherchent toujours à arracher tout : poste électif ou non électif.
Lorsque des Congolais se disputent ou s’entretuent pour participer à une conférence, l’expérience nous dit que c’est plus pour ce qu’ils vont tirer d’intérêt personnel que collectif qu’ils le font. Sans doute leur engouement aurait été peu perceptible et accentué s’ils avaient appris que l’indemnité à percevoir était de 50 dollars.
Alors, il y a lieu de se demander comment concrétiser le désir de l’ensemble de tous les Congolais, mais surtout de l’initiateur des concertations qui a voulu qu’elles soient « un cadre de travail apaisé, transparent et sans objectif caché ; un cadre de réflexion objective, hors de toute agitation et de tout affairisme politique ; une manifestation éloquente de notre capacité à discuter et à décider, en toute liberté, sans ingérence extérieure, et dans le respect de la Constitution, des lois et des Institutions de la République » et qui a oublié de les prévenir de leur penchant vers les intérêts personnels.
Pensons-nous que ce forum soit en mesure d’atteindre son objectif défini par son initiateur, celui « de dégager les voies et moyens susceptibles de rétablir et de consolider la cohésion interne, en vue d’assurer la victoire sur toutes les forces d’agression, de renforcer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, de mettre fin au cycle infernal des violences à répétition, principalement dans le Nord (-Kivu) et le Sud-Kivu ainsi que dans l’Ituri, de conjurer toute velléité de s’associer aux tentatives exogènes de déstabilisation du pays et de planifier, ensemble, son développement socio-économique dans la paix et la concorde » alors que deux semaines après son ouverture, ceux qui y participer commencent à montrer au grand jour les vraies motivations de leur combat pour devenir délégués ?
A supposer que le gros ne suive pas, que les organisateurs en restent là avec le montant du per diem de 50 dollars payé aux délégués et que ceux-ci, décident de radicaliser leur position, celle d’exiger (peut-être) les 400 ou 450 dollars des rumeurs et de conditionner, par conséquent, la poursuite de leur participation au paiement de ce montant, l’initiateur des concertations nationales, ainsi que l’ensemble de Congolais, aura à regretter d’avoir eu cette ingénieuse idée de convoquer ce forum.
Conséquence : l’avenir des concertations nationales risque d’être hypothéqué. Alors, vive l’insécurité au Nord-Kivu, vive les déplacements massifs des populations civiles, vive le calvaire des femmes et des filles violées, vive la guerre interminable, vive le spectre de la balkanisation…
Kléber Kungu
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