Arrivé la veille en France
Que ramène Joseph Kabila de Paris ?
Arrivé
la veille à Paris, le président congolais, Joseph Kabila, a rencontre mercredi
21 mai à l'Élysée son homologue français, François Hollande. Les deux chefs
d’Etat ont parlé de la crise centrafricaine et de la coopération bilatérale et
multilatérale. Mais il y a plus que cela.
Arrivé
sous bonne escorte de la Garde
présidentielle (GR) sur rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris, mardi 20 mai, le
président congolais a passé la nuit à l’hôtel Bristol où des dispositions ont
été prises pour que le séjour de Joseph Kabila et sa suite ne connaisse pas
d’incidents majeurs dans une ville où grouille des « combattants »
qui n’ont pas manqué de proférer des menaces.
Au
de là tout, de retour à Kinshasa, Joseph Kabila, invité par François Hollande,
celui-là même qui avait tenu des propos peu amènes contre le pouvoir de
Kinshasa à la veille du XIVe Sommet de la Francophonie en
octobre 2012, rentre, auréolé d’une autre aura d’un partenaire qui vient de s’entretenir
d’égal à égal.
En
l’invitant à Paris, le président français a reconnu en son homologue congolais
un chef d’Etat à la tête d’un pays lourd de son poids géostratégique et de son
rôle principal en Afrique centrale. C’est un partenaire de François Hollande
qui a discuté avec lui des questions politiques, économiques et sécuritaires
aussi bien de la RDC
que de la sous région des Grands Lacs. La position géostratégique de son pays
dans cette sous-région, son caractère de victime de la guerre qui l’a déchiré
des décennies durant avec le cortège des conséquences (plusieurs millions de
morts, des centaines de milliers de
déplacés…), la longue expérience acquise dans les conflits récurrents auxquels
le pays n’a cessé de faire face, font de Joseph Kabila un partenaire de premier
plan et incontournable.
Invitation aux investisseurs français
Sur le plan
économique, Joseph Kabila a mis à profit son séjour français en invitant les
opérateurs français, qui se sont raréfiés sur le marché congolais, à venir investir
en RDC. Ce n’est pas les opportunités qui font défaut. Pour cela, peu avant de
se rendre à l’Elysée pour un entretien avec son homologue français, Joseph
Kabila a reçu tour à tour des représentants du monde des affaires de l'Hexagone
(GDF Suez, Société générale, groupe Bolloré…).
Les travaux
de construction du port en eaux profonde intéressent beaucoup le groupe
Bolloré, alors de nombreux gisements de pétrole au Congo Kinshasa cherchent
encore preneurs. Quoique des investisseurs chinois envahissent déjà le marché
congolais, il y en a de la place pour tout le monde.
Le
voyage éclair du président congolais aura donc été très bénéfique pour la RDC dont le président a fait
entendre la voix, à la communauté internationale, par la France interposée.
Les
deux hommes d’Etat ont dont fait le point des relations bilatérales entre la RDC et la France, et multilatérales.
Selon le communiqué de la
Présidence de la République de France rendu public à l’issue de la
visite de travail du chef de l’Etat congolais Joseph Kabila, par le Service de
Presse de l'Elysée et dont L’Observateur a obtenu copie, François Hollande a
« rappelé (…) son attachement à
l'intangibilité des frontières de la
RDC, tout en se réjouissant « des progrès obtenus dans
la lutte contre les groupes armés qui sévissent dans l'Est de la RDC. »
Mobilisation des deux pays pour la Centrafrique
S’agissant du dossier sur la crise
centrafricaine, les deux chefs de l’Etat « ont réaffirmé leur
mobilisation pour la
République centrafricaine, où des contingents des deux pays
sont déployés ». Ils ont également exprimé « leur volonté que
l'opération de maintien de la paix des Nations Unies, qui sera déployée à
partir du 15 septembre, dispose d'un mandat solide et soit articulée autour de
la mission africaine aujourd'hui présente. »
"
Au plan bilatéral, les deux Chefs d'Etat ont insisté sur la nécessité de
développer et de diversifier les échanges économiques et humains entre les deux
pays, dans des secteurs tels que les transports, les infrastructures ou encore
la gestion durable des ressources naturelles. Ils se sont réjouis des relations
de coopération entre les deux pays, notamment dans les secteurs de l'éducation
primaire, de la formation professionnelle, de l'accès à l'eau et de la
gouvernance financière du pays », ajoute le communiqué.
"
Enfin, le Chef de l'Etat a rappelé l'attachement de la France à la protection des
libertés politiques, à la lutte contre les violences sexuelles, à la stabilité
des institutions et à la défense des droits humains en RDC, conformément aux
différentes résolutions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations Unies".
Quid de la candidature
de Kabila en 2016 ?
Quant à la candidature ou non de
Joseph Kabila à la présidentielle 2016, question qui fâche, rien n’a été entre
les deux hommes d’Etat, du moins, qui nous soit communiqué, Toutefois, dans
l'entourage du président congolais, on ne voudrait pas voir la France emprunter la même voie que Washington qui
a demandé à Joseph Kabila de ne pas se représenter en 2016 et de respecter la Constitution.
Kléber Kungu
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