L’Institut
pédagogique Mokengeli à un mois de l’examen d’Etat 2014
Elèves finalistes, enseignants et chef d’établissement très optimistes
(Un reportage de Tshamuna wa Kalombo
Marlyne, Bankumuna Mutamba Patricia, Kazadi Kayumba Lucien, Biango Banungu
Nicia, coordonné par Kléber Kungu et Valentin Wakudinga)
A un mois
de l’examen d’Etat édition 2014, l’Institut pédagogique Mokengeli, avec ses 174
finalistes de la section pédagogique, et situé dans la commune de Lemba, est
fin prêt pour affronter cette épreuve. Autorités scolaires, professeurs et élèves finalistes restent
optimistes. L’Observateur est descendu pour tâter le pouls des uns et des
autres. Lundi 12 mai, sous le coup de 13h15, nous assistons à la leçon de
philosophie en 6ème , que dispense le professeur Laurent Kazadi
Mazengu, du haut de ses 30 années d’expérience. Reportage.
Ils sont 64
finalistes, dont 34 filles et 30 garçons, assis sur trois rangées dans une
salle aussi spacieuse que bien aérée car pourvue des fenêtres sans battants,
mais avec des barres de fer servant d’antivol.
Cet enseignant,
la soixantaine révolue, n’a pas besoin de cahier de préparation ni de livre
pour dispenser une matière de philosophie qu’il maîtrise bien pour l’avoir
enseignée depuis plusieurs années. La classe est calme, suivant attentivement
la leçon de cet enseignant, élancé, à la voix calme, qu’un de ses collègues décrit comme le plus
sérieux, le mieux écouté et même le plus craint de l’école.
Faisant va
et vient entre le tableau noir – pour y écrire des notes d’une belle écriture,
signe de bonnes études – et les élèves – à qui il pose temps à autre des
questions sur des matières antérieurement enseignées. Il lui arrive de répondre
à un appel téléphonique sans cesser d’écrire au tableau noir!
Humour et sérieux mêlés
Comme tout
bon enseignant, Laurent Kazadi, moulu à l’université de Lubumbashi dans les
années 1970, mêle à merveille humour et sérieux, pour mieux inculquer les
notions de la leçon du jour sur Emmanuel Mounier. Une seule mauvaise
note : il ne s’adresse qu’aux élèves des deux rangées à sa droite,
oubliant totalement la troisième rangée.
La classe
est bien éveillée, animée, répondant relativement bien à la plupart des
questions du professeur, qui est aussi le directeur des études de cette école,
l’une des plus grandes de la capitale. Lorsque les élèves donnent une mauvaise
réponse ou ne savent que répondre, Laurent Kazadi, une paire de lunettes aux
verres sombres, n’hésite pas de les réveiller. « Vous êtes à un mois de l’examen d’Etat, dans vos têtes il n’ y a
encore rien », lance-t-il à
trois reprises d’un ton humoristique.
Il évoque
une leçon du cours d’économie politique. Il lance ceci à ses élèves qui
réagissent en riant : « Sauf
ceux qui ont sauté de classe… » Et lorsqu’il leur demande ce que signifie
le mot « primat », il leur rafraîchit la mémoire avec un mot qui a la
même racine que ce mot, en disant ceci : « Il y a beaucoup de soulards parmi vous. Vous buvez la Primus, non ? »
C’est pour conclure que le mot Primus, de souche latine, signifie « premier »
en français.
Si la
plupart des élèves prennent notes, d’autres préfèrent s’en passer, jouer avec
leurs téléphones, le regard vers l’extérieur.
Il termine
son cours sans vraiment crier gare, comme font généralement bien des
enseignants, avec cette annonce : « Voilà nous venons de terminer notre leçon d’aujourd’hui… »
Lui, préfère plutôt annoncer cette nouvelle : «Demain on va terminer tout le cour de philosophie, avec Senghor »,
alors qu’il est déjà à la porte. Il est presque 14h.
Optimisme des acteurs
scolaires
La leçon
sur Emmanuel Mounier terminée, à un mois de l’examen d’Etat, l’Institut
pédagogique Mokengeli affiche son optimisme sur l’édition 2014. Elèves
finalistes, professeurs et le chef de l’établissement scolaire, Jean Ngamiteni
Nsantete, ne l’ont pas caché, à en croire leurs déclarations.
« C’est un cours que nous aimons tant et le
professeur le dispense très bien », déclare Kitoko Mangala, élève de 6ème. Qui
ajoute : « nous préparons aussi
à la dissertation et pour ce faire, nous multiplions les exercices sur les
sujets déjà connus et nous sommes prêts à affronter l’aventure. »
Pour sa
part, l’élève Kalonji s’enorgueillit d’avoir assimilé la leçon du jour et qu’il
n’a pas peur de l’épreuve de philosophie ni de toute autre épreuve.
S’exprimant
dans son bureau après la leçon, Laurent Kazadi Mazengu, se félicite d’avoir
parcouru presque tout le programme officiel de son cours de philosophie, d’avoir
trente ans d’expérience dans la profession et qu’en général ses élèves devront
bien se défendre, hormis les difficultés de certains d’entre eux.
Enfin,
c’est tout souriant que Jean Ngamiteni Nsankete, préfet des études et chef
d’établissement, se dit optimiste quant à la réussite de ses 174 finalistes de
cette édition. « Avec notre
bon encadrement, le résultat sera satisfaisant, au moins 70 % »,
promet-il, assurant.
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