« Pardonnes nos péchés et donnes-nous ta bénédiction »
Je reviens
de Nkamba où j’ai séjourné pendant quatre jours. En plus de souvenirs
spirituels, j’en reviens avec des souvenirs linguistiques, malheureusement pas
heureux. Le plus frappant est celui-ci.
Alors que
nous attendions, un jour, d’être reçus par Papa Zako, l’un des plus puissants
conseillers du chef spirituel, trois confrères et moi, mon regard observateur
tombe sur un tableau portant la photo de Kisolokele Lukelo sur lequel est
inscrit ceci : « Bonne fête papa Kisolokele-Lukelo Daniel Charles
pour tes 100 ans. Pardonnes nos péchés et donnes-nous ta bénédiction ».
Ce portrait
d’une beauté indéniable porte malheureusement des péchés linguistiques
impardonnables. Le premier, qui est loin d’être le moindre, c’est la liaison
inappropriée faite entre le nom et post nom « Kisolokele-Lukelo » en
les unissant par un trait d’union de trop ! Dans une de mes précédentes
chroniques, j’avais fait remarquer que les Congolais, les Kinois en particulier,
adorent les traits d’union !
Le second péché et le plus grave,
c’est l’orthographe tortueuse des verbes « pardonner » et
« donner » conjugués à l’impératif présent. Conjugué à ce temps, à ce
mode et à la deuxième personne du singulier, tout verbe du premier groupe,
c’est-à-dire avec la terminaison de « -er », ne prend jamais de
« s ». Le rédacteur devrait écrire plutôt « Pardonne nos péchés
et donne-nous ta bénédiction ».
Si j’étais
Papa Kisolokele, je ne pardonnerais jamais les péchés ni ne donnerai la bénédiction
à ceux qui ont commis ces fautes grammaticales !
Kléber Kungu
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