Cour pénale internationale
Germain Katanga condamné, les victimes insatisfaites
C’est pourquoi elles
réclament réparation.
Germain Katanga, ancien chef de
milice, a été condamné vendredi 23 mai à
12 ans par la Cour
pénale internationale (CPI). Il a été reconnu
coupable de « complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité »
pour avoir contribué à fournir des armes à la milice armée qui a massacré
plusieurs centaines de personnes à Bogoro en raison de leur appartenance
ethnique. Germain Katanga condamné, les victimes restent
insatisfaites et réclament réparation pour elles, protection pour les témoins
et poursuite en justice contre les commanditaires..
La
condamnation à 12 ans de Germain Katanga laisse un coup d’inachevé et d’insatisfaction
chez ses victimes. C’est pourquoi elles réclament protection et réparation pour toutes brimades et autres exactions
subies. En outre, elles réclament également que les commanditaires soient
également poursuivis. La
Chambre de première instance II de la CPI a également ordonné que le
temps passé en détention pour le compte de la CPI - c'est-à-dire la période du 18 septembre
2007 au 23 mai 2014 - soit déduit de la peine prononcée. Ainsi après avoir
consommé 7 ans d’emprisonnement depuis son transfert à la CPI, Germain Katanga restera
encore cinq années de plus sous les verrous.
C’est
depuis le 24 février 2003 que les victimes attendaient la condamnation des
auteurs du massacre de Bogoro, dans l'Ituri en Province Orientale. Ce jour-là, plus
de 200 personnes avaient été tuées, par balle ou à la machette, le village
pillé, les femmes violées.
Soulagées mais déçues
Quoique
soulagées par le verdict de la CPI,
les victimes de Germain Katanga restent cependant déçues. En effet, les
victimes ont attendue une peine plus lourde contre ce criminel. Les victimes se
demandent comment elles vont obtenir la réparation, tout en estimant que, si
elle est obtenue, elle ne sera que symbolique. Leur objectif est loin de
s’attendre à obtenir de grandes sommes d’argent. Vont-elles récupérer leurs
maisons incendiées ? Ou revoir les membres de famille assassinés.
Aujourd’hui, des orphelins ne vont plus à l'école, des personnes sont
handicapées, des gens sont traumatisés
Protéger les victimes
et les témoins
Les
victimes attendent de la CPI
l’obtention des indemnités pour les survivants, ainsi que la protection des
témoins, étant donné que certains avaient reçu des menaces. Elles demandent
aussi cette protection du gouvernement puisse assurer la protection, se
rappelant la manière dont elles ont été traquées, ont subi des pressions de la
part des autorités locales. Et même de certains groupes armés proches de
Germain Katanga.
Pour Me
Fidèle Luvengika, l'avocat d'un collectif de victimes, les commanditaires,
c’est-à-dire les vrais coupables doivent être poursuivis. Pour cela, il appelle
à la poursuite des enquêtes. Les victimes restent convaincues que Germain
Katanga était bien le commanditaire du massacre, en revanche, faute de preuve la CPI ne l'a condamné que pour
sa contribution. Quoique le procès de Germain Katanga n'ait pas livré toute la
vérité, bien des Congolais se réjouissent qu’avec cela est mis fin ou presque
de l'impunité qui prévaut souvent à l'est du Congo.
Kléber Kungu
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