vendredi 30 mai 2014

Opération « Mbata ya bakolo » : On n’expulse pas les Congolais sans causer des dégâts économiques



Opération « Mbata ya bakolo »

On n’expulse pas les Congolais sans causer des dégâts économiques

            A l’aube de l’opération « Gifle des aînés », le poids économique et social se fait sentir dans le pays de Denis Sassou. La question de la main d’œuvre se pose avec acuité, avec à la clé l’augmentation des salaires. Les départs des Congolais ont aussitôt plombé le social des Brazzavillois. Comme quoi, on n’expulse pas les Congolais sans causer des dégâts économiques
            Les conséquences immédiates sont telles que les bières comme Tembo, une bière brune fabriquée par les Brasseries Simba, à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, ou d’autres bières comme la Skol, une bière produite à Kinshasa se raréfient en coûtant très cher.
            Brazzaville dépend grandement de Kinshasa pour des denrées de base comme le sucre en poudre, les congelés, les biscuits, du savon, les détergents, les ustensiles en plastique, le papier hygiénique ou les aliments pour bétail et plusieurs autres produits.
            Par contre, Kinshasa importait de cette capitale quelques denrées comme de la farine de manioc, des feuilles de koko et des produits manufacturés, comme des vêtements, des wax via une foule de petits revendeurs kinois.

Les Ouest-Af se lamentent…
            Les Ouest-Africains implantés dans les avenues de France et de la Paix à Brazzaville, se lamentent, perdant dans les refoulements des Congolais des grands acheteurs en gros des ballots de friperie et de jeans ainsi que des pagnes importés de Chine qu’ils revendaient à Kinshasa.  Cela a pour conséquence, plusieurs millions de francs CFA sont bloqués à Kinshasa faute de pouvoir être reversés ou échangés à Brazzaville.
            Sur le front du travail, les entreprises congolaises pâtissent d’une carence criante de la main-d’œuvre a entraîné une augmentation des salaires. La main-d’œuvre pour la plupart composée essentiellement des Congolais de Kinshasa a sensiblement baissé dans les entreprises locales. Beaucoup d’entre éprouvent des difficultés d’écouler leurs productions, car beaucoup de manœuvres et de chauffeurs étaient des Congolais de Kinshasa.
            C’est d’ailleurs, dit-on, à la faveur des chantiers de la municipalisation accélérée lancés en 2007 et des grands travaux engagés dans le pays que ces derniers étaient d’ailleurs venus s’installer en grand nombre à Brazzaville dans l’espoir de vendre leur savoir-faire, mieux rémunéré ici qu’à Kinshasa.

Augmentation des salaires
            Aujourd’hui, le départ de cette main-d’œuvre a entraîné l’augmentation des salaires. En effet, la plupart des entreprises se sont vidées de leurs employés constitués en majorité des Congolais de la RDC à qui, la haine contre ce peuple aidant, les employés payaient un salaire de misère. Peut-on vraiment payer un bon salaire à ceux que l’on considère comme des serpents ? Aujourd’hui, les entreprises et les sociétés ainsi dégarnies se rabattent aux nationaux. S’ils en trouvent, elles les paient, rapporte-t-on, plus cher.
            À Kintélé, ville située à une quarantaine de kilomètres au nord de Brazzaville, sur la RN2, une entreprise qui intervient dans la construction du grand stade olympique a dû geler en partie son chantier, limitant ce dernier à des activités mineures, par manque d’ouvriers.
            Ce n’est plus un secret pour qui que ce soit : la vie économique de Brazzaville, cette capitale moins peuplée que la très populeuse commune de Kimbanseke, était entre les mains travailleuses des Congolais, ceux que les Brazzavillois continuent d’appeler par rejet, haine, dédain, « Zaïrois. Aujourd’hui, un mois plus tard, pris par la crise économique, beaucoup des Brazzavillois souhaitent voir revenir les « serpents » du Congo Kinshasa, acceptant, malgré eux, les morsures à la crise !             Les Congolais refoulés, brimés, haïs, chosifiés, sont-ils prêts à le fleuve Congo pour répondre favorablement aux cris de détresse de ceux qui croient qu’ils sont seuls au monde à avoir un pays, une terre ? Sans doute que nos compatriotes vont y réfléchir à deux fois.
            Moralité : C’est lorsqu’on n’a plus d’eau que l’on se rend compte de  son importance ! Les Congolais de Brazzaville n’ont pas encore terminé à réaliser l’importance de ces « serpents », ces reptiles dangereux, du poids économique et social de ces travailleurs que sont les Congolais du Congo Kinshasa.
            L’opération « Mbata ya Bakolo » est loin d’avoir livré ses conséquences ! A supposer que Kinshasa décide de rompre pendant quelques années les relations diplomatiques avec ce « gifleur »…
Kléber Kungu

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