Uvira, le malade aux mains des psychosociaux et des socioéconomistes
Quand l’Oxfam/G.-B et HCR redonnent vie à Uvira (2)
(De Kléber Kungu, envoyé spécial à Uvira/Sud-Kivu)
De l’eau des rivières (Kalibenge, Mulongwe et Kavivira ), manque d’eau potable de la Regideso, pas de latrines du tout… Ils puisaient et buvaient directement de l’eau de ces rivières où, à quelques mètres plus loin, on faisait également la lessive et la vaisselle. Faute de latrines convenables, les Uviroises et Uvirois utilisaient la brousse pour se soulager, ou les latrines des voisins. En ce XXI ème siècle, les habitants d’Uvira vivent encore dans ces conditions. Ou du moins, y vivaient encore avant l’intervention de l’Oxfam/ Grande-Bretagne. En appui au service du ministère de l’Energie, l’Oxfam s’affaire à apporter à la population de la cité d’Uvira, en la rendant potable par la chloration (opération consistant à mélanger une quantité suffisante de chlore à l’eau) de l’eau potable que la Regideso est incapable de lui fournir depuis 6 ans, selon Zagabe Mudisho, agent au service du ministère de l’Energie de cette cité. Aujourd’hui, des Uvirois et des retournés peuvent vivre un peu convenablement grâce aux actions de ces acteurs humanitaires.
Zagabe Mudisho ne cache pas aujourd’hi sa satisfaction devant les actions d’Oxfam/G.-B. en faveur de la population d’Uvira. Tout en criant l’incapacité de la Regideso de fournir de l’eau potable à la population, il reconnaît toutefois qu’étant tributaire de la fourniture du courant électrique de la Snel, la Regideso peut bénéficier des circonstances atténuantes en ce qui concerne cette situation déplorable.
La population d’Uvira, singulièrement les retournés, bénéficient des actions de l’ONG britannique. Face aux mauvaises conditions de vie de cette catégorie de la population, l’Oxfam/Grande-Bretagne leur a construit 100 latrines familiales pour 11 000 habitants. Mme Evelyne Lufimbo, promotrice de l’hygiène publique à Oxfam/G.-B., ne cache pas sa satisfaction et sa joie pour avoir aidé à humaniser les conditions de vie de la population de la cité d’Uvira et pour l’avoir aidée à réduire les maladies de mains sales dues aux mauvaises conditions de vie. Antoine Malumbilua, un des bénéficiaires, a émis les mêmes sentiments. Il estime que la construction des latrines familiales a permis de réduire le nombre de maladies de mains sales comme le choléra et aujourd’hui, les bénéficiaires sont reconnaissants envers l’Oxfam pour les avoir aidés à utiliser désormais des latrines convenables en abandonnant la brousse où ils avaient l’habitude de déféquer. Ce sont les vulnérables (retournés de Tanzanie et les malades de choléra) qui en sont les premiers bénéficiaires.
La population scolaire a également bénéficié de l’intervention de l’Oxfam qui a construit également 16 portes des latrines pour l’école primaire Kakamba de Kalundu, à raison de 10 portes pour les filles et 6 pour les garçons. Sa directrice, Bonde Bahati, était toute joyeuse en déclarant qu’avec ces nouvelles latrines, ses élèves peuvent non seulement faire la toilette dans de bonnes conditions, mais aussi ils sont devenus très propres car ils mettent en pratique les notions de base d’hygiène corporelle consistant à se laver les mains au savon après la toilette. Conséquence : certaines maladies sont aujourd’hui évitées.
Le HCR et la problématique de protection des réfugiés
Avec L’Arche de l’Alliance (ARAL), le HCR travaille dans le suivi des droits fondamentaux des rapatriés vers le Burundi. Grâce aux rapports qu’il reçoit des moniteurs des Comités de médiation et de conciliation (CMC) déployés sur le terrain, le HCR fait des plaidoyers auprès du gouvernement, aux militaires. Les CMC sont des structures créées par le HCR pour trouver des solutions aux problèmes liés au rapatriement. Les CMC sont installés dans des zones à forte concentration. Dans les territoires d’Uvira et de Fizi, on dénombre 32 moniteurs dont la charge est de récolter les données.
Selon Aminata Bamba, chef de bureau HCR/Uvira, la protection des réfugiés est confrontée à deux principales problématiques : la sécurité et l’inaccessibilité des sites d’intervention. Cependant, la plus grande problématique reste la sécurité (conflits armés). Le travail du HCR butte ainsi à de nombreux incidents les plus marquants comme les viols – l’éternel phénomène le plus malheureusement populaire dans la région – les vols, les pillages, les extorsions, les barrières, dont les auteurs sont les éléments en uniforme (FARDC, groupes armés).
L’inaccessibilité physique aux sites d‘intervention reste également l’une des principales difficultés des agents du HCR. Placés dans les hauts plateaux, ces sites manquent de routes.
A ce jour, après la signature de l’accord entre les gouvernements congolais et burundais sur le rapatriement réciproque des réfugiés, le premier semestre a été consacré aux préparatifs de rapatriement des réfugiés dont le nombre, selon le numéro un HCR/Uvira, sera connu à l’issue de la rencontre du 27 mai entre les gouvernements congolais burundais, le HCR/RDC et le HCR/Burundi, qui débattra du rapatriement in/out.
Pour Aminata Bamba, les réfugiés du Sud-Kivu n’ont pas de camps, ils vivent avec la population autochtone, tandis que le Burundi dispose de trois camps. Selon des chiffres estimatifs, le nombre de réfugiés de 2009, s’élève à 17 000 Burundais, dont près de 7 000 au Sud-Kivu, et environ 2 000 Rwandais. Au cours de cette même année, l’opération Kimia II a provoqué plusieurs déplacés internes.
Errata
Notre article publié dans l’édition n° de vendredi 21 à dimanche 23 mai, intitulé ‘’L’eau de l’Oxfam/G.B. et les latrines du HCR, une réalité (1)’’, portait une erreur. Il fallait plutôt lire « L’eau et les latrines de l’Oxfam, une réalité’’. C’est l’ONG Oxfam/Grande-Bretagne qui aide les populations d’Uvira à avoir de l’eau potable par la chloration et à leur construire des latrines convenables. Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), lui ne s’occupe que des réfugiés. Toutes nos excuses pour cette erreur.
La Rédaction
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