Hôtel Karavia réhabilité, les entreprises publiques en plein 5 chantiers
Mal an bon an, la réforme des entreprises publiques marque des points en étant au cœur de cinq chantiers dans un Congo cinquantenaire en pleine reconstruction. Dans son discours le 9 octobre 2008 devant les parlementaires réunis en Congrès au Parlement, le président Joseph Kabila avait lancé le mot d’ordre. "J'attends aussi que le nouveau Gouvernement oeuvre sans relâche à l'accélération des grands travaux des cinq chantiers de la République. Mettant à profit les ressources financières et les équipements déjà mobilisés, il devra donc rapidement apporter des réponses appropriées aux attentes de la population en termes d'amélioration des conditions salariales et de vie et produire, sur le terrain, des résultats concrets, mesurables en nombre de bornes fontaines, de micro centrales électriques, de nouvelles écoles, d'hôpitaux et de kilomètres de routes construits et mis en service", avait recommandé Joseph Kabila.
C’est sur la base de ces recommandations que le Gouvernement, par son ministère du Portefeuille, a élaboré des feuilles de route pour chacune des entreprises publiques à la réalisation desquelles – feuilles de route – des actions à impact visible en termes des attentes des Congolais. Il n’a pas fallu plus pour voir les entreprises publiques se lancer à l’action.
Lors de l’inauguration de l’hôtel Karavia à Lubumbashi au Katanga, la ministre du Portefeuille est revenue sur la marche lente, mais sûre, des entreprises de l’Etat durant cette période, du reste, pleine de soubresauts sur fond des critiques de toutes sortes à l’endroit de tous ceux qui sont appelés à rendre effective la réforme des entreprises « qui dérange ou inquiète » parfois.
L’inauguration de cet hôtel 5 étoiles est le tout premier projet concrétisé dans le cadre du Partenariat public-privé dans le secteur hôtelier et amorcé entre le gouvernement congolais et la firme privée sud-africaine Lonrho. Pour Jeannine Mabunda, la matérialisation de « cet ouvrage (est) la vision concrète des 5 chantiers » et constitue une occasion « pour mieux comprendre la politique des 5 chantiers au travers des réformes économiques du Gouvernement. Pour nous, les 5 chantiers, c’est une ambition collective congolaise de moderniser rapidement le Congo dans les domaines prioritaires. »
Par un appel d’offre international approuvé par le gouvernement congolais, la firme sud-africaine Lonrho Africa, spécialisée dans l’hôtellerie - avait obtenu l’offre de réhabiliter l’hôtel Karavia pour 20 millions de dollars et de le gérer par la suite pour le compte du gouvernement congolais, à l’issue d’un contrat de BOT cosigné par les ministères du Portefeuille et de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme.
35 ans après, l’hôtel Karavia avait connu « une situation de quasi-faillite » n’avait plus d’hôtel que le nom avec « le vieillissement de ces infrastructures et l’accumulation des dettes élevées (particulièrement envers les fournisseurs et les travailleurs) ». Avec ses 200 chambres, l’hôtel Karavia peut se targuer aujourd’hui de reprendre ses lettres de noblesse et contribuer, par conséquent, à fournir au gouvernement congolais les moyens dont il a besoin pour concrétiser sa politique. Ainsi avec les emplois que son exploitation (gestion) va entraîner, le chantier emploi va être matérialisé.
« Pas de fatalité pour nos entreprises publiques » car le Congo a du talent
L’hôtel Karavia réhabilité, Jeannine Mabunda ne s’empêche pas de rassurer les Congolais, propriétaires de ces entreprises : « il n’y a donc pas de fatalité avec nos entreprises publiques : nous pouvons et nous devons changer les choses. Ceci passe par des réformes courageuses, de longue haleine via le mécanisme de Partenariat public-privé qui permet d’attirer des capitaux importants avec des opérateurs privés spécialisés. » Des réformes dont la ministre se permet de faire l’apologie, étant donné qu’ « après 3 ans dans ce secteur, les clés de la réussite sont à notre portée au moyen de ces quelques règles de base. » Elle s’offre même quelque optimisme, car pour elle, « il faut oublier le « Congo pessimisme » de certains. Preuve : pour la première fois, l’Association des Avocats de la SADC (+ de 300 personnes) a choisi, parmi plusieurs hôtels 5 étoiles de la région, le Karavia, notre Karavia national pour sa rencontre annuelle en juillet 2010. Oui, il n’y a pas de fatalité pour les entreprises publiques congolaises car « le Congo a du talent, et que « Impossible n’est pas congolais » (aujourd’hui n’est pas Katangais).
Kléber Kungu
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