Uvira, le malade aux mains des psychosociaux et des socioéconomistes
Arche d’Alliance pour la médiation des conflits fonciers (5)
(Par Kléber Kungu, envoyé spécial à Uvira/Sud-Kivu)
Uvira, c’est aussi les nombreux conflits fonciers, les conflits de famille (abandon de famille), les violences sexuelles, les conflits de pouvoir…Mais ce sont les conflits fonciers qui constituent le plus des problèmes de la région. C’est Arche d’Alliance (ARAL), ambitionnant de faire des activités de médiation et de pacification dans la région, qui mène la médiation dans ces conflits qui déchirent la province, particulièrement le territoire d’Uvira.
Avec des comités de médiation et de conciliation (CMC) déployés sur le terrain à travers le territoire et composés des autorités locales et de la société civile, Aral s’occupe des conflits fonciers, des problèmes des rapatriés qui trouvent leurs champs occupés par d’autres à leur retour. Le CMC, qui se charge également de sensibiliser la communauté, aide les propriétaires fonciers à avoir les titres fonciers.
Selon Sudi Yahudi, chef de projet/Arche d’Alliance Uvira, il y a eu, en 2009, 1 687 cas fonciers, dont 70% ont été résolus positivement. Il a reconnu que la tendance – diminution ou augmentation – dépend d’un milieu à un autre et des mouvements de rapatriement. Il craint, par ailleurs, qu’avec le retour des réfugiés congolais du Burundi le nombre de conflits augmente.
Plusieurs conflits, faute d’avoir trouvé une solution à l’amiable, arrivent au tribunal. La région compte plusieurs conflits, notamment les conflits fonciers, les conflits de famille (abandon de famille souvent par le père), les violences sexuelles, les conflits de pouvoir. En ce qui concerne les conflits dus à la violence sexuelle, il arrive que les parents refusent d’accepter leur fille violée et il revient à Aral, par le CMC, de mener la médiation pour amener les parents à accepter leur fille, qui ne perd rien de ses qualités d’enfant de la famille, en dépit du viol dont elle a été victime.
Pour les conflits de pouvoir, il arrive qu’un dirigeant scolaire soit chassé de son école à la suite d’une guerre. Mais à son retour, il demande qu’il réoccupe ses fonctions.
Aral est créée le 10 décembre 1997, à Uvira, dans le Sud-Kivu. Son rayon d’action est toute l’étendue de la République démocratique du Congo, mais ses activités sont axées en priorité à l’Est du pays, précisément dans les deux Kivu.
Avec mission de contribuer à la restauration de la paix par le respect des droits humains et les techniques de transformation positive des conflits, Aral a pour objectifs d’enquêter et de se documenter sur les conflits et les violations des droits humains en vue de mener des actions spécifiques de promotion de la paix et d’une culture de respect des droits et de la dignité humaine ; de vulgariser les textes des lois et des droits humains en vue de prévenir les conflits, les abus et violations des droits et libertés fondamentaux ; de renforcer les capacités des membres des communautés de base en vue de leur permettre d’acquérir une culture de la paix, de respect des droits de la personne humaine et de la bonne gouvernance et de faire le plaidoyer contre l’impunité par l’assistance en justice des femmes, des enfants et d’autres personnes les plus vulnérables ainsi que pour la promotion d’une justice effectivement indépendante en RDC.
Les groupes cibles sont les populations locales (parties en conflits), les victimes des violations des droits humains (femmes, enfants, personnes détenues et autres vulnérables), les rapatriés, les déplacés internes, les réfugiés et les retournés, les leaders sociaux, les femmes défavorisées.
Aral a plusieurs bureaux de liaison : à Bukavu (Sud-Kivu), à Goma (Nord-Kivu), à Kindu (Maniema), à Kasongo (Maniema) à Kinshasa, à Kalemie (Katanga), à Mbuji-Mayi (Kasaï Oriental) et
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