Uvira, le malade aux mains des psychosociaux et des socioéconomistes
La FAO et ses maniocs améliorés pour les retournés, les rapatriés… (3)
(Par Kléber Kungu, envoyé spécial à Uvira/Sud-Kivu)
Uvira, ce n’est pas seulement son eau non potable ni ses femmes et filles violées. C’est plus aussi ses maniocs améliorés ou mieux ses boutures de manioc de la variété sawasawa que l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (Food and Agriculture Organization, FAO) multiplie pour 250 ménages d’accueil et 12 500 ménages des retournés, rapatriés de la plaine de la Ruzizi victimes des conflits armés dans les deux Kivu. Ces maniocs sont plantés sur une superficie de 5 hectares. C’est Mugozi Zurubel, 76 ans, coordinateur de la ferme Karava Sud, partenaire de la FAO, à Runingu, qui en est le bénéficiaire en faveur de plus de ces familles. C’est l’un de grands fermiers de la région.
Selon Josselin Bolinda, chef d’antenne FAO Uvira et Jacques Kaba-Kaba, chargé de programme FAO Uvira, la FAO a réalisé une multiplication secondaire des boutures avant la multiplication tertiaire par les 12 500 ménages agricoles bénéficiaires. A la récolte des boutures,qui intervient 12 mois après, la FAO en garde 60 % pour en remettre 40% à la structure. Celle-ci, à son tour, en remettra aux membres qu’elle encadre. La FAO remet 500 mètres linéaires, c’est-à-dire une botte de 500 boutures d’un mètre chacune.
Dans son volet des activités, la FAO distribue des kits vivriers (semences et outils), de kits maraîchers (semences et outils) et multiplie et diffuse du matériel végétal (maniocs et patates douces). Elle organise aussi des formations de renforcement des capacités en faveur de ses partenaires et bénéficiaires.
Elle a déjà distribué 3 300 houes, 1 000 râteaux, 1 000 arrosoirs, 9 540 kg en raison de 10 kg/ménage de semences vivrières (haricots, arachides, maïs, riz, sojas), 40 kg en raison de 0,04 kg/ménage de semences maraïchères (tomates, aubergines, oignons, amarantes), 52 500 mètres linéaires de boutures saines de manioc pour couvrir 21 ha de multiplication secondaire et 165 000 boutures apicales de patates douces pour couvrir 5 hectares de multiplication secondaire de patates douces.
La structure partenaire de la FAO, la Ferme Karava Sud, a bénéficié d’un tracteur offert par le gouvernement central qui lui permet de labourer les espaces. Le coordinateur de cette ferme, Mugozi Zurubabel, ne cache pas sa satisfaction en retraçant brièvement l’historique du partenariat conclu avec la FAO. « J’ai eu un appui du gouvernement et fait conclu un partenariat avec la FAO qui m’a offert des boutures. Selon la convention, à la récolte, la FAO garde 60% des boutures et m’en remet 40 % ».
C’est devant une concession de 40 hectares de maniocs plantés par la FAO que Mugozi Zurubabel, flanqué d’un complet kaki, la tête coiffée d’un képi de la même couleur, s’appuyant sur une canne, entouré d’agents de la FAO qu’il va adresser ce message au gouvernement central. « Nous avons beaucoup à réaliser. C’est pour cette raison que nous sollicitons du gouvernement les facilités d’élargir les concessions à cultiver », a-t-il plaidé, la barbe blanche très fournie. Que l’Etat nous aide à obtenir des concessions, car la population et lui-même trouveront chacun leur compte ».
Comme tout paysan qui respecte la tradition de la profession et débordant de générosité, M. Mugozi a regretté, alors que les délégations d’Ocha et de la FAO se disaient au revoir, Mugozi Zurubabel se mit à regretter de rien n’avoir offert mis à la délégation des journalistes de Kinshasa. Aussi a-t-il souhaité qu’à l’avenir qu’il soit prévenu pour lui permettre de recevoir comme il se doit ses hôtes. Comme pour se racheter, il a remis des maïs grillés au feu aux Kinois qui les ont croqués aussi goulûment que joyeusement. Un viatique qui a servi de tonique aux Kinois pour le reste de la mission à Sange et à Luvungi avant le retour à Bukavu.
Quand IMC secourt l’Hôpital général de référence de Sange
Des médicaments essentiels, un pavillon de pédiatrie, un appui financier mensuel pour les indigents, du carburant…, voilà entre autres ce que reçoit comme appui l’hôpital général de référence de Sange (sur la route entre Kamanyola et Uvira) de l’ONG International Medical Corps (IMC). Jonas Cishugi est le Program Manager en RDC (l’équivalent du directeur du programme en RDC.
Une véritable bouée de sauvetage pour cet hôpital qui reçoit mensuellement environ 300 malades pour une zone de santé d’environ 140 000 habitants avec 16 centres de santé.
Bezo Matabaro, directeur nursing de cet hôpital, qui nous sert de guide, reconnaît l’importance du partenariat signé avec IMC depuis 2008. Pour le service de pédiatrie, par exemple, aujourd’hui, l’hôpital peut recevoir un seul malade par lit, alors qu’avant il en recevait 3 par lit.
L’hôpital de Sange organise cinq services, dont les urgences, la médecine interne (hommes et femmes), la chirurgie, la pédiatrie, la gynéco-obstétrique. Il traite entre autres les femmes violées dont il reçoit en moyenne 2 cas par mois, et les cas de paludisme.
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