Trafic d’êtres humains
Une dizaine d’enfants récupérés par l’Eglise catholique à Kinshasa
Une dizaine d’enfants à Kinshasa
victimes du phénomène de trafic des êtres humains ont été récupérés par la commission diocésaine
« Justice et Paix » de l’Eglise catholique de Kikwit (Bandundu) pour
les rendre à leurs parents.
Le président de « Justice et
Paix », Arsène Ngondo, a expliqué que ces enfants sont des victimes du
phénomène de trafic des être humains qui prend de l’ampleur aussi bien à Kikwit
que dans les territoires de Bulungu et de Gungu dans la province du Bandundu,
rapporte Radio Okapi.
« Nous
avons dénoncé ce phénomène depuis l’année passée parce que nous avons reçu des
parents qui cherchaient leurs enfants. Nous les avons conduits auprès de l’ANR et
du parquet. Ces deux services nous ont aidés à rechercher ces enfants à
Kinshasa. Nous avons réussi à retourner une dizaine d’enfants auprès de leurs
parents grâce à nos frais propres et avec la contribution de certaines
structures. Il y en a qui traine encore à Kinshasa », a affirmé Arsène Ngondo.
Les autorités
interpellées
Le
président de la commission diocésaine « Justice et Paix » a ainsi
appelé les autorités congolaises à tout faire pour mettre fin à ce phénomène
dégradant. Il leur a demandé de s’impliquer pour éradiquer le commerce des
êtres humains qui constitue une véritable humiliation pour un grand pays.
Sans doute,
la dénonciation le jeudi 9 janvier dernier par le père Henri De la Kethule, membre de la
congrégation des Jésuites, de ce phénomène qu’il avait qualifié d’un
«gigantesque» trafic d’enfants a permis de retrouver cette dizaine
d’enfants.
Ce trafic
a, selon le père Henri De la
Kethule, été organisé
depuis neuf mois entre Kikwit, dans le Bandundu, et Kinshasa. Les auteurs du trafic d’enfants, selon
le prélat catholique, persuadent les
parents de ces enfants de les leur confier, sous prétexte de les conduire dans
un orphelinat créé par le prélat catholique, avant de les vendre aux plus
offrants.
En juin 2013,
treize enfants, originaires du Bandundu, dont l’âge varie entre 1 et 10 ans,
avaient échappé à un réseau de trafic
d’êtres humains à Kinshasa. Au nombre de seize au départ, ils auraient été
recueillis auprès de leurs familles à Kikwit, à Idiofa et à Gungu par un groupe
d’individus se présentant comme des membres d’une organisation caritative. Ces
personnes auraient notamment promis aux parents de scolariser leurs enfants
dans la capitale congolaise.
Tout porte
à croire qu’avec ce trafic d’êtres humains qui, selon le père Henri De la Kethule, date de 9 mois,
plusieurs centaines d’enfants avaient été déjà vendus. Si le père Henri De la Kethule a déclaré que les
auteurs de ce trafic sont bien connus, les principales questions sont celles de
savoir qui ils sont et leur nombre.
Les
personnes qui pratiquent le trafic d’êtres humains trouvent dans les pays pauvres des terrains très
propices à l’exercice de leurs activités. Sans doute, la découverte du père
Henri De la Kethule
représente un échantillon infime d’un trafic très florissant à travers un pays
dont le nombre d’enfants abandonnés et
autres enfants de la rue montre le degré de pauvreté d’une population prête à
se livrer à ce genre de commerce.
Cela dit,
la découverte du père Henri De la
Kethule est de nature à mettre la puce à l’oreille des
autorités compétentes pour les pousser à fouiner profondément dans tous ces
orphelinats implantés en RDC en vue de savoir qui fait quoi, où, pourquoi,
quand et comment.
Kléber Kungu
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire