Au terme de leur mission en RDC, le HCR, l’Unicef et le PAM notent
« Malgré l’évolution récente, il y a un grand problème humanitaire »
« Malgré
l’évolution récente, il y a un grand problème humanitaire. Un soutien continu
est nécessaire pour couvrir les besoins humanitaires en RDC ». Telle est
la conclusion à laquelle sont parvenus la Haut-commissaire
adjoint des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), Janet Lim, la directrice
exécutive adjointe du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Yoka Brandt,
et le directeur exécutif assistant du Programme alimentaire mondial (PAM),
Ramin Lopez da Silva, au terme de leur mission conjointe de 4 jours en
République démocratique du Congo, du 21 au 24 janvier.
Quatre
jours (du 21 au 24 janvier) ont suffi à la mission conjointe de haut niveau
HCR-Unicef-PAM de voir de visu la situation humanitaire exacte et les réponses
à y apporter dans les provinces visitées : le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, la Province Orientale
et l’Equateur. Des visites appuyées par de nombreux entretiens qu’ils ont eus
avec différentes autorités nationales et provinciales.
A
l’unisson, la Haut-commissaire
adjoint des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), Janet Lim, la directrice
exécutive adjointe du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), Yoka
Brandt, et le directeur exécutif assistant du Programme alimentaire mondial
(PAM), Ramiro Lopes da Silva, ont appelé la communauté internationale à
poursuivre son soutien à la crise humanitaire de grande ampleur qui sévit en
RDC au cours d’un café de presse conjoint organisé à Kinshasa vendredi 24
janvier
Yoka Brandt a
plaidé en faveur des enfants, premiers victimes des conséquences des conflits
armés. Ils sont plus d’un million et demi à être affectés. Enrôlés dans des
groupes armés, environ 3 000, leur éducation a été simplement brisée.
« Les enfants, a-t-elle déclaré, sont les premiers à
souffrir parce qu’ils sont les plus vulnérables et ce sont toujours eux qui
font les frais d’un conflit. Aujourd’hui plus d’un million et demi d’enfants
sont affectés par les déplacements – ils ont été traumatisés par la violence
qu’ils ont vue, leur éducation a été perturbée et nombreux ont été enrôlés dans
des groupes armés. Nous ne devons pas oublier que chacun d’entre eux a le droit
d’aller à l’école et d’être protégé contre les souffrances ».
L’Unicef
se soucie de la scolarisation de tous ces enfants, particulièrement de
l’insertion sociale des ex-soldats démobilisés.
La Haut-commissaire
adjoint des Nations unies pour les réfugiés, Janet Lim, a déploré qu’environ
400 000 réfugiés congolais se trouvent dans d’autres pays, pendant que la RDC accueille aussi sur son
sol des réfugiés. Une situation très complexe impliquant le rapatriement des
réfugiés et le retour au bercail des déplacés.
Craindre une dépendance permanente
Le
Bureau de la Coordination
des Affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) avance un chiffre de, 2,9
millions de personnes qui sont actuellement déplacées par le conflit à
l’intérieur de la RDC.
60 % d’entre elles se trouvent au Nord Kivu et au Sud Kivu.
Si
des avancées importantes ont été réalisées vers le retour de la paix en RDC, on
note cependant que l’activisme des groupes armés écumant l’Est de la RDC depuis des années est loin
de faiblir.
Le
directeur exécutif assistant du Programme alimentaire mondial (PAM), Ramin
Lopez da Silva a relevé quelques indicateurs d’une situation très difficile
dont il faut prendre en compte. Alors qu’en 2013, on a noté 6, 400 millions de
personnes ayant besoin de l’assistance, en 2014, leur nombre est passé à 6,700
millions. Une situation plus complexe au Katanga, au Nord-Kivu et Sud-Kivu.
Il
a par ailleurs exprimé une crainte, celle d’aider des personnes en craignant de
créer en elles une dépendance permanente
La Syrie, la RCA
et le Soudan du Sud focalisent l’attention de la communauté internationale
Les
trois responsables des agences humanitaires des Nations unies ont exprimé leur
volonté de plaidé en faveur de la
RDC où les moyens mis à disposition restent insuffisants face
à des besoins énormes. D’autant plus que l’attention de la communauté
internationale reste focalisée de plus en plus vers la Syrie, la République
centrafricaine ou le Soudan du Sud où la guerre provoque le déplacement interne
de plusieurs milliers de personnes.
Le
conflit en cours à l’Est du pays s’ajoute à la situation dramatique à laquelle
font face les gens à travers tout le pays. Deux millions d’enfants sont touchés
par la malnutrition, et les épidémies comme le choléra et la rougeole
persistent et continuent de faire des victimes. La complexité de la situation est
telle qu’elle requiert l’attention et le soutien continu de la communauté
internationale. Voilà le message central de la visite conjointe de haut-niveau
dans le pays.
Ensemble,
les responsables du HCR, de l’Unicef et du PAM ont visité le sud d’Irumu en
Province Orientale, où les affrontements entre les Forces armées de la RDC et les groupes de milices
ont déplacé environ 120 000 personnes depuis août 2013. Après avoir rencontré
les personnes déplacées et les communautés d’accueil dans un site spontané près
de Lagabo dans le district de l’Ituri, Lopes da Silva du PAM a déclaré : «
L’insécurité a bouleversé les moyens de subsistance de ces populations, et nous
nous sommes engagés à continuer à les soutenir, à la fois dans les espaces de
déplacements et dans leurs communautés lorsqu’ils sentiront que les conditions
sont en place pour leur retour. Dans le même temps nous devons continuer à
plaider pour eux auprès des gouvernements donateurs pour la mise à disposition
des ressources adéquates ».
À
Goma, les trois haut fonctionnaires onusiens ont visité des programmes dans le
camp de déplacés de Mugunga III où ils ont rencontré les populations affectées
par le conflit. Unis par l’objectif de comprendre les défis et explorer les
solutions, ils ont discuté avec les autorités nationales et les partenaires
humanitaires à l’Est et à Kinshasa afin d’identifier les opportunités
permettant une efficacité accrue.
«
Dans certaines parties du pays, des personnes continuent de souffrir et sont
déplacées à cause de la violence. Nous avons besoin du soutien des autorités
congolaises, de la société civile, des organisations humanitaires, des
partenaires de développement et des pays donateurs pour consolider les récents
progrès vers la paix et la stabilité dans tout le pays et mettre un terme
définitif au conflit et aux déplacements», a plaidé Janet Lim du HCR.
L’insécurité
à l’Est de la RDC
ainsi qu’au Katanga a causé des déplacements répétés de population. On estime
que la moitié de la population des déplacés est constituée d’enfants. La
province de l’Equateur, où la paix a été rétablie après que des affrontements interethniques
fin 2009 et début 2010 ont forcé 200 000 personnes à fuir leur foyer, abrite
actuellement plus de 50 000 réfugiés fuyant les violences en République
centrafricaine.
Pendant
leur visite, les représentants de trois agences des Nations unies ont souligné
leur engagement dans l’identification et le renforcement de synergies dans les
contextes où les trois agences sont opérationnelles. Dans le cadre de cette
initiative, ils avaient également mené des visites conjointes en Mauritanie en
novembre 2012, et en Jordanie/Liban en juillet 2013.
Kléber Kungu
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