Investiture de Catherine Samba Panza ce jeudi
Son premier test : la composition du gouvernement de transition et la nomination du Premier ministre
La nouvelle présidente de la Centrafrique, Catherine Samba Panza, sera investie dans ses
fonctions ce jeudi 23 janvier après-midi en présence de diverses personnalités
politiques étrangères dont le ministre français des Affaires étrangères, Laurent
Fabius. Une fois investie, Catherine Samba Panza va
publier son gouvernement. Sa composition – les hommes ou les femmes qui le
composeront – constituera, ainsi que la nomination du Premier ministre, le premier test d’efficacité que la
femme présidente de la RCA
aura à passer.
Aussitôt
élue, Catherine Samba Panza, qui tient à ne pas décevoir tant d’espoirs placés
en elle, aussi bien par sa population que par la communauté internationale, n'a pas perdu de temps. Elle s'est vite mise
résolument au travail pour faire des consultations des forces vives de la
nation en vue de la formation de son gouvernement.
La présidente
centrafricaine a promis de mettre en place un « gouvernement serré et relevé,
composé de 18 technocrates, au sein duquel la parité sera respectée ». Le but
visé dans cette démarche est la recherche de l’efficacité. « Il s’agit d’être efficace », a précisé
Catherine Samba-Panza. Pas de politique politicienne ou de débats d’équilibre.
Concernant
les consultations des forces vives, selon une source proche des séléka, un
accord aurait été signé à Ndjamena par l'ex- coalition séléka et les présidents
de la CEEAC
pour négocier le départ de Michel Djotodia.
Primature, ministères
de la Défense,
de l’Intérieur et des Mines pour la
Séléka ?
Ce départ
négocié de Djotodia donnerait droit à la Séléka à certains postes, la primature, les ministères de la Défense, de l'Intérieur et
des Mines, notamment.
Depuis le choix de la présidente de
transition Catherine Samba Panza, accueilli avec beaucoup d’enthousiasme et de
joie par les Centrafricains notamment, le Bangui, la capitale reprend lentement
sa vie normale. Les Banguichois recommencent à passer des nuits sans coup de
feu.
Preuve que la première citoyenne
centrafricaine jouit d’un crédit de confiance, de charisme auprès de sa
population qui compte beaucoup sur cette femme qui a le devoir de relever la Centrafrique humiliée
durant plusieurs années par le comportement de ses hommes politiques.
C’est que les premières paroles que
l’ancienne maire de Bangui a prononcées aussitôt élue sont restées ancrées dans
la mémoire d’un peuple blessé et traumatisé par un cycle de violences inédites.
Des
paroles de réconciliation, de rassemblement, d’espoir, dont la première cible
est cette jeunesse abandonnée, sans repère sûr, sinon le banditisme, le
gangstérisme à qui elle a promis de prêter une oreille attentive. Devant la
presse à Bangui, Catherine Samba Panza a souligné que "nous avons des
milliers de jeunes qui ont des armes, qui sont soit dans la Séléka (combattants à
majorité musulmane de M. Djotodia), soit anti-balaka (miliciens chrétiens
hostiles à M. Djotodia). Si on lâche ces jeunes dans la rue, on n'aura pas
résolu le problème", a-t-elle relevé.
« Ecouter les jeunes »
Aussi la nouvelle présidente
a-t-elle promis de réfléchir sur les opportunités à offrir à ces jeunes-là,
"parce que c'est par dépit souvent, dans l'extrême pauvreté et sans
avenir, que ces jeunes se lancent dans des actions de violence".
"Il
faut les écouter, connaître leurs attentes, analyser si c'est réaliste ou pas.
Ce qui est faisable sera faisable, ce qui ne sera pas faisable, je le leur
expliquerai", a-t-elle promis.
Cette mère de famille a compris une
chose très capitale : pour pacifier et désarmer durablement, il faut
réinsérer tous ces hommes armés - à qui le fusil d'assaut garantit de trouver à
manger tous les jours - en leur assurant tout de suite, en contrepartie, un
minimum de ressources
La plus
belle fille du monde, pardon la plus forte femme de la Centrafrique, ne peut
donner que ce qu’elle a. Ce dont dispose actuellement et dans l’immédiat
Catherine Samba Panza, c’est la volonté de mieux faire, ce sont des caisses qui
sonnent creux. Alors que des problèmes sont aussi urgents que nombreux :
paiement des fonctionnaires qui cumulent sept à huit années d'arriérés de
salaire.
Elle
n’hésite pas à clamer la réalité : "Je n'ai pas d'argent dans les caisses
pour le moment et c'est une préoccupation pour moi (...) Sans paiement de
salaires, les fonctionnaires n'auront pas la possibilité de reprendre le
travail" et remettre en marche une administration totalement paralysée,
a-t-elle insisté en soulignant une nouvelle fois l'urgence à agir.
En attendant de trouver mieux plus
tard, la RCA doit
se contenter de l’engagement des donateurs à débloquer 496 millions de dollars
(365 millions d'euros) en 2014 pour aider la Centrafrique. Une
somme devant "couvrir 90% des
besoins humanitaires pour 2014" et "100% du plan d'urgence des trois
premiers mois", selon le ministre français au Développement, Pascal
Canfin.
Kléber Kungu
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