L’Ifasic a dit ses adieux au Pr Marc Ilo
C’est
marchant normalement qu’il avait quitté ce jour-là l’Ifasic avant d’être
terrassé par la maladie. C’est à bord d’un corbillard qu’il y est rentré, allongé
dans son dernier lit, immobile, à jamais aphone, vendredi 24 janvier pour dire
ses adieux à ses nombreux collègues de service, ses étudiants, en pleurs, arborant qui un polo blanc frappé de
« Ifasic pleure. Hommage au Pr Marc Ilo », qui l’effigie de
l’illustre disparu en toge accroché au cou. Sa biographie lue par le Pr
Mwangilwa et l’oraison funèbre du recteur Jean-Lucien Kitima ont été les
dernières paroles que ses collègues lui ont adressées…Et en intermède,
« Tout passe par la mort », une chanson entonnée par le doyen
des professeurs, le Pr Makelele…
« Monsieur
le professeur Ilo ne viendra plus à l’Ifasic ; nous ne le verrons
plus ; nous ne rirons plus avec lui ; nous ne parlerons plus avec lui
du football, encore moins de Vita Club, son équipe locale préférée… ».
Au fur et à mesure que le professeur Jean-Lucien Kitima rappelle cette réalité
très cruelle, dans la foule amassée dans une cour trop petite pour la
circonstance, une clameur de pleurs s’élève en s’amplifiant.
Lui-même
le recteur est incapable d’étouffer une émotion très grande lorsqu’il se met à
égrener les noms des professeurs de son institution qui l’ont déjà
« abandonné » : Tshimungu, Nemeshayi, Tombe, Ngalamulume, et
maintenant Ilo. Les sanglots étouffés d’un recteur ébranlé par la perte de ses
professeurs sont vite couverts par des pleurs des étudiants inconsolables…
Marc
Ilo quitte la terre des hommes à fleur de l’âge. A peine devenu professeur, ce
formateur de la jeunesse congolaise, n’a malheureusement pas pu goûter aux fruits
de son travail de dure labeur. Cette
triste réalité rappelée par le Pr Kitima Kasendwe et le Pr Mwangilwa, secrétaire général
académique, a secoué le cœur de tous.
« Il n’a pas récolté
les fruits de plusieurs laborieuses années de semence »
Membres
du Comité de gestion, membres des corps académique, scientifique et
administratif, étudiants, tous ou presque vont réagir par des pleurs lorsque le
premier leur rappelle que le Pr Marc Ilo
« ne sera plus là dans cette cour, ce docteur à l’extraordinaire sens de l’humour, au sourire chaleureux dont
le Conseil d’administration des universités a récemment approuvé la nomination
au grade de professeur associé. Il n’aura pas récolté les fruits de plusieurs
laborieuses années de semence » et que le second, quelques minutes
plus tôt, lisant la biographie de l’illustre disparu, révèle qu’il quitte ses
pairs à fleur de l’âge. « Il nous quitte à l’âge de 53 (…) ».
Et
même l’évocation des mentions « distinction » qui avait sanctionné en
1996 sa licence en relations
internationales à l’université de Lubumbashi et « grande
distinction » ayant sanctionné sa thèse de son doctorat en relations
internationales à l’Université pédagogique nationale (UPN) soutenue le 12 avril
2013 n’a fait que raviver le chagrin de l’assistance.
Il
est 15h30 lorsque le corbillard toute sirène lugubre hurlante quitte l’enceinte
de l’Ifasic, encadré par quelques étudiants arborant des tee-shirts blancs
frappés de « Ifasic pleure. Hommage au Pr Marc Ilo ». Une grande
banderole frappée de l’effigie du défunt en toge et des écrits « Les
étudiants de l’Ifasic pleurent le professeur Marc Ilo » ouvre le
cortège à destination de la
Fikin pour des obsèques dignes d’un homme dont plusieurs
pairs sont reconnaissants pour sa magnanimité.
Oui,
Marc Ilo est parti car « tout passe » par la mort. Tel est le sort de
toutes réservé à toutes les créatures de Dieu et même le thème d’une chanson
entonnée par le doyen des professeurs, le Pr Makelele.
Un reportage de Kléber Kungu
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