mercredi 8 janvier 2014

La Province Orientale et l’Equateur infiltrés par des éléments Seleka



Crise centrafricaine

La Province Orientale et l’Equateur infiltrés par des éléments Seleka

            La crise qui ensanglante la République centrafricaine depuis plusieurs mois commence à avoir des incidences négatives sur les autres pays de la sous-région frontaliers de la RCA. Parmi lesquels la République démocratique du Congo (RDC) dont deux provinces seraient infiltrées par des éléments armés venus du pays de Michel Djotodia. Les Nations unies en sont inquiètes et redoutent des conséquences déstabilisatrices.
            Les Nations unies ont indiqué que "il y a des infiltrations d'éléments armés, des ex- Forces armées de la Centrafrique, FACA, qui sont en train de traverser, qui sont déjà en RDC" dans la province de l'Equateur (nord-ouest).
            Le représentant spécial adjoint de l'Onu en République démocratique du Congo, Abdallah Wafi, a exprimé ces inquiétudes  lors d'une conférence de presse organisée dernièrement dans la capitale congolaise.
            Selon toujours le représentant spécial adjoint de l'Onu en République démocratique du Congo, qui n’a pas donné de précisions sur le nombre des rebelles Seleka, la présence "des éléments de la Séléka a été signalée dans la Province Orientale, précisément dans certaines localités. Sans avoir précisé le mouvement de ces déplacements, Abdallah Wafi a affirmé que la présence d’éléments Seleka a poussé les populations à fuir ces zones.
            «Quand la case du voisin brûle, va vite l'aider à éteindre le feu, sinon l'incendie touchera tout le monde», conseille un vieux dicton du continent africain. C’est tenter d’aider les Centrafricains à éteindre le feu qui brûlait dans leur maison et pour éviter qu’il n’embrase leur maison que les autorités congolaises ont envoyé quelque 850 militaires dans le cadre de la mission africaine de stabilisation et de maintien de paix en Centrafrique. Les militaires congolais ont mission de former, avec des soldats d’autres pays africains, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca).
            La FACA était le nom de l'armée centrafricaine jusqu'au renversement du président François Bozizé par la coalition rebelle Séléka en mars 2013.
            En mars 2013, aux premières heures de la prise de Bangui par la Séléka, des ex-soldats de la FACA s'étaient enfuis avec armes et bagages pour se réfugier de l'autre côté du fleuve Oubangui qui marque la frontière, dans la province de l'Equateur.
            Bien des Congolais restent préoccupés actuellement par la situation sécuritaire due aux afflux des Centrafricains en territoire congolais, particulièrement des hommes armés. Les plus avisés craignent à long terme la survenue des effets consécutifs aux mouvements de population et des combattants en provenance du Rwanda à la suite du génocide de 1994.
            En effet, la situation d’insécurité chronique que connaît la partie orientale de la RDC avec des conflits sanglants de plusieurs décennies est en grande partie la conséquence  de ces mouvements des populations.

Prendre toutes les dispositions
            Les autorités congolaises sont appelées à prendre toutes les dispositions pour tirer des leçons de la situation d’insécurité qui caractérise particulièrement la province du Nord-Kivu pour qu’elle ne se reproduise plus ailleurs, précisément dans l’Equateur et dans la Province Orientale.
            L’Onu reste par ailleurs préoccupée par ce qui s’est passé le 30 décembre avec ce que d’aucuns ont qualifié de coup de forcé avorté qui a vu des insurgés lancer plusieurs attaques simultanées dans trois sites stratégiques à Kinshasa (à la RTNC, au camp militaire Kokolo et à l’aéroport international de N’djili), à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, et à Kindu, chef-lieu de la province du Maniema.
            La République centrafricaine a basculé dans une spirale de violences intercommunautaires et religieuses depuis le renversement en mars 2013 de François Bozizé par la Séléka, coalition hétéroclite à dominante musulmane, qui a placé au pouvoir Michel Djotodia.
            Malheureusement depuis, le président par intérim peine à maîtriser ceux qui l’ont porté au pouvoir. La situation est telle qu’il a dû appeler au secours aux forces française et étrangères. Aujourd’hui, en dépit de l’intervention des troupes françaises sous l’opération Sangaris et de la Misca, la situation en République centrafricaine reste inchangée. Un mois après le début de l’intervention française, la sécurité n’est pas rétablie en Centrafrique. La situation sécuritaire reste explosive.
            L’Onu estime aujourd’hui à environ un million (sur 4,5 millions d’habitants) le nombre de Centrafricains ayant trouvé refuge dans la brousse, les camps de déplacés ou les camps de réfugiés aux frontières. À Bangui, l’Unicef a recensé 55 sites de déplacés, où vivent dans des conditions sanitaires désastreuses 370 000 personnes, soit près de la moitié des habitants de la capitale. Le nombre de déplacés ne cesse d’augmenter. Ils étaient environ 19 000 il y a un mois et seraient aujourd’hui 100 000, rien qu’autour de l’aéroport de Bangui. La sécurité n’étant pas rétablie, l’aide humanitaire parvient difficilement aux personnes hors de Bangui. Les convois sont attaqués, ce qui est arrivé, la semaine dernière, à un convoi du PAM sur la route de Bossangoa.
            La situation centrafricaine est l’objet d’une réunion au Conseil de sécurité des Nations unies.
Kléber Kungu

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