Crise centrafricaine
La Province Orientale et l’Equateur infiltrés par des éléments Seleka
La crise
qui ensanglante la
République centrafricaine depuis plusieurs mois commence à
avoir des incidences négatives sur les autres pays de la sous-région frontaliers
de la RCA. Parmi
lesquels la République
démocratique du Congo (RDC) dont deux provinces seraient infiltrées par des
éléments armés venus du pays de Michel Djotodia. Les Nations unies en sont inquiètes
et redoutent des conséquences déstabilisatrices.
Les Nations
unies ont indiqué que "il y a des infiltrations d'éléments armés, des ex-
Forces armées de la
Centrafrique, FACA, qui sont en train de traverser, qui sont
déjà en RDC" dans la province de l'Equateur (nord-ouest).
Le
représentant spécial adjoint de l'Onu en République démocratique du Congo,
Abdallah Wafi, a exprimé ces inquiétudes
lors d'une conférence de presse organisée dernièrement dans la capitale
congolaise.
Selon
toujours le représentant spécial adjoint de l'Onu en République démocratique du
Congo, qui n’a pas donné de précisions sur le nombre des rebelles Seleka, la
présence "des éléments de la
Séléka a été signalée dans la Province Orientale,
précisément dans certaines localités. Sans avoir précisé le mouvement de ces
déplacements, Abdallah Wafi a affirmé que la présence d’éléments Seleka a
poussé les populations à fuir ces zones.
«Quand la case du voisin brûle, va
vite l'aider à éteindre le feu, sinon l'incendie touchera tout le monde», conseille
un vieux dicton du continent africain. C’est
tenter d’aider les Centrafricains à éteindre le feu qui brûlait dans leur
maison et pour éviter qu’il n’embrase leur maison que les autorités congolaises
ont envoyé quelque 850 militaires dans le cadre de la mission africaine de
stabilisation et de maintien de paix en Centrafrique. Les militaires congolais
ont mission de former, avec des soldats d’autres pays africains, la Mission internationale de
soutien à la Centrafrique
(Misca).
La FACA était le nom de l'armée
centrafricaine jusqu'au renversement du président François Bozizé par la
coalition rebelle Séléka en mars 2013.
En mars
2013, aux premières heures de la prise de Bangui par la Séléka, des ex-soldats de la FACA s'étaient enfuis avec
armes et bagages pour se réfugier de l'autre côté du fleuve Oubangui qui marque
la frontière, dans la province de l'Equateur.
Bien des
Congolais restent préoccupés actuellement par la situation sécuritaire due aux afflux
des Centrafricains en territoire congolais, particulièrement des hommes armés.
Les plus avisés craignent à long terme la survenue des effets consécutifs aux
mouvements de population et des combattants en provenance du Rwanda à la suite
du génocide de 1994.
En effet,
la situation d’insécurité chronique que connaît la partie orientale de la RDC avec des conflits
sanglants de plusieurs décennies est en grande partie la conséquence de ces mouvements des populations.
Prendre toutes les
dispositions
Les
autorités congolaises sont appelées à prendre toutes les dispositions pour
tirer des leçons de la situation d’insécurité qui caractérise particulièrement
la province du Nord-Kivu pour qu’elle ne se reproduise plus ailleurs,
précisément dans l’Equateur et dans la Province Orientale.
L’Onu reste
par ailleurs préoccupée par ce qui s’est passé le 30 décembre avec ce que
d’aucuns ont qualifié de coup de forcé avorté qui a vu des insurgés lancer
plusieurs attaques simultanées dans trois sites stratégiques à Kinshasa (à la RTNC, au camp militaire
Kokolo et à l’aéroport international de N’djili), à Lubumbashi, chef-lieu de la
province du Katanga, et à Kindu, chef-lieu de la province du Maniema.
La République
centrafricaine a basculé dans une spirale de violences intercommunautaires et
religieuses depuis le renversement en mars 2013 de François Bozizé par la Séléka, coalition
hétéroclite à dominante musulmane, qui a placé au pouvoir Michel Djotodia.
Malheureusement
depuis, le président par intérim peine à maîtriser ceux qui l’ont porté au
pouvoir. La situation est telle qu’il a dû appeler au secours aux forces
française et étrangères. Aujourd’hui, en dépit de l’intervention des troupes
françaises sous l’opération Sangaris et de la Misca, la situation en République centrafricaine
reste inchangée. Un mois après le début de l’intervention française, la
sécurité n’est pas rétablie en Centrafrique. La situation sécuritaire reste
explosive.
L’Onu
estime aujourd’hui à environ un million (sur 4,5 millions d’habitants) le
nombre de Centrafricains ayant trouvé refuge dans la brousse, les camps de
déplacés ou les camps de réfugiés aux frontières. À Bangui, l’Unicef a recensé
55 sites de déplacés, où vivent dans des conditions sanitaires désastreuses
370 000 personnes, soit près de la moitié des habitants de la capitale. Le
nombre de déplacés ne cesse d’augmenter. Ils étaient environ 19 000 il y a
un mois et seraient aujourd’hui 100 000, rien qu’autour de l’aéroport de
Bangui. La sécurité n’étant pas rétablie, l’aide humanitaire parvient
difficilement aux personnes hors de Bangui. Les convois sont attaqués, ce qui
est arrivé, la semaine dernière, à un convoi du PAM sur la route de Bossangoa.
La
situation centrafricaine est l’objet d’une réunion au Conseil de sécurité des
Nations unies.
Kléber Kungu
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