lundi 14 octobre 2013
Kabila rompt le suspense ce mardi
Après une longue attente des Congolais
Kabila rompt le suspense ce mardi
Sauf imprévu de dernière minute, c’est ce mardi 15 octobre que le chef de l’Etat Joseph Kabila va s’adresser à la nation tout entière par le Congrès interposé. L’adresse du chef de l’Etat va assurément rompre le suspense que l’attente assez longue de cette adresse aura suscité dans l’opinion depuis son report le jeudi 10 octobre, date initiale prévue de ce discours. Un suspense que des supputations et autres calculs politiques ont aidé à amplifier. Mais que va-t-il dire comme « mesures importantes » ainsi l’avait-il promis le samedi 5 octobre en clôturant les concertations nationales ? Telle est la question principale qui taraude les esprits des Congolais.
Le président de la République Joseph Kabila va s’adresser aujourd’hui aux députés et sénateurs réunis en Congrès. Après son discours de clôture des concertations nationales, l’opinion, se fondant sur certains passages clés de ce speech, s’est aussitôt mise à supputer et à faire des calculs sur ce que le chef de l’Etat va annoncer comme mesures importantes.
Si la mise en place d’un gouvernement de « large ouverture », « d’union nationale » - les Congolais se sont révélés experts en la matière – reste pour ceux qui ne peuvent vivre sans gouvernement de ce genre l’une de ces « mesures importantes », d’autres « mesures importantes » ne peuvent être que les réponses que Joseph Kabila entend réserver aux recommandations faites par les 5 groupes thématiques en vue, in fine, de la cohésion nationale qu’il avait visé comme objectif en initiant ce grand forum.
Les concertations nationales ont élaboré plusieurs recommandations, notamment l’adoption d’un code d’éthique morale et le respect de la parole donnée, le respect des principes démocratiques, la non-prise du pouvoir par les armes, le respect de la souveraineté nationale, le respect des droits humains, la garantie à l’égalité de tous, la levée des mesures des restrictions imposées au président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, le respect de la séparation des pouvoirs, l’obtention de la grâce présidentielle notamment pour les prisonniers politiques et d’opinion.
L’exercice démocratique et le respect du cycle électoral, sur la diplomatie, le pouvoir judiciaire, législatif ainsi que des questions spécifiques comme la suppression du visa de séjour pour étrangers, le rapatriement respectif des dépouilles de l’ancien Président Mobutu Sese Seko mort et inhumé au Maroc le 7 septembre 1997 et de l’ancien Premier ministre Moise Tshombe, la situation des magistrats révoqués par l’ordonnance présidentielle, ont également constitué des recommandations.
Les délégués ont également recommandé de tout mettre en œuvre afin d’obtenir de l’Onu l’institution d’un Tribunal pénal international pour la RDC chargé de juger les auteurs des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide commis en RDC depuis 1993.
Si certaines de ces recommandations commencent déjà à voir une suite, - c’est le cas de la levée des mesures des restrictions imposées au président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, - il faut attendre l’adresse de Joseph Kabila à la Nation pour en connaître la réponse.
Depuis les préparatifs des concertations nationales à leur clôture en passant par leur déroulement, des voix n’ont cessé de marquer leur opposition de voir la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, fruit des concertations nationales. La plupart qui s’opposent à cette voie estiment que le gouvernement Matata est sur la bonne voie du décollage socio-économique du pays.
Les plus farouches opposants à la formation d’un gouvernement de large ouverture vont plus loin dans leur position en proposant que tout pourrait changer dans ce gouvernement sauf le poste du Premier ministre Matata, dans le cas extrême où on serait tenté d’aboutir à la formation de ce gouvernement.
Ce mardi sera donc le départ d’un nouveau virage politique pour la République démocratique du Congo qui souffre de bien des pesanteurs passées au peigne fin au cours des concertations pour son décollage définitif. A condition que toutes les recommandations issues de ce forum ne demeurent pas lettre morte. Leur suivi par les Congolais à tous les niveaux doit avoir en principe l’objectif d’une autre recommandation contraignante.
Pour que l’avant-concertations ne soit pas l’après-concertations, les politiciens ont le devoir de changer leurs mentalités. La pratique de démission pour tout manquement au devoir civique doit désormais être cultivée par les politiciens au point d’en faire l’une des vertus cardinales…
Nous craignons malheureusement que demeure à jamais un grand abîme entre le vouloir et le faire dans le comportement des politiciens congolais.
Trêve de procès d’intention. Attendons que Joseph Kabila parle et l’après-concertations nationales.
Kléber Kungu
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