Masisi/Nord-Kivu
21 personnes seraient tuées par des miliciens Nyatura
Malgré tous les efforts faits par le
gouvernement pour pacifier le territoire national : organisation des
concertations nationales, pourparlers de Kampala, et en dépit de l’épée de la CPI constamment suspendue sur
les têtes de tous les seigneurs de guerre et autres chefs miliciens, rien
n’arrête à ce jour la cruauté des groupes armés. On parle aujourd’hui de 21
personnes qui auraient été tuées entre les 15 et 17 octobre dans le groupement Nyamaboko I
dans le territoire de Masisi, province du Nord-Kivu.
Pour le président de la société
civile de ce territoire, Jean Banyene, cité par radiookapi.net, ces exécutions
sont attribuées aux miliciens Maï-Maï Nyatura dirigés par Mangara. Trois des
victimes ont été tuées dans le village de Luke et dix-huit autres à Ngululu
Les
tueries, selon Jean Banyene, sont consécutives aux affrontements ayant opposé,
les 15 et 16 octobre,
les Maï-Maï Nyatura aux miliciens de Raïa Mutomboki dans le groupement
Osamandu.
«Les Raïa
Mutomboki ont brulé au moins 9 villages et cela a provoqué un déplacement
massif de la population vers Gungu et les villages environnants comme Karuba et
les autres sont descendus vers Bweremana et le Sud-Kivu », a affirmé Jean Banyene. C’était à
cette occasion que Mangara et ses hommes auraient abattu trois jeunes hommes
qui quittaient Rubaya vers Luke, a poursuivi Jean Banyene.
« Jeudi, il
y a d’autres [jeunes] qui quittaient Mwima pour venir au marché de Luke, ils
ont été arrêtés et ont été achevés le jeudi. Donc, au total c’est 21 personnes
qui ont été tuées. Donc, 3 personnes ont été tuées à Luke et 18 à Ngululu », a précisé la source.
De son
côté, l’administrateur du territoire de Masisi, Dieudonné Tshishiku, a affirmé
qu’une équipe a été dépêchée sur les lieux pour s’enquérir de la situation.
En
attendant que l’équipée dépêchée sur les lieux rentre et fasse son rapport et
que la population civile soit sécurisée, la région continue à vivre dans la
peur la plus totale.
Reprise du contrôle de Pinga par le chef rebelle Cheka
Dans l’entre-temps, il est fait état
de la reprise le dimanche 20 octobre dans la matinée par le chef rebelle Cheka
de Nduma Defense of Congo (NDC) du contrôle de la localité de Pinga, après en
être délogé 24 heures avant par la coalition des miliciens de l’Alliance des
Patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) et Nyatura.
A en croire
la radio onusienne, le milicien Cheka et ses hommes viennent de réoccuper cette
localité après une contre-offensive lancée contre les milices apparentées aux
ethnies Hunde et Hutu.
Les miliciens de l’Alliance des Patriotes pour un Congo
Libre et Souverain et leurs alliés les Nyatura, qui avaient occupé Pinga samedi
après avoir chassé les hommes de Cheka, auraient pris le chemin de Masisi, leur
lieu de provenance.
On parle de
l’avancée de Cheka et ses hommes vers Nyabiondo et Lukweti, dans le territoire
de Masisi, les fiefs des APCLS de Janvier. Ils seraient mus par l’esprit de
vengeance, après la défaite que la coalition APCLS et Nyatura lui a infligée
samedi 19 octobre à Pinga.
Quelques
habitants de Pinga, apprend-on, ont commencé à regagner leurs habitations mais
nombreux hésitent encore, préférant attendre la stabilisation de la situation
sécuritaire.
Les
rivalités entre les deux groupes combattants de NDC majoritairement de l’ethnie
Nyanga et ceux de l’APCLS de l’ethnie Hunde, datent de 2010. En dépit de toutes
les tentatives initiées par les notables de deux communautés pour réconcilier
les deux groupes armés rivaux n’ont jamais réussi à ce jour.
Ainsi le
Bureau d’étude, d’observation et de coordination pour le développement du
territoire de Walikale (Bedewa), invite-t-il l’autorité politico-administrative
à s’impliquer dans la résolution de ce conflit pour stopper ces regains de
violence dans la région de Pinga.
Kléber Kungu
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