jeudi 3 octobre 2013
Du riz japonais bientôt à Kinshasa : à qui et comment sera-t-il vendu ?
Les opérateurs économiques congolais s’interrogent
Du riz japonais bientôt à Kinshasa : à qui et comment sera-t-il vendu ?
Si les informations en notre possession se confirment, un bateau battant pavillon japonais va bientôt accoster au port de Matadi. Avec à son bord, du riz, don du gouvernement japonais au peuple congolais via son gouvernement. Ce don, comme d’autres auparavant, et fruit de la coopération nippon-congolaise, sera réceptionné par le ministère congolais du Plan. A qui ce riz sera-t-il vendu ? Les opérateurs économiques congolais se posent cette question, d’autant plus qu’il y a quelques mois, du ciment que le ministère du Plan et Suivi de la Révolution de la Modernité avait réceptionné avait été vendu, incognito, à un opérateur économique étranger.
Dans le cadre de la coopération bilatérale entre le Japon et la République démocratique du Congo (RDC), le gouvernement japonais fait souvent des dons en nature au gouvernement congolais, notamment du riz, du maïs et du ciment. Il revient au ministère du Plan de procéder à vente de ces dons - en priorité - aux opérateurs économiques congolais.
Il ressort que les recettes de ces ventes sont versées dans un compte. Un comité composé du gouvernement congolais représenté par le ministère du Plan et Suivi de la Révolution de la Modernité et le gouvernement japonais représenté par son ambassade à Kinshasa est chargé de gérer ces dons.
C’est grâce au fonds généré par la vente desdits dons que le gouvernement japonais réalise les nombreux projets en République démocratique du Congo, en faveur de la population congolaise, notamment dans le secteur d’infrastructures scolaires, routières…
L’histoire renseigne qu’auparavant et selon les règles établies par la coopération des deux pays, le ministère du Plan contactait prioritairement avant tout les opérateurs économiques congolais, en majorité les distributeurs. Ceux-ci introduisaient des lettres de demande à base desquelles ils étaient servis.
Cette étape terminée, le ministère du Plan et l’ambassade du Japon invitaient les distributeurs à verser l’argent à la banque. Tout est établi de manière que ces dons soient vendus dans la transparence la plus totale, sans esprit de favoritisme. Pour éviter la spéculation et la surenchère de la part des opérateurs économiques nationaux, les prix d’achat et de vente par les opérateurs économiques étaient d’avance fixés par l’ambassade japonaise en RDC. Ce qui, apprend-on, n’est plus le cas à ce jour, l’opacité ayant fait place à la transparence.
Vente de bons de paiement aux particuliers
L’appétit venant en mangeant, la source précise que des collaborateurs du ministère du Plan reçoivent des bons de paiement après avoir obtenu des agréments. Ils se mettent à monnayer ces bons de paiement auprès des opérateurs économiques moyennant de la commission par sac qui s’élèverait à quelque 2 dollars.
Si, par exemple, le prix de vente officiel est fixé à 10 dollars le sac de riz (de ciment, de maïs), les vendeurs signifient à l’acheteur qu’il est vendu à 12 dollars, les deux dollars revenant aux vendeurs. C’est à prendre ou à laisser ! Faites le calcul si l’on vend 30 000 sacs !
Une sorte de commerce triangulaire qui favorise la surenchère des produits de première nécessité sur le marché.
Aujourd’hui, la nouvelle de l’arrivée imminente du bateau japonais transportant du riz reste cachée aux opérateurs économiques. L’objectif est de chercher à éviter de leur vendre ce riz pour ne le vendre qu’aux opérateurs économiques expatriés, comme ce fut tout dernièrement le cas avec le ciment.
Cette information intervient alors que des sources dignes de foi renseignent que lors de sa dernière réunion de la Troïka, le gouvernement a décidé de bien préparer les fêtes de fin d’année. Pour cela, il a promis de contraindre les opérateurs économiques à baisser les prix de leurs biens. Une mesure que le population accueille avec beaucoup de satisfaction. Mais la pratique maffieuse entretenue au ministère du Plan est telle qu’elle constitue un véritable frein aux efforts du gouvernement.
Pratique maffieuse
Les opérateurs économiques nationaux dénoncent cette pratique maffieuse qui n’est pas de nature à favoriser l’émergence de la classe moyenne, cheval de bataille du chef de l’Etat Joseph Kabila et du gouvernement Matata. « Jusqu’à quand allons continuer à subir l’injustice et à être marginalisés dans notre propre pays », s’interrogent les opérateurs économiques congolais.
Tout porte à croire que le ministre du Plan, connu pour sa rigueur et son honnêteté, est loin de comprendre ce qui se passe au sein de son ministère. Sinon, il n’accepterait jamais que pareille maffia se passe sous ses yeux. Qu’il est appelé à bien ouvrir pour sanctionner de telles pratiques.
Que toutes les autorités du pays et toutes les parties s’impliquent dans ce dossier. Le ministre du Plan, l’ambassadeur du Japon, le Premier ministre, chacun, en ce qui le concerne, est appelé à voir clair dans ce dossier qui ne fait que ternir l’image d’un pays qui ambitionne de devenir émergent.
Chaque Congolais, où qu’il soit et quoi qu’il fasse, doit se sentir impliqué dans l’application satisfaisante de la vision de la politique du chef de l’Etat dont la bataille est l’émergence de la classe moyenne et que Matata Ponyo s’emploie quotidiennement à appliquer et à faire aboutir à tout prix.
Kléber Kungu
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