lundi 7 octobre 2013
Après la fuite de cerveaux, c’est le moment du retour des cerveaux
Il y a un temps pour tout
Après la fuite de cerveaux, c’est le moment du retour des cerveaux
Il y a un temps pour tout. Un temps pour que des cerveaux quittent un pays pour un autre en quête des cieux plus cléments, plus hospitaliers. Il y a également un temps pour que ces cerveaux, le moment venu, puissent revenir au bercail. Pour reconstruire leur pays, chacun apportant, comme des fourmis de retour d’une chasse, sa contribution à la (re)construction de leur pays. La reconstruction du pays, en l’occurrence de la RDC, reste l’affaire de ses filles et fils dans leur ensemble.
La fuite des cerveaux est fléau qui appauvrit un pays, surtout les pays africains et coûte très cher. Il représente, selon certains spécialistes, une perte sèche de plusieurs milliards de dollars pour le continent noir. L’Afrique noire, en particulier la RDC, perd ses nombreux filles et fils bien formés qui préfèrent quitter leur pays pour d’autres où les conditions salariales sont les plus attrayantes. Avec tout ce que la RDC connaît d’insécurité due à des guerres qui tirent en longueur, plusieurs de ses cadres l’abandonnent. Parmi lesquels des médecins, des ingénieurs en divers domaines, des journalistes, des avocats, des économistes, des financiers…
Selon Edward Mills, spécialiste de la santé mondiale à l’Université d’Ottawa, qui a dirigé une étude menée par un groupe de chercheurs canadiens et publiée le 25 novembre 2011 dans le British Medical Journal, l’exode des médecins africains représente une perte sèche de plusieurs milliards de dollars pour le continent. A cause de l’émigration des médecins et personnels de santé qu’ils ont formés, neuf pays d’Afrique subsaharienne perdent chaque année deux milliards de dollars. Plusieurs publications ont aussi parlé de ce phénomène qui ne date pas de maintenant. Il remonte dans la nuit des temps.
Phénomène qui appauvrit
Si le phénomène appauvrit les pays qui perdent de nombreux bras et de milliers de têtes nécessaires à sa reconstruction, il enrichit, par contre, ceux qui les reçoivent. Certains pays comme la RDC ont pris l’option de mettre lentement mais sûrement fin à cette fuite du capital humain, socle du développement du pays, en mettant en place une politique d’emploi attrayante. Le niveau atteint par le pays dans sa reconstruction est tel qu’il y a de la place pour tout le monde, les fils et filles aussi bien du terroir que de la diaspora.
Du côté de la diaspora, plusieurs cerveaux partis sous d’autres cieux, directement ou par parents interposés, ne jurent que par le retour au bercail. Ils sont nombreux qui ne cessent de prendre des décisions d’homme en renouant les ponts que leur départ du pays avait coupés depuis des années.
Ceux qui terminent leurs études brûlent d’envie de rentrer dans leur patrie-mère pour lui apporter tout ce qu’ils ont emmagasiner d’essentiel et de nécessaire en Occident pour lui faire profiter en vue de sa reconstruction.
C’est le cas, par exemple, de Lionel Lesekuta Mbunzumu. Ce jeune homme, 28 ans, a terminé ses études en stratégie politique, philosophie et droits humanitaires, à l’Université métropolitaine de Manchester (Manchester Metropolitan University ) en Angleterre. Dans un tout récent entretien téléphonique, Lionel Lesekuta nous a fait connaître son intention de rentrer dans son pays en vue de lui faire bénéficier de toutes les connaissances acquises outre-mer dans le domaine de sa formation universitaire.
Cet entretien nous a mis la puce à l’oreille pour nous rappeler que de milliers de compatriotes comme ce jeune universitaire, les uns encore aux études, d’autres déjà dans le métier, sont prêts à rentrer au pays.
Le pays, qui a besoin de l’apport des uns et des autres de ses filles et fils, n’attend pas mieux. Après avoir perdu beaucoup de millions de dollars dans la fuite effrénée des cerveaux, il est temps que sonne le retour de cerveaux. Il ne faut pas attendre des autres la reconstruction de ce pays. Qui, il ya quelques années, a servi d’eldorado pour d’autres peuples, surtout en matière des études. Burundais, Rwandais, Centrafricains, Ethiopiens et d’autres peuples africains n’ont-ils pas étudié dans les universités congolaises ?
Un proverbe enseigne qu’« un grain jeté en terre ne pousse pas le même jour ». Cela ne voudrait-il pas dire que l’Etat est en droit de planifier l’emploi des jeunes notamment pour arrêter la fuite des cerveaux et, par conséquent, favoriser le retour de ceux qui ont quitté ce pays.
Kléber Kungu
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire