mardi 25 juin 2013
Un ancien employé de la CPI suspecté d'abus sexuels
Scandale à la Cour pénale internationale
Un ancien employé de la CPI suspecté d'abus sexuels
La Cour pénale internationale (CPI) vient de demander l’ouverture d’ne enquête indépendante sur des accusations d'agressions sexuelles par son ancien employé œuvrant en République démocratique du Congo sur quatre personnes placées sous le programme de protection de la CPI dont l’identité n’a pas été révélée.
C’est le jeudi 20 juin que le greffier de la CPI a fait une déclaration dans laquelle il a affirmé que les enquêtes internes menées au sujet des allégations portant sur des agressions sexuelles qui incriminent un de ses anciens fonctionnaires sont confirmées. Cependant, il a demandé une enquête externe indépendante.
Selon un communiqué de la Cour, la décision de la CPI sur cette affaire fait suite à une enquête initiale menée à l’interne par elle, apprend-on, qui avait « confirmé la gravité des allégations » sur cet employé et, par conséquent, « la nécessité d'une enquête plus détaillée ».
Le 12 avril, la Cour pénale internationale avait publié les allégations d'agressions sexuelles, assurant avoir une politique de tolérance zéro envers ces abus et indiqué avoir communiqué les accusations aux autorités nationales.
Pour que l’identité des victimes ainsi que celle de l’auteur présumé de ces actes ne soeint pas dévoilées, la Cour a pris certaines précautions. Aussi reste-t-elle encore muette sur l'identité des victimes et celle de l'auteur présumé de ces actes "afin de limiter au maximum les possibilités d'identification des personnes et pour que l'enquête puisse être menée sans qu'il y ait trop de pression sur les personnes concernées", selon le porte-parole de la Cour, Fadi El Abdallah.
"Par personne sous le programme de protection de la CPI, nous désignons un témoin, une victime, mais aussi toute autre personne pouvant être en danger de par son contact avec la CPI, comme des intermédiaires ou des chauffeurs par exemple", a-t-il précisé.
Equipe de « quatre spécialistes hautement qualifiés »
L’on apprend que l'examen externe sera mené par "quatre spécialistes hautement qualifiés". Ceux-ci seront chargés d'"établir les faits et circonstances entourant les allégations de crimes sexuels à l’encontre des quatre individus et d'identifier toutes les personnes responsables, y compris les responsables de la supervision et de la gestion de l'auteur présumé".
Cette équipe a la mission de fournir également une analyse de la nature et de l'importance de la réponse de la Cour aux allégations. Enfin, l'équipe d'examen indépendant fournira une analyse et des recommandations concernant les systèmes de protection des victimes et des témoins de la Cour.
Selon une autre source, les résultats de l'enquête initiale interne ont confirmé la gravité des allégations et la nécessité d'une enquête plus détaillée des circonstances environnantes, alors que l'incident a mis en évidence des questions opérationnelles et organisationnelles qui nécessitent un examen plus approfondi.
La CPI, qui est déterminée à traiter les graves allégations en cause avec grande rigueur et transparence, a par ailleurs ajouté être occupée à mettre en œuvre des changements opérationnels, sans toutefois préciser lesquels, en attendant l’aboutissement de l'enquête.
Les résultats de l'examen externe seront soumis, apprend-on, au Greffier de la CPI. Une version publique, en tenant dûment compte de la nécessité d'assurer la protection des victimes et des témoins de la Cour, sera remise à la présidente de l’Assemblée des États parties, Mme l’Ambassadeur Tiina Intelmann. C’est cette version qui sera rendue publique.
La Présidente Intelmann a salué l'annonce par le Greffier de la mise en place d’une équipe indépendante d'examen dotée d’un mandat large et complet. Elle a également exprimé l'espoir que les résultats de l'examen externe comprendraient des mesures concrètes pour veiller à ce que la politique de la Cour de tolérance zéro de toute faute de cette nature soit strictement appliquée.
La CPI, qui est une juridiction dont la mission est de poursuivre toute personne impliquée dans les crimes de guerre et crimes contre l’humanité, a tout intérêt de sévir contre tout comportement de son employé de nature à discréditer son image. Déjà objet de plusieurs critiques surtout de la part des Africains sur sa politique qu’ils qualifient de deux poids deux mesures, estimant que la Cour ne s’en prend qu’aux ressortissants du continent noir, la CPI a l’obligation de mener avec rigueur et impartialité cette enquête et de punir de la même manière toute personne impliquée dans cette affaire. Ce qui va servir de leçon aux autres agents qui seraient tentés d’abuser de leur rang face à ce qu’elle identifie par personne sous le programme de protection de la CPI.
Kléber Kungu
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