mardi 25 juin 2013
« Le développement d’une Eglise à l’ère numérique » au centre d’une communication
Paroisse CEC Ngiri-Ngiri
« Le développement d’une Eglise à l’ère numérique » au centre d’une communication
« Le développement d’une Eglise à l’ère numérique » est l’intitulé de la communication que le pasteur Mayambula Nkoy-Sweswe Angelo, de la paroisse de la Communauté évangélique du Congo (CEC), à Matadi a animée mardi 25 juin à la paroisse de Ngiri-Ngiri de la même communauté religieuse. Destinée à ce qu’il appelle peuple de Dieu, c’est-à-dire les pasteurs et les laïcs, toutes Eglises confondues.
Après Luozi, Kimpese, Mbanza-Ngungu, où la communication a été l’objet d’un engouement évident de la part de la cible, c’est le tour de Kinshasa qui a accueilli très froidement la communication, le taux de participation ayant été très faible. Bientôt, ce sera les pasteurs et les laïcs de Matadi qui seront sensibilisés sur « le développement d’une Eglise à l’ère numérique ».
Le monde actuel subit des changements et des transformations culturelles à une telle ampleur que l’Eglise, par ricochet, l’évangélisation et la vie religieuse ne peuvent pas être à l’abri de l’impact de ce bouleversement dû au numérique qui est caractérisé par une avancée technologique. Pour l’orateur, le numérique se base sur les principes numériques, une logique binaire à deux valeurs : « le 0 et 1, le vrai ou le faux, le oui ou non, l’avancée ou le recul, le développement ou le sous-développement. »
Six dimensions de l’Eglise
Pour le pasteur Mayambula, connu affectueusement sous le sobriquet de Pasmay, le développement d’une Eglise a six dimensions : spirituelle, culturelle, infrastructurelle, financière, organisationnelle et institutionnelle.
Si la dimension spirituelle consiste à édifier les états d’âme et d’esprit des fidèles de l’Eglise dans la parole de Dieu, la dimension culturelle demande qu’on adapte les activités de l’Eglise par rapport à l’ère actuelle, le siècle numérique. Alors que la construction des temples, des immeubles, la réhabilitation des infrastructures existantes entrent dans la dimension infrastructurelle, la dimension financière, quant à elle, veut que les dirigeants d’une Eglise mettent un mécanisme devant permettre au département des finances d’être en possession de toutes les situations financières de manière périodique. Ce qui permet de dégager la situation financière exacte de l’Eglise ou de la paroisse en vue de chercher d’éventuels financements pour les projets de développement.
Quant à la dimension organisationnelle, l’Eglise doit penser à s’organiser en restructurant ses organes pour donner plus de capacités aux membres de tous ses organes. Enfin, l’Eglise est appelée à se connaître et à se mesurer avec d’autres. Vivre en vase clos en ce XXIème siècle est impensable. C’est pourquoi elle doit s’ouvrir à un partenariat qui ne lui demande pas de perdre son identité. Voilà la dimension institutionnelle.
Le développement de l’Eglise appelle quelques défis à relever. L’orateur du jour en a relevé trois : les défis pour la vision, les défis pour la mission et ceux pour la communication.
L’Eglise qui n’a pas de vision est une Eglise qui navigue à vue et, donc, appelée à disparaître. Alors que les Eglises en Occident s’unissent, en Afrique, elles se divisent. Comme si l’on doit parler de l’unité dans la diversité et non de la diversité dans l’unité.
Apprendre ou enseigner l’internet, les réseaux sociaux…
Il y a deux défis pour la mission : le défi de l’évangélisation dans ce nouveau contexte avec une génération marquée par une nouvelle culture de la post-modernité, annoncer la Bonne Nouvelle dans de nouveaux langages et une nouvelle culture. L’éducation et la formation sont aussi d’autres défis car il faut arriver à former les chrétiens et les acteurs de la pastorale à ces nouveaux usages technologiques et ces nouveaux langages de l’image, du son, d’internet. Enseigner ou apprendre l’Internet, l’informatique et tous ces réseaux sociaux à la mode, voilà un défi prioritaire pour l’Eglise actuelle. Ce qui requiert de nouvelles compétences numériques et relationnelles indispensables.
Nécessité d’éduquer ces nouvelles générations dotées d’un autre cerveau « numérique » qui ne fonctionne plus comme par le passé, car la culture d’écrans a remplacé par la culture du livre.
L’orateur a aussi épinglé le défi de redevabilité qui doit être intégré dans la gestion des dirigeants de l’Eglise. Ceux-ci doivent arriver à rendre compte de leur gestion, sans contrainte. Dire à qui de droit ce que l’on fait et comment on le fait demeure une dimension à cultiver au sein de l’Eglise.
Le vivre ensemble et la gouvernance dans l’Eglise, ce sont les défis que doit relever l’Eglise dans le cadre de la communication. Etant donné que toutes les organisations actuelles repensent et travaillent sur les questions de gouvernance, toute Eglise est appelée à appliquer la bonne gouvernance. Il faut arriver à inventer de nouveaux styles d’organisation…
Cependant, l’orateur a insisté sur la nécessité pour une Eglise de communiquer : entre les dirigeants et les dirigés. En effet, a-t-il conclu, la circulation de l’information est un baromètre d’une organisation développée. Aussi a-t-il invité les participants d’observer comment circule l’information dans leur Eglise, communauté, district, consistoire, paroisse, chorale…
La constatation est décevante : bien des pasteurs et des laïcs sont encore ignorants de l’ABC de l’informatique en cette période du boum des Nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ajouter à cette ignorance le manque de volonté et de détermination dans leur chef de l’apprendre, renforcées par le désenclavement des milieux reculés dans lesquels ils travaillent, il y a lieu de craindre que ce n’est pas demain que le peuple de Dieu va combler la fracture numérique dont souffre l’Afrique.
Kléber Kungu
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