mercredi 19 juin 2013

Des Kinois en colère protestent

Arrestation des 21 Congolais en Inde Des Kinois en colère protestent Il a fallu que cette affaire d’arrestation d’une vingtaine de Congolais en Inde arrive pour qu’un climat de tension assombrisse les relations au bon fixe des deux pays : la République démocratique du Congo et l’Inde. Mécontents du traitement dégradant que la police indienne a fait subir aux 21 Congolais en Inde, quelques jeunes Kinois sont descendus mercredi 19 juin au centre commercial de la Gombe, à Kinshasa, où les commerces des Indiens et Pakistanais n’ont pas ouvert au centre d’affaires de Kinshasa. La matinée de mercredi 19 juin, les activités commerciales dans le centre commercial de Kinshasa, dans la commune de la Gombe étaient presque à l’arrêt. Les commerces appartenant aux ressortissants indiens et pakistanais n’ont pas ouvert. De nombreux jeunes ont pris d’assaut l’avenue du Commerce et les rues commerciales adjacentes et alentours pour protester contre l’arrestation de 21 étudiants congolais dans l’État du Pendjab en Inde. Face à cette menace, la police congolaise a mis en place un dispositif devant les commerces fermés pour parer à toute éventualité. Des jeunes Kinois se trouvaient en colère se sont regroupés par dizaines devant les magasins, discutant entre eux, exprimant leur colère face à l’arrestation samedi 15 juin de 21 étudiants congolais qui accusent la police indienne de les avoir violentés. Plus de peur que de mal, aucune scène particulière de violence n’est intervenue sur l’avenue du Commerce et ses alentours où les expatriés notamment des Libanais, Indiens et Pakistanais tiennent leurs commerces. Toutefois, en un certain moment, quelques jeunes Kinois ayant tenté de provoquer les policiers en lançant des projectiles contre les magasins fermés, ils ont été vite dispersés par la police. A l’origine, l’arrestation de 21 Congolais en Inde Vingt et un étudiants congolais ont été arrêtés par la police indienne du Jalandhar, une ville du nord-ouest de l’Inde, après une bagarre survenue après la survenue d’une dispute entre des Indiens qui roulaient dans une voiture et un étudiant congolais que ceux-ci ont failli renverser. L’arrestation de 21 étudiants congolais par la police du Jalandhar, une ville du nord-ouest de l’Inde, a provoqué depuis lundi 17 juin l’indignation de la communauté noire africaine en général et congolaise en particulier de l’État du Pendjab. Sur place, les Congolais dénoncent un climat de racisme insupportable. Le groupe d’étudiants congolais a été interpellé, samedi 15 juin, à un arrêt de bus de Jalandhar, près de l’université Lovely Professional où ils étudient. Les causes de ces interpellations restent floues : selon le représentant de la police de Jalandhar, les forces de l’ordre enquêtaient sur un vol de bagages survenu la veille à cet arrêt de bus et étaient en train de vérifier l’identité de ressortissants congolais. Ceux-ci auraient refusé d’obtempérer, donné des coups et, selon le rapport, cassé la caméra d’un journaliste présent sur les lieux. Une version relayée par les médias indiens. Dans un rapport transmis à l’ambassade de la RDC à New Delhi, la Communauté congolaise d’Inde (CCI) évoque, quant à elle, des provocations racistes et des menaces d’un groupe d’Indiens envers un étudiant congolais. Ce dernier aurait ensuite appelé ses amis et une bagarre se serait ensuivie. La police a alors interpellé les Indiens et les Congolais impliqués dans la bagarre. Pourtant, à l'issue de la garde à vue, alors que tous les Congolais ont été interpellés, aucun Indien n'a été retenu. Pourquoi cette politique de deux poids deux mesures, s’interroge-t-on dans les milieux des Congolais. Conditions de détention inhumaines La police indienne a été extraordinairement expéditive dans le traitement du dossier de ces Congolais. Dimanche 16 juin, les ressortissants congolais sont transférés du commissariat vers la cour de justice de Jalandhar. Ils ont été jugés en comparution immédiate, avant d’être placés en détention provisoire pendant 14 jours, durée de détention maximale prévue par la loi indienne, à l'issue desquels ils seront jugés. Selon la CCI, , cité par France 24 et qui dit avoir rendu visite aux détenus, "les conditions de détention [des ressortissants congolais] sont inhumaines, et [ces derniers] disent être victimes de tortures et d’insultes en tout genre". Cette affaire a suscité plusieurs réactions, dont celle du premier secrétaire de l’ambassade du Congo en Inde, Jean Baptiste Kasongo. Celui-ci "condamne fermement ce qui s’est passé" et s’étonne que seuls des Congolais aient été jugés. Il réclame une "justice équitable" et ironise sur le fait que, pour les forces de l’ordre, "les criminels ne pouvaient être que les Congolais". Très embarrassé, le ministère de l’Intérieur indien n’a pas voulu s’exprimer, bien qu’ayant été invité à s’exprimer. Selon un étudiant congolais en informatique à l’université Lovely Professional de Jalandhar, ayant fait partie des Congolais interpellés mais qui a réussi à s’enfuir du commissariat où les policiers les interrogeaient, les policiers qui ont arrêté les 21 Congolais ont été moins violents ou agressifs lors de l’arrestation, avant de devenir menaçants. Après avoir réussi à s’enfuir, il a déclaré avoir entendu ses amis crier et avoir vu les policiers les frapper. Il accuse les Indiens. Pour lui, dans l’esprit des Indiens, et même des policiers, le Noir est suspect. Nous sommes régulièrement accusés d’être des dealers ou des alcooliques. Je ne peux pas aller chez le médecin sans que celui-ci ne demande si je prends de la drogue. Il est fréquent que des Indiens nous interpellent en disant "kalou" ["nègre" en hindi, NDLR] en faisant des bruits de singe. N’importe quelle action quotidienne est plus compliquée pour nous. Lorsque l’on fait des démarches administratives, on tombe souvent sur des gens qui nous parlent en hindi et se moquent de nous. D’autres nous disent que l’Inde est déjà surpeuplé et qu’on n’a rien à faire ici. Le président de l’Association des étudiants africains en Inde, Christophe Okito, renchérit en peignant la société indienne en ces termes. « Les Africains viennent en Inde parce que les visas étudiants sont facile à avoir notamment dans le domaine de l’informatique et des technologies. Nous sommes entre 500 et 600 Noirs africains à Jalandhar dont une cinquantaine de Congolais. Le Pendjab est un État très religieux [60% des Pendjabis sont sikhs et l’État abrite le principal lieu saint du sikhisme, le Temple d’Or, NDLR], et de façon générale, les étrangers sont très mal perçus. Il y a une sorte de repli identitaire plus important qu’ailleurs en Inde. » Selon lui, les Indiens considèrent le Noir comme maudit des dieux, qu’il est voué à être un esclave, alors que le Blanc est signe de réussite. Ici, l’intolérance et le racisme transforme le Pendjab en enfer des Noirs africains. C’est moins le cas à New Delhi, où la population est beaucoup plus multiculturelle. Mais ce n’est pas la première fois qu’un Noir est pris à partie par des Indiens dans le Pendjab. En avril 2012, un jeune burundais avait été tabassé et est resté neuf mois dans le coma. Mais la situation est telle qu’on envisage en ce moment que les étudiants congolais qui ne sont pas en dernière année d’étude soient transférés dans des universités à New Delhi pour leur sécurité. Cette situation d’injustice, annonce la source, a poussé tous les Noirs africains de Jalandhar à se réunir en vue d’envisager d’organiser prochainement des actions pour dénoncer ce qu’ils vivent. L’ambassade de la RDC en Inde et le ministère des Affaires étrangères à Kinshasa ont été saisis de cette affaire. L’ambassadeur de l’Inde en RDC a été convoqué par les autorités congolaises mardi 18 juin pour fournir des explications. Légendairement très pacifique et accueillant, le peuple congolais accueille tout le monde de la même manière et avec toute l’hospitalité voulue. Tous ceux des peuples du monde qui ont décidé de faire de la RDC leur seconde patrie y habitent sans inquiétude. Il arrive souvent que le Congolais, son hospitalité prise pour une faiblesse, subisse chez lui des brimades et des injustices de la part de ceux qu’il a accueillis avec gentillesse. Cette affaire n’a pas laissé indifférents des Congolais de tous les horizons. Noms des Congolais actuellement en détention 1. Bienfait Kazadi 2. Maximillien Mayunga 3. Gucci Mayunga 4. Gustave Betofe 5. Eddy Kabengele 5. Fridolin Mukeba 6. John Kalamba 7. Audrey 8. Patrick Mbwete 9. Paulin Nduba 10.Christian Nduba 11. Peghuy Lobo 12. Alain Mubembe 13. Daniel 14. Diego Bobo 15. Jeami Kokopa 16. Pinko Lume 17. Audrey 18. Phuela Muak Kléber Kungu

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