jeudi 27 juin 2013
La tournée de Obama en Afrique ou la prime à la démocratie
La tournée de Obama en Afrique ou la prime à la démocratie
Le président américain est arrivé le soir du mercredi 26 juin au Sénégal, première étape d'une tournée qui le conduira aussi en Afrique du Sud et en Tanzanie du 26 juin au 3 juillet. Une deuxième tournée après sa réélection en 2012, la première l’ayant conduit en juillet 2009 au seul pays du …Ghana où il avait passé un court séjour de vingt et une heures. Il était donc temps que Barack Obama fasse ce déplacement dans un continent où sa popularité s’est sensiblement écorchée en raison de son « manque d’intérêt à l’Afrique. Mais pour ce deuxième voyage, le président à la tête de la plus puissante nation au monde, n’a choisi de se rendre que dans 3 pays.
C'est en 2009, quelques mois après sa prise de fonction que Barack Obama a effectué son premier voyage officiel en Afrique subsaharienne. Avec pour première destination, le Ghana. Une récompense pour ce pays qui excelle comme élève en matière de démocratie et de bonne gouvernance.
En affirmant que "le sang de l'Afrique » coulait dans ses « veines", Barack Obama avait suscité beaucoup d’espoirs chez des millions d’Africains qui n’avaient pas hésité à voir dans l’élection d’Obama la victoire de leur « frère » dont le père était kényan et de jubiler à l’idée de voir leur « frère » à la tête de la plus grande puissance du monde.
Des espoirs qui seront vite déçus après que, en cinq ans de présidence, Barack Obama n'a plus jamais voyagé dans « son » Afrique. Ce qui, pour bien des observateurs, voulait signifier tout simplement que le continent noir ne figurait pas en bonne place dans son agenda. Et par conséquent, que d’espoirs déçus chez de nombreux Africains qui n’avaient pas hésité à jubiler lors de l’élection d’un de leurs « frères » à la tête de la plus grande puissance du monde.
A son compte, des présomptions d’innocence ou d’excuse. A l'époque, c’est-à-dire lors de son premier mandat, il avait beaucoup de choses dans son agenda en ce qui concerne la politique intérieure des Etats-Unis qu’on peut bien l’excuser de n’avoir pas assez visité le continent noir . Aussi va-t-il essayer pendant son second mandat de rectifier le tir.
Il était donc temps que le président américain refoule le sol de ses ancêtres. Et pour son deuxième voyage, Barack Obama a choisi de visiter trois pays : le Sénégal, l’Afrique du Sud et la Tanzanie. Si le nombre de pays a augmenté, le nombre de jours à y passer également. Trois pays pour 8 jours.
Prime à la démocratie
Démocratie, respect des droits de l'homme, deux des éléments à la base du choix des pays visités par M. Obama. Au cours de son voyage, Barack Obama va saisir l'occasion pour dénoncer la corruption érigée en système de gestion dans certains pays du continent et s'engage, dans cette logique, à aider les États d'Afrique qui enregistrent des progrès notables dans la lutte contre la mal gouvernance.
Pourquoi ce choix ? « Parce qu'il voit sa tournée comme un prolongement de sa première visite de 2009. À Accra, il a encouragé la démocratie et la bonne gouvernance. Aujourd'hui, il va dans des pays qui appliquent ces principes », selon l'un de ses proches.
"Le Sénégal est une des démocraties les plus stables d'Afrique et et un de nos partenaires les plus forts dans la région", a affirmé Barak Obama qui a estimé que ce pays "va dans la bonne direction grâce à des réformes pour renforcer les institutions démocratiques". "Je crois que le Sénégal peut être un formidable exemple" pour le reste du continent, a-t-il soutenu.
Le Sénégal, ex-colonie française indépendante depuis 1960, a la particularité de n'avoir jamais connu de coup d'Etat. Barack Obama n’a pas manqué de saluer ce fait.
Le Sénégal fait figure d'exception en Afrique de l'Ouest, une région frappée par les violences politiques et militaires.
Le président américain ne choisit pas seulement les pays africains. Mais il prend aussi soin de choisir les chefs d'État africains qu'il reçoit à Washington. A considérer cette « rencontre de solidarité démocratique » organisée en mars dernier à la Maison Blanche, avec la Malawite Joyce Banda, le Sierra-Léonais Ernest Bai Koroma, le Sénégalais Macky Sall et le Cap-Verdien José Maria Pereira Neves. Les putschistes et les présidents à vie ne sont pas les bienvenus.
Problèmes à évoquer
À chaque étape, l’on croit savoir que Barack Obama s'adressera à la fois au pays et à la sous-région. Il ne s’agira pas seulement de saluer le degré d’avancement du processus démocratique atteint par les pays à visiter. Il s’agira également d’évoquer les problèmes d’insécurité, des crises au Mali, au Zimbabwe et à Madagscar, la lutte contre le jihadisme au Sahel et la piraterie dans le golfe de Guinée, la lutte contre les Shebab de Somalie et la nécessité de ramener la paix dans les Grands Lacs. Les attaques répétées de Boko Haram au Nord du Nigeria et la crise entre le Soudan et le Soudan du Sud seront sans doute évoquées par Barack Obama.
Mais les Américains ne vont pas seulement se contenter du degré de démocratie et du respect des droits de l’homme atteint par les pays visités. Plus que cela, les Américains sont attirés par de retombées économiques évidentes que représentent tous les pays à visiter.
Barack Obama voyage avec 500 chefs d’entreprise américains. En effet, l'Afrique du Sud représente, avec ses ressources minérales (or, diamant, platine), un eldorado économique qui échappe encore aux États-Unis. Les Etats-Unis d’Amérique n’ont pas voulu laisser agrandir le vide commercial qu’ils ont laissé et qui a profité aux grandes puissances émergentes : le Brésil, l'Inde, la Russie et la Chine (quatre des cinq BRICS). Celles-ci ont saisi l'aubaine pour s'implanter massivement en Afrique, et tirer, par conséquent, parti de sa croissance élevée (6,6 % en 2012) et de ses innombrables ressources naturelles encore inexploitées.
Pékin, souligne Jeune Afrique.online, est même devenu en 2009 le premier partenaire du continent africain. Ce n'est donc pas un hasard si, à peine élu président en mars dernier, le Chinois Xi Jinping a réservé son premier voyage à l'étranger à l'Afrique (après un passage par Moscou). En mars dernier, le chef de l'État chinois avait débuté sa visite par la Tanzanie, un autre pays riche en ressources minières, que Barack Obama a justement choisi pour clore sa visite.
Coût de la tournée
On ne fait pas des omelettes sans casser des œufs, dit un proverbe. Selon la presse américaine, le coût de l'ensemble du voyage présidentiel est évalué entre 60 et 100 millions de dollars, avec la mobilisation de plusieurs centaines d'agents de sécurité et le transport de 56 voitures, dont 14 limousines ! La facture serait plus exorbitante si la famille présidentielle n’avait pas écarté le safari de trois heures qu’elle faire dans un parc animalier de Tanzanie.
C’est en compagnie de son épouse Michelle et de leurs filles Sasha et Malia.Barack que Obama effectue sa tournée africaine.
Kléber Kungu
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