Retombées des hauts faits des FARDC au Nord-Kivu
La reddition des groupes armés s’accélère
La victoire
des Forces armées de la
République démocratique du Congo (FARDC) au Nord-Kivu sur les
forces négatives a eu un effet psychologique sur les autres groupes armés
disséminés dans plusieurs autres provinces du pays. A ce jour, plusieurs
groupes armés et autres miliciens sont en train de se rendre aux FARDC, au
Nord-Kivu et au Katanga. Les uns sous condition, les autres sans conditions. Feu Mobutu n’avait-il pas
déclaré un jour devant l’Assemblée générale des Nations unies « un fruit
ne tombe que quand il est mûr. Mais devant l’ouragan et la tempête de l’Histoire,
mûr ou pas mûr, il tombe quand même. »
« Les
portes sont grandement ouvertes à tout combattant congolais qui cherche à
servir le pays sous le drapeau ou se faire démobiliser. Et toutes les
conditions d’accueil sont réunies ». Cet appel est du général Pacifique
Masunzu, chef de la 10e région militaire au Sud-Kivu, cité par radiookapi.net qu’il a adressé
particulièrement le mercredi 20 novembre aux déserteurs de l’armée citant
notamment Albert Kahasha dit Foka Mike, chef de la milice Raïa Mutomboki
et Daniel Maheshe du groupe Raïa Mukombozi. Celui-ci a déjà annoncé sa
reddition dans les médias.
Le
colonel déserteur Albert Kahasha est encore à la tête de la milice
Raïa Mutomboki, un groupe armé Maï-Maï qui terrorise encore le
territoire de Shabunda. Cette milice est rivale à celle de Raïa Mukombozi qui a
annoncé mardi sa reddition. A la base de la rivalité de deux groupes depuis
quelques années, le contrôle des carrés miniers au détriment de la population
civile. Mais depuis mardi 19 novembre, ils discutaient entre eux à Bamuguba sud
pour évoquer une éventuelle intégration de leurs hommes au sein de l’armée.
Si
le Raïa Mukombozi a formellement annoncé avoir déposé les armes, pour le Raïa
Mutomboki d’Albert Foka Mike cela n’est encore qu’une intention. Le commandant
de la 10e région militaire a instruit son représentant à Nzibira de
se déplacer vers la localité de Chulwe dès ce mercredi matin pour vérifier si
Albert Foka Mike et les combattants étaient prêts à concrétiser leurs
intentions.
L’état-major de Raïa Mukombozi pour
sa part se trouve déjà à Issezya dans le territoire de Shabunda. Il sollicite
un passage apaisé auprès du commandant FARDC du 1002e régiment basé
à Nzibira dans le territoire de Walungu.
Les
membres de la coordination de ce groupe demandent à la hiérarchie militaire de
leur assurer la sécurité pendant leur sortie dans la forêt d’Isezya.
Le moment de la reddition a sonné
Le
mouvement accéléré des redditions des groupes armés des provinces du Sud-Kivu,
Nord-Kivu et du Katanga montre à ne point douter que le moment de déposer les
armés a sonné pour ceux qui ont décidé de tuer leurs compatriotes.
La
décision prise par les chefs de ces groupes armés doit être considérée comme
salutaire. Alors qu’il est encore temps, plusieurs appels de la Monusco et de la
hiérarchie des FARDC à la reddition sans condition de ces groupes armés doivent
être pris pour de la bonne volonté de ses forces de voir régler la reddition
dans l’amiable.
Dans
tous les cas, chaque chose en son temps. Si les groupes armés ont eu à régner
en maîtres des décennies durant, se livrant à toutes sortes d’exactions sur les
populations civiles, la logique veut que le glas a sonné pour eux et qu’il est
temps de tourner définitivement la page de cette histoire noire marquée par le
sang innocent des millions des Congolais.
Qu’ils
se trompent ceux des chefs miliciens et autres seigneurs de guerre qui
continuent à croire que l’Histoire est si clémente pour leur accorder un sursis
de quelques années. Le cours de l’Histoire est tel que le temps des conditions
à imposer contre leur reddition a sensiblement évolué. Ceux qui pensent qu’ils
peuvent encore s’offrir quelque marge de manœuvre pour tirer les choses à
longueur se trompent d’époque et d’espace.
Il
est vrai que la RDC
ne veut plus accepter que son territoire serve de repaire des groupes armés et
autres milices.
Prendre
la décision de se rendre, de déposer les armes est une chose. Rendre effective
cette décision en est une autre, la plus courageuse de toutes. Comment y
arriver lorsque le rétroviseur de l’Histoire, dans sa fidélité légendaire, se
met à vous renvoyer fidèlement tous les films des actes, de plus acceptables
aux pus odieux, commis contre ses compatriotes des années durant ?
Voilà
qui pousse la plupart des chefs des groupes armés et milices soit à hésiter,
soit à faire volte-face dans la décision à prendre. Voilà qui justifie leur
dernier soubresaut, leur dernier « baroud d’honneur » qui les
pousse à faire monter les enchères en présentant des revendications
irréalisables et irréalistes…
Mais la
vérité est têtue qui veut qu’« « un fruit ne tombe que quand il est
mûr. Mais devant l’ouragan et la tempête de l’Histoire, mûr ou pas mûr, il
tombe quand même. » Et quoiqu’ils fassent, le moment sonnera où les
groupes armés et milices doivent arriver répondre de leurs actes.
Kléber Kungu
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