Lors de
leur comparution initiale devant la
CPI
Bemba et ses proches se disent "surpris" des accusations de subornation de témoins
Jean-Pierre
Bemba et deux de ses proches associés ont assuré mercredi, lors de leur
comparution initiale devant la
Cour pénale internationale (CPI), être "surpris"
d'être accusés de subordination de témoins.
"Je
crois bien comprendre les charges qui me sont imputées mais je suis très
surpris", a déclaré Jean-Pierre Bemba lors de cette comparution initiale,
qui a notamment pour but de vérifier l'identité des accusés.
L’ancien
vice-président de la
République, Jean-Pierre Bemba, son avocat Aimé Kilolo, ainsi
que le député du MLC, Fidèle Babala, sont accusés par la CPI d’avoir fabriqué ou de lui
avoir présenté des faux documents, dans le cadre du procès pour crimes contre
l'humanité et crimes de guerre de M. Bemba.
Selon le
procureur de la CPI,
ils auraient également corrompu les témoins en leur versant de l'argent afin
qu'ils donnent de faux témoignages. Ces deux hommes avaient été arrêtés au
cours du week-end, à Kinshasa en RDC et à Bruxelles en Belgique, et sont
arrivés lundi 25 novembre à La
Haye (Pas-Bas).
L’audition de tous les
témoins bouclée
La veille
de leur arrestation, la Cour
avait bouclé l’audition de tous les témoins dans l’affaire relative aux crimes
contre l’humanité dont est accusé Jean-Pierre Bemba.
Jean-Pierre
Bemba, 51 ans, est accusé de trois chefs de crimes de guerre (viol, meurtre et
pillage) et de deux de crimes contre l'humanité (viol et meurtre) pour des
atrocités commises par ses troupes du MLC en République Centrafricaine entre
octobre 2002 et mars 2003.
Il est
détenu à La Haye
depuis 2008. "Je suis surpris d'être privé de ma liberté alors que je
passe la majorité de mon temps à La
Haye dans les bâtiments de la CPI où j'ai mes bureaux", a ajouté Me Aimé
Kilolo, avocat de M. Bemba dans ce procès principal.
Me Aimé Kilolo,
qui assure être de nationalité belge, avait été arrêté à l'aéroport de
Bruxelles tandis que Fidèle Babala, un député congolais, a été arrêté à
Kinshasa. Les deux vont demander une libération conditionnelle, ont indiqué
leurs avocats respectifs.
Après le
transfèrement à La Haye
de Fidèle Babala, le MLC, son parti, a suspendu sa participation aux travaux de
l'Assemblée nationale. Ce député de 57 ans a été directeur de cabinet de
l'ex-chef rebelle Bemba lorsque ce dernier était vice-président de RDC, de 2003
à 2006.
Deux autres
hommes, Jean-Jacques Mangenda Kabongo, membre de l'équipe de défense de Bemba,
et Narcisse Arido, un témoin de la défense, ont également été arrêtés pour
subornation de témoins et seront transférés à la CPI à l'issue des procédures en vigueur aux
Pays-Bas et en France, où ils ont été interpellés.
Avant la
procédure de remise à la CPI,
les suspects peuvent déposer des recours contre leur arrestation. Après
l’audience de ce mercredi, les suspects retourneront dans la prison de la CPI.
Ensuite,
ils prépareront leur défense, avec leurs avocats. Une audience de confirmation
des charges sera alors organisée, puis si ces charges sont confirmées, ils
subiront alors leur procès. Les cinq suspects risquent jusqu’à cinq ans de
prison s’ils sont reconnus coupables.
Des
arrestations pour subornation présumée de témoins constituent une première pour
la CPI, plus de
10 ans après sa mise en place en 2002 pour juger les pires crimes du monde. Il
est à ce jour le seul tribunal permanent et indépendant mondial.
Kléber Kungu
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