mardi 26 novembre 2013

16 jours de campagne contre les violences faites aux femmes



Journée internationale contre la violence faite aux femmes

16 jours de campagne contre les violences faites aux femmes

La campagne porte sur 5 pays : la RDC, le Bangladesh, l'Égypte, le Soudan et la Syrie
            Des actions plus concrètes sont menées par les sympathisants d'Amnesty International du monde entier pour bien marquer  la Journée Internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, qui est célébrée chaque 25 novembre. Une campagne d'action de 16 jours est organisée depuis le lundi 25 novembre 2013 contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles du fait de l'intensification de la militarisation des sociétés.
            Cette campagne de 16 jours d'action contre la violence liée au genre est l’occasion, apprend-on,  d'exercer des pressions sur les gouvernements pour les inciter à prendre des mesures pour : empêcher la violence sexuelle fondée sur le genre, et notamment les crimes commis par les forces de sécurité ; enquêter sur ces agissements ; protéger les personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes. Cette campagne porte essentiellement sur le Bangladesh, l'Égypte, la République démocratique du Congo, le Soudan et la Syrie.
            Durant cette campagne, les manifestantes auront entre autres messages à véhiculer que « les femmes et les filles ont le droit de vivre une vie sans violence, que cela soit en temps de guerre, lors de manifestations ou en détention», à en croire la directrice du programme Genre, sexualité et identité d'Amnesty International, Madhu Malhotra.
            Elle précise que «le militarisme est une situation dans laquelle les valeurs militaires dominent la société, en temps de paix comme de conflit armé, Ce climat a souvent des conséquences graves sur l'égalité de droits et la sécurité des femmes et des jeunes filles.»

Cinq pays concernés
            Les Seize jours d'action contre la violence liée au genre portent sur cinq pays : la République démocratique du Congo (RDC), l’Égypte, le Soudan, le Bangladesh, la Syrie/Jordanie. Des lettres seront adressées aux gouvernements de ces pays pour leur demander que des efforts soient faits en vue de mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles.
            Une lettre sera adressée au gouvernement de la RDC lui demandant qu'il soit mis fin aux manœuvres d'intimidation et aux arrestations dont font l'objet les personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes. Ces personnes fournissent une aide précieuse aux victimes d'atteintes aux droits humains dans le cadre du conflit qui ravage le pays. Il y a aussi une action de solidarité avec les femmes activistes, qui sont souvent prises pour cible parce qu'elles sont des femmes.
            Il en sera de même pour l’Égypte dont le Premier ministre par intérim recevra une lettre  lui demandant de lutter contre la violence sexuelle et la discrimination dont font l'objet les femmes et les jeunes filles, qui ont été en première ligne des manifestations depuis la « révolution du 25 janvier ». Depuis le soulèvement, les femmes sont soumises à des violences spécifiques.
            Au Soudan, les militants enverront une lettre au ministre de la Justice pour lui demander l'abrogation d'une loi prévoyant que les femmes peuvent être condamnées à une peine de 40 coups de fouet en public si elles portent une tenue considérée comme « indécente », si elles sont en pantalon, par exemple, ou si elles sortent tête nue.
            Le ministre de l'Intérieur du Bangladesh recevra également une lettre pour demander l'ouverture d'une nouvelle enquête sur l'enlèvement en 1996 de la militante Kalpana Chakma qui œuvrait en faveur des droits des femmes autochtones et qui n'a jamais été retrouvée. Bien que les deux frères de la victime aient identifié les personnes ayant enlevé leur sœur, le nom de ces personnes a été omis dans toutes les enquêtes policières qui ont suivi.
            Le ministre jordanien de l'Intérieur recevra aussi une lettre pour lui demander de veiller que les Syriennes vivant dans le camp de réfugiés de Zaatri puissent accéder en toute sécurité aux installations sanitaires, qu'elles ont peur d'utiliser par crainte d'actes de violence sexuelle ou de harcèlement.

Soutien aux défenseurs des droits des femmes
            Selon un communiqué de presse d'Amnesty International dont L’Observateur a obtenu copie, les militants envisagent également d’écrire des lettres en soutien aux personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes au Honduras, et pour demander une enquête sur la violence sexuelle et les actes de torture dont une femme a été victime aux mains de l'armée au Mexique, dans le cadre de la campagne Écrire pour les droits qui sera lancée par Amnesty International le 6 décembre 2013.
            «En dépit des efforts déployés par les personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes, les guerres, les conflits internes et la répression violente des mouvements politiques et de justice sociale peuvent avoir des répercussions particulières et souvent disproportionnées pour les femmes, et accentuer les violences qu’elles subissent», a déclaré Madhu Malhotra.
«Des actes de violence sexuelle et de violence liée au genre en situation de militarisme se produisent dans toutes les régions du monde. Pour qu'un changement d'attitude ait lieu, il faut que les auteurs de ces agissements soient tenus de rendre des comptes.»
            Les femmes et les jeunes filles sont particulièrement l’objet de violences de tout genre dans les pays en conflit. La campagne des sympathisants d'Amnesty International a le mérite d’adresser des lettres aux gouvernements des pays ciblés au sujet des violences faites aux femmes et aux filles de ces pays. Pourvu que les actions de ce genre soient multipliées à travers le monde et in fine portent des fruits.
Kléber Kungu

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