Journée internationale contre la violence faite aux femmes
16 jours de campagne contre les violences faites aux femmes
La campagne porte sur 5
pays : la RDC,
le Bangladesh, l'Égypte, le Soudan et la Syrie
Des actions
plus concrètes sont menées par les sympathisants d'Amnesty International du
monde entier pour bien marquer la Journée Internationale
pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, qui est célébrée chaque
25 novembre. Une campagne d'action de 16 jours est organisée depuis le
lundi 25 novembre 2013 contre les violences faites aux femmes et aux jeunes
filles du fait de l'intensification de la militarisation des sociétés.
Cette
campagne de 16 jours d'action contre la violence liée au genre est
l’occasion, apprend-on, d'exercer des
pressions sur les gouvernements pour les inciter à prendre des mesures
pour : empêcher la violence sexuelle fondée sur le genre, et notamment les
crimes commis par les forces de sécurité ; enquêter sur ces
agissements ; protéger les personnes qui défendent les droits fondamentaux
des femmes. Cette campagne porte essentiellement sur le Bangladesh, l'Égypte, la République démocratique
du Congo, le Soudan et la
Syrie.
Durant
cette campagne, les manifestantes auront entre autres messages à véhiculer que
« les femmes et les filles ont le droit de vivre une vie sans violence,
que cela soit en temps de guerre, lors de manifestations ou en détention», à en
croire la directrice du programme Genre, sexualité et identité d'Amnesty
International, Madhu Malhotra.
Elle
précise que «le militarisme est une situation dans laquelle les valeurs
militaires dominent la société, en temps de paix comme de conflit armé, Ce
climat a souvent des conséquences graves sur l'égalité de droits et la sécurité
des femmes et des jeunes filles.»
Cinq pays concernés
Les
Seize jours d'action contre la violence liée au genre portent sur cinq
pays : la République
démocratique du Congo (RDC), l’Égypte, le
Soudan, le Bangladesh, la Syrie/Jordanie.
Des lettres seront adressées aux gouvernements de ces pays pour leur demander
que des efforts soient faits en vue de mettre fin aux violences faites aux
femmes et aux filles.
Une lettre
sera adressée au gouvernement de la RDC
lui demandant qu'il soit mis fin aux manœuvres d'intimidation et aux
arrestations dont font l'objet les personnes qui défendent les droits
fondamentaux des femmes. Ces personnes fournissent une aide précieuse aux
victimes d'atteintes aux droits humains dans le cadre du conflit qui ravage le
pays. Il y a aussi une action de solidarité avec les femmes activistes, qui
sont souvent prises pour cible parce qu'elles sont des femmes.
Il en sera de même pour l’Égypte dont
le Premier
ministre par intérim recevra une lettre lui demandant de lutter contre la violence
sexuelle et la discrimination dont font l'objet les femmes et les jeunes
filles, qui ont été en première ligne des manifestations depuis la
« révolution du 25 janvier ». Depuis le soulèvement, les femmes
sont soumises à des violences spécifiques.
Au Soudan,
les militants enverront une lettre
au ministre de la Justice pour lui demander l'abrogation d'une loi prévoyant que les
femmes peuvent être condamnées à une peine de 40 coups de fouet en public
si elles portent une tenue considérée comme « indécente », si elles
sont en pantalon, par exemple, ou si elles sortent tête nue.
Le ministre de l'Intérieur du Bangladesh
recevra également une lettre
pour demander l'ouverture d'une nouvelle enquête sur l'enlèvement en 1996 de la
militante Kalpana Chakma qui œuvrait en faveur des droits des femmes
autochtones et qui n'a jamais été retrouvée. Bien que les deux frères de la
victime aient identifié les personnes ayant enlevé leur sœur, le nom de ces
personnes a été omis dans toutes les enquêtes policières qui ont suivi.
Le ministre
jordanien de l'Intérieur recevra aussi une lettre pour lui demander de veiller que
les Syriennes vivant dans le camp de réfugiés de Zaatri puissent accéder en
toute sécurité aux installations sanitaires, qu'elles ont peur d'utiliser par
crainte d'actes de violence sexuelle ou de harcèlement.
Soutien aux défenseurs des droits des femmes
Selon
un communiqué de presse d'Amnesty International dont L’Observateur a obtenu
copie, les militants envisagent également d’écrire des lettres en soutien aux
personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes au Honduras, et pour
demander une enquête sur la violence sexuelle et les actes de torture dont une
femme a été victime aux mains de l'armée au Mexique, dans le cadre de la
campagne Écrire
pour les droits qui sera lancée par Amnesty International le
6 décembre 2013.
«En
dépit des efforts déployés par les personnes qui défendent les droits
fondamentaux des femmes, les guerres, les conflits internes et la répression
violente des mouvements politiques et de justice sociale peuvent avoir des
répercussions particulières et souvent disproportionnées pour les femmes, et
accentuer les violences qu’elles subissent», a déclaré Madhu Malhotra.
«Des actes de violence sexuelle et
de violence liée au genre en situation de militarisme se produisent dans toutes
les régions du monde. Pour qu'un changement d'attitude ait lieu, il faut que les
auteurs de ces agissements soient tenus de rendre des comptes.»
Les
femmes et les jeunes filles sont particulièrement l’objet de violences de tout
genre dans les pays en conflit. La campagne des sympathisants d'Amnesty
International a le mérite d’adresser des lettres aux gouvernements des pays
ciblés au sujet des violences faites aux femmes et aux filles de ces pays.
Pourvu que les actions de ce genre soient multipliées à travers le monde et in
fine portent des fruits.
Kléber Kungu
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