mercredi 22 mai 2013
Le M23 défie la communauté internationale en relançant les hostilités
Alors que Ban Ki-moon arrive ce mercredi à Kinshasa
Le M23 défie la communauté internationale en relançant les hostilités
Alors que le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon arrive en RDC ce mercredi 22 mai pour une tournée de quelques jours dans la région, et que le déploiement de la Brigade d’intervention de la Monusco en République démocratique du Congo (RDC) se fait petit à petit, les rebelles du M23 ont pris l’option de défier la communauté internationale en relançant les hostilités contre l es Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Des affrontements qui ont fait 19 morts et 27 blessés – dont 15 morts et 21 blessés dans le camp rebelle, et 4 morts et 6 blessés dans les rangs de l’armée régulière.
C’est depuis lundi le 20 mai que les combats ont repris entre les hommes de Sultani Makenga et l’armée régulière congolaise dans la localité de Mutaho, près de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Ces combats ont repris dans la matinée du mardi 21 mai après quelques heures seulement de répit.
Le porte-parole des forces gouvernementales, colonel Olivier Hamuli, cité par radiookapi, a confirmé ces combats en accusant les rebelles d’avoir attaqué des positions de l’armée congolaise dans cette localité située à une dizaine de kilomètres de Goma. Militaires et rebelles s’étaient déjà affrontés la veille dans la même localité. Les combats auraient commencé à 7 heures (heure locale).
C’est à partir de la localité de Mujoga, située à 4 km de Mutaho que les rebelles du M23 ont lancé leur offensive. Ces combats sont les premiers depuis le retrait du mouvement rebelle de la ville de Goma en décembre 2012 sous la pression de la communauté internationale.
Une information qui sera confirmée également par les habitants de Mutaho et du quartier Mugunga qui ont déclaré avoir entendu des crépitements, des détonations d’armes lourdes et automatiques. Selon le colonel Olivier Hamuli, la rébellion du M23 a reçu un renfort en hommes et en armes venu des localités de Kibati et de Kibumba.
Les affrontements de lundi ont occasionné le déplacement des habitants de Mutaho (Nord Kivu) et ses environs. Le comité de déplacés du camp Mugunga 3 dit avoir enregistré pour la seule journée de lundi cent trente-deux nouveaux ménages en provenance de cette localité. D’autres déplacés sont hébergés par des familles d’accueil à Goma. Plusieurs d’entre eux affirment n’avoir rien emporté dans leur débandade totale.
Faire douter la Brigade d’intervention
Au sujet de la reprise des combats, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku a expliqué que la rébellion voulait faire douter la brigade d’intervention de la Monusco qui doit être déployée sous peu dans l’Est de la RDC pour combattre les groupes armés, dont le M23.
La reprise des combats intervient alors que le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, arrive en RDC dans 48 heures et que la Brigade d’intervention de la Monusco est en voie d’être déployée dans la région pour traquer les groupes armés, dont le M23.
Pour plusieurs observateurs avisés, en relançant les hostilités, appuyés par le Rwanda, la veille de ces deux événements de grande portée politique, les rebelles du M23 se mettent à défier la communauté internationale et tentent de faire douter cette Force internationale.
Pour le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, par exemple, les rebelles du M23 ont relancé les hostilités au Nord-Kivu pour faire douter la brigade internationale de la Monusco et par crainte de l’arrivée du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon attendu à Kinshasa le mercredi 22 mai.
La tournée de Ban Ki-moon le mènera de Kinshasa à Goma, Kigali au Rwanda et enfin Entebbe en Ouganda.
Bien que les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir attaqué en premier, le gouverneur du Nord-Kivu est convaincu que ce sont les rebelles qui ont déclenché l’offensive.
Signes précurseurs d’un grand malaise à la veille du déploiement de la Brigade d’intervention de la Monusco, depuis l’annonce de cette nouvelle, les hommes de Sultani Makenga multiplient des actions et des actes tendant à décourager et cette brigade à venir en RDC et les pays contributeurs à envoyer des troupes en RDC.
La rébellion s’était adressée aux parlements sud-africain et tanzanien pour les dissuader à envoyer des troupes en RDC en les menaçant même de les massacrer une fois au Nord-Kivu. Ces menaces étaient précédées d’une forte campagne d’intoxication contre cette brigade menée auprès de la population civile pour l’inciter à rejeter la Force internationale et son déploiement en territoire congolais.
La Brigade d’intervention rapide de la Monusco est créée par la résolution 2098 des Nations unies et sera composée de 3 069 militaires sud-africains, tanzaniens et malawites. Elle disposera d’un mandat offensif qui lui permettra de combattre les nombreux groupes armés qui écument l’Est de la RDC.
Cependant, le M23 désapprouve le déploiement de cette force. Il a promis de riposter en cas d’attaque de la brigade. « Nous, comme M23, nous n’avons pas le droit d’attaquer le contingent de l’Onu. Mais s’ils venaient à nous attaquer, nous avons le droit de répondre, de riposter, (…) de nous défendre », a affirmé en avril dernier le porte-parole militaire du mouvement rebelle, Vianney Kazarama.
Pour le chef politique du M23, Bertrand Bisimwa, « Il s’agit de l’option de la guerre que les Nations unies viennent de lever », lorsque le Conseil de sécurité avait voté la résolution 2098.
Suite aux heurts, la Monusco a placé en "alerte élevée" son plan de défense de Goma, et en "alerte maximale" le plan de protection de l'aéroport.
Kléber Kungu
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