dimanche 26 mai 2013
Ban Ki-moon optimiste pour la RDC
Aveu d’échec de l’Onu au Rwanda, au Srebrenica en Yougoslavie…
Ban Ki-moon optimiste pour la RDC
Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, vient de boucler, par l’Ouganda, sa tournée, effectuée en compagnie du président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, dans la région des Grands Lacs qu’il a entamée par la RDC en passant par le Rwanda. En Ouganda, Ban Ki-moon se dit «confiant dans l’avenir de l’est de la RDC». Une tournée effectuée alors que les affrontements entre les rebelles du M23 et les militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) ont repris depuis lundi 21 mai avant de connaître une trêve pour permettre à la délégation de Ban Ki-moon d’effectuer calmement sa visite.
« Nous avons échoué au Rwanda, nous avons échoué à Srebrenica dans l’ex-Yougoslavie. Là (en RDC, NDLR) nous réussirons ». Comme un aveu d’impuissance ou d’échec du travail de l’Onu dans le rétablissement de la paix au Rwanda et à Srebrenica, dans l’ex-Yougoslavie, Ban Ki-moon a fait cette déclaration auprès du président ougandais au terme de cette visite.
Cette fois est la bonne
Ban Ki-moon a jugé que cette fois était la bonne. En termes plus simples, le retour à la paix et à la sécurité, deux denrées qui font cruellement défaut au Nord-Kivu ne souffrira d’aucun prétexte. Comme qui dirait, aucune personne, aucun groupe armé, M23 soit-il, ne saura entraver la réalisation de ce défi.
La visite de Ban Ki-moon intervient alors que la Brigade d’intervention de l’Onu décidée par la résolution 2098 est en train de se déployer au Nord-Kivu. Et au sujet du déploiement de cette force internationale dont trois pays africains – l’Afrique du Sud, la Tanzanie et le Malawi – sous le commandement de la Tanzanie, le secrétaire général de l’Onu a déclaré qu’il se ferait dans « un à deux mois ». En termes clairs, les Congolais meurtris des décennies entières par la violence et tous ses nombreux corollaires, doivent prendre leur mal en patience encore pendant plusieurs semaines.
L’optimisme de Ban Ki-moon risque d’être mis à mal par la déclaration de l’ancienne présidente irlandaise et envoyée spéciale du secrétaire général des Nations unies pour les Grands Lacs, Mary Robinson, selon laquelle la brigade d’intervention serait donc plutôt une brigade de dissuasion, une force de prévention. Pour elle, l’accent doit être mis sur des progrès à faire en politique, vers la paix, et surtout le développement. Alors que la population congolaise, singulièrement celle vivant au Nord-Kivu, attend beaucoup de cette Brigade qui, pour elle et selon la résolution onusienne la créant, elle a pour mission de combattre les groupes armés, dont le M23, qui fourmillent dans la partie orientale du pays.
Si la déclaration de l'ancienne présidente irlandaise vient annihiler les espoirs des Congolais, elle doit être perçue comme une manière de la communauté internationale de les appeler à ne compter d’abord que sur l’armée régulière de leur pays, la Brigade d’intervention ne devant lui servir que de soutien et d’accompagnement.
Demander à une force étrangère, d’intervention puisse-t-elle être, de sécuriser le territoire national, ne peut que signifier tout sauf se rendre responsable du destin de son pays et de l’intégrité de son territoire.
Or, à ce jour, les nouvelles en provenance du Nord-Kivu, précisément du front sont encourageantes en apprenant que les forces régulières congolaises résistent farouchement aux rebelles du M23 appuyés par le Rwanda qui leur fournit troupes, armes et munitions.
A tout prendre, la déclaration de Mary Robinson constitue déjà un signal fort pour les FARDC qui ne doivent pas baisser les armes pour attendre de la Brigade d’intervention qu’elle fasse tout à leur place. Les FARDC doivent commencer par compter sur leurs propres forces dont elles disposent suffisamment d’ailleurs.
Quant aux pourparlers de Kampala qui sont déjà à leur cinquième mois, alors que les Congolais, dans leur ensemble, n’y croient plus, estimant qu’ils n’aboutiront à rien, sinon à allonger le nombre de négociations qu’ils auront connues dans leur pays, Ban Ki-moon et Mary Robinson y tiennent encore. Aussi ont-ils appelé toutes les parties à les poursuivre, alors que d’autres concertations nationales convoquées par le président Joseph Kabila en décembre 2012 sont attendues.
Somme toute, le déplacement au pays de Kabila du numéro un de l’Onu, Ban Ki-moon en compagnie du président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim ainsi que de l’envoyée spéciale du secrétaire général des Nations unies pour les Grands Lacs, Mary Robinson, est un signe encourageant qui ne peut jamais tromper les esprits avisés.
Quelle honte pour l’Onu si la promesse de Ban Ki-moon n’arrivait pas à se concrétiser, ce qui rallongerait la liste des échecs des Nations unies dans ses efforts de rétablir la paix à travers un monde de plus en plus écartelé par des conflits ? Echec ? Une éventualité que ne pourrait envisager Ban Ki-moon. Ban Ki-moon est dans l’obligation de relever ce défi, d’autant plus que partout où à travers le monde ils sont déployés, les casques bleus n’inspirent plus confiance lorsqu’il s’agit de compter sur eux en matière de paix, de sécurité.
Mais il faudrait que les Congolais, en premier, l’aident à concrétiser son rêve. Un défi !
Kléber Kungu
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