Clôture du 24e sommet de
l’union africaine
L’Onu favorable
à une force régionale contre Boko Haram
Le sommet a appelé les pays membres
à mettre en œuvre les grands projets qui ont été adoptés par l'assemblée, y
compris le réseau ferroviaire à haute vitesse, le projet hydroélectrique Inga
III, l'aviation et le projet spatial, et le réseau panafricain.
L’Union africaine a clôturé son 24e
sommet tenu à son siège à Addis-Abeba, les 30 et 31 janvier. Le secrétaire
général de l’Onu, Ban Ki-moon, s’est dit favorable à l’idée de la création
d’une force régionale de l’Union africaine (UA) pour lutter contre les
islamistes nigérians de Boko Haram dont les exactions contre les populations
civiles au Nigeria principalement inquiètent. Un sommet qui a eu pour thème :
"l'année
de l'autonomisation des femmes et le développement en vue de la réalisation de
l'Agenda 2063 de l' Afrique"
«Je
salue la décision de l’UA et des pays de la région d’établir une force
multinationale contre Boko Haram», a-t-il déclaré en marge de ce sommet tenu
vendredi 30 et samedi 31 janvier dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.
24 heures plus tôt, le
Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) a appelé à la création
d’une force militaire régionale de 7 500 hommes pour contrer le groupe
islamiste. Le Conseil a dénoncé «la brutalité sans nom» des miliciens de
Boko Haram, tout en relevant la nécessité d’une «coopération régionale et internationale»
pour lutter contre ce groupe sanguinaire.
Il a indiqué néanmoins que
la force militaire ne serait sans doute pas «l’unique solution». Et
d’ajouter : «Il faut s’attaquer aux origines profondes de la
propagation de cet extrémisme violent.»
Quant aux modalités de
cette force, il est prévu une réunion d’experts militaires africains du 5 au 7
février prochains, Yaoundé, au Cameroun.. L’Union africaine cherchera à
obtenir de l’Onu une résolution du Conseil de sécurité devant permettre le déploiement de la force, a
précisé Smaïl Chergui, commissaire à la Paix et la sécurité de l’organisation
panafricaine.
Demande de création d’un fonds
L’UA envisage également de
demander à l’Onu la création d’un fonds pour la financer. «Les Africains sont
prêts à envoyer leurs troupes, à faire l’effort nécessaire, mais il est aussi
moralement important que l’Onu et la communauté internationale soient aux côtés
des Africains pour ce combat qui n’est pas propre à l’Afrique», a observé S.
Chergui.
La secte islamiste Boko
Haram s’est emparée de territoires entiers du nord-est du Nigeria et mène également
des incursions au Cameroun. Ce qui suscite beaucoup d’inquiétude d’autres pays
voisins. L’armée tchadienne est déjà déployée dans la zone pour le contrer. Le
Nigeria, le Cameroun, le Niger, le Tchad et le Bénin ont déjà convenu, fin
2014, d’établir une force de 3 000 hommes pour lutter contre Boko Haram. Mais cette
force tarde à être opérationnelle en raison de divergences entre Abuja et ses
voisins.
Adoption
de l'Agenda 2063
Le 24e sommet de l'Union africaine
(UA) s'est terminé samedi soir par l'adoption de l'Agenda 2063, vision et plan
d'action pour une Afrique prospère et pacifique.
Au cours
de deux jours de travaux, les dirigeants africains ont examiné diverses
questions dont l'épidémie d'Ebola et la menace sur la sécurité du continent.
Dans son discours prononcé à la
session de clôture, le président zimbabwéen Robert Mugabe, désormais président
en exercice de l'organisation continentale, a indiqué que le sommet était
couronné de succès et avait permis aux leaders d'échanger les points de vue sur
des questions relatives au développement socio- économique du continent.
Le sommet a appelé les pays membres à
mettre en oeuvre les grands projets qui ont été adoptés par l'assemblée, y
compris le réseau ferroviaire à haute vitesse, le projet hydroélectrique Inga
III, l'aviation et le projet spatial, et le réseau panafricain, a rappelé M.
Mugabe.
Les dirigeants ont aussi convenu,
dans le cadre de l'Agenda 2063, d'utiliser les ressources du continent pour le
bénéfice de ses peuples."Pour atteindre cet objectif, nous devons
intensifier nos efforts pour ajouter la valeur et bénéficier de nos ressources
minérales, en vue de l'industrialisation et de la création d'emplois pour nos
peuples, notamment nos jeunes", a souligné Robert Mugabe.
Rappelant le thème du 24e sommet,
"l'année de l'autonomisation des femmes et le développement en vue de la
réalisation de l'Agenda 2063 de l' Afrique", le président Mugabe a affirmé
qu'il y aurait des discussions sur ce thème lors du prochain sommet, qui aura
lieu début juillet en Afrique du Sud.
Le sommet a aussi abordé les sources
alternatives de financement pour l'Afrique.
Les
dirigeants africains ont par ailleurs décidé d'accélérer les efforts pour
établir le centre africain de contrôle et de prévention des maladies.
Un continent rongé par de nombreux conflits
Reconnaissant les
progrès enregistrés dans le domaine de la paix et de la sécurité, les leaders
ont exprimé leur inquiétude sur la situation dans certaines régions telles que
la Libye, le Mali, la République centrafricaine, le Soudan du Sud, la Somalie
et la République démocratique du Congo, selon l’agence Chine Nouvelle. Ces pays constituent
bien de foyers de conflits qui tardent à s’éteindre, en dépit de tous les
efforts menés tant sur le plan régional qu’international.
Malheureusement, face à la
plupart de ces conflits, l’UA est restée inerte et muette, laissant souvent
pourrir la situation pour intervenir parfois fort en retard. Jeudi 29 janvier,
l’armée de la République démocratique du Congo a, après beaucoup de pressions
de la communauté internationale, lancé une offensive contre les rebelles hutu
rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui sévissent
depuis 20 ans dans l’est du pays..
Quant au conflit
centrafricain les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique
centrale (CEEAC) ont rejeté hier le récent accord signé au Kenya entre
d’ex-rebelles centrafricains de la Séléka et des miliciens anti-Balaka, selon
le président tchadien, Idriss Déby. En effet, cet accord réclame le
remplacement des autorités de transition en RCA, mettant ainsi en moule
l’accord de Brazzaville conclu en juillet dernier entre les paries en conflit..
"A
cet égard, nous nous engageons à redoubler nos efforts pour réaliser la paix et
la stabilité dans ces régions", a déclaré M. Mugabe.
De
belles préoccupations qui restent souvent lettre morte et rangées dans les
tiroirs une fois les travaux terminés. Dommage.
Kléber Kungu
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