dimanche 1 février 2015

L’Onu favorable à une force régionale contre Boko Haram

Clôture du 24e sommet de l’union africaine
 L’Onu favorable à une force régionale contre Boko Haram
            Le sommet a appelé les pays membres à mettre en œuvre les grands projets qui ont été adoptés par l'assemblée, y compris le réseau ferroviaire à haute vitesse, le projet hydroélectrique Inga III, l'aviation et le projet spatial, et le réseau panafricain.
Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte           L’Union africaine a clôturé son 24e sommet tenu à son siège à Addis-Abeba, les 30 et 31 janvier. Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, s’est dit favorable à l’idée de la création d’une force régionale de l’Union africaine (UA) pour lutter contre les islamistes nigérians de Boko Haram dont les exactions contre les populations civiles au Nigeria principalement inquiètent. Un sommet qui a eu pour thème : "l'année de l'autonomisation des femmes et le développement en vue de la réalisation de l'Agenda 2063 de l' Afrique"
            «Je salue la décision de l’UA et des pays de la région d’établir une force multinationale contre Boko Haram», a-t-il déclaré en marge de ce sommet tenu vendredi 30 et samedi 31 janvier dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba.
            24 heures plus tôt, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) a appelé à la création d’une force militaire régionale de 7 500 hommes pour contrer le groupe islamiste. Le Conseil a dénoncé «la brutalité sans nom» des miliciens de Boko Haram, tout en relevant la nécessité d’une «coopération régionale et internationale» pour lutter contre ce groupe sanguinaire.
            Il a indiqué néanmoins que la force militaire ne serait sans doute pas «l’unique solution». Et d’ajouter : «Il faut s’attaquer aux origines profondes de la propagation de cet extrémisme violent.»
            Quant aux modalités de cette force, il est prévu une réunion d’experts militaires africains du 5 au 7 février prochains, Yaoundé, au Cameroun..  L’Union africaine cherchera à obtenir de l’Onu une résolution du Conseil de sécurité  devant permettre le déploiement de la force, a précisé Smaïl Chergui, commissaire à la Paix et la sécurité de l’organisation panafricaine.

Demande de création d’un fonds
            L’UA envisage également de demander à l’Onu la création d’un fonds pour la financer. «Les Africains sont prêts à envoyer leurs troupes, à faire l’effort nécessaire, mais il est aussi moralement important que l’Onu et la communauté internationale soient aux côtés des Africains pour ce combat qui n’est pas propre à l’Afrique», a observé S. Chergui.
            La secte islamiste Boko Haram s’est emparée de territoires entiers du nord-est du Nigeria et mène également des incursions au Cameroun. Ce qui suscite beaucoup d’inquiétude d’autres pays voisins. L’armée tchadienne est déjà déployée dans la zone pour le contrer. Le Nigeria, le Cameroun, le Niger, le Tchad et le Bénin ont déjà convenu, fin 2014, d’établir une force de 3 000 hommes pour lutter contre Boko Haram. Mais cette force tarde à être opérationnelle en raison de divergences entre Abuja et ses voisins.


Adoption de l'Agenda 2063

           Le 24e sommet de l'Union africaine (UA) s'est terminé samedi soir par l'adoption de l'Agenda 2063, vision et plan d'action pour une Afrique prospère et pacifique.
Au cours de deux jours de travaux, les dirigeants africains ont examiné diverses questions dont l'épidémie d'Ebola et la menace sur la sécurité du continent.
           Dans son discours prononcé à la session de clôture, le président zimbabwéen Robert Mugabe, désormais président en exercice de l'organisation continentale, a indiqué que le sommet était couronné de succès et avait permis aux leaders d'échanger les points de vue sur des questions relatives au développement socio- économique du continent.
           Le sommet a appelé les pays membres à mettre en oeuvre les grands projets qui ont été adoptés par l'assemblée, y compris le réseau ferroviaire à haute vitesse, le projet hydroélectrique Inga III, l'aviation et le projet spatial, et le réseau panafricain, a rappelé M. Mugabe.
           Les dirigeants ont aussi convenu, dans le cadre de l'Agenda 2063, d'utiliser les ressources du continent pour le bénéfice de ses peuples."Pour atteindre cet objectif, nous devons intensifier nos efforts pour ajouter la valeur et bénéficier de nos ressources minérales, en vue de l'industrialisation et de la création d'emplois pour nos peuples, notamment nos jeunes", a souligné Robert Mugabe.
           Rappelant le thème du 24e sommet, "l'année de l'autonomisation des femmes et le développement en vue de la réalisation de l'Agenda 2063 de l' Afrique", le président Mugabe a affirmé qu'il y aurait des discussions sur ce thème lors du prochain sommet, qui aura lieu début juillet en Afrique du Sud.
           Le sommet a aussi abordé les sources alternatives de financement pour l'Afrique.
Les dirigeants africains ont par ailleurs décidé d'accélérer les efforts pour établir le centre africain de contrôle et de prévention des maladies.

Un continent rongé par de nombreux conflits
            Reconnaissant les progrès enregistrés dans le domaine de la paix et de la sécurité, les leaders ont exprimé leur inquiétude sur la situation dans certaines régions telles que la Libye, le Mali, la République centrafricaine, le Soudan du Sud, la Somalie et la République démocratique du Congo, selon l’agence Chine Nouvelle.  Ces pays  constituent bien de foyers de conflits qui tardent à s’éteindre, en dépit de tous les efforts menés tant sur le plan régional qu’international.
            Malheureusement, face à la plupart de ces conflits, l’UA est restée inerte et muette, laissant souvent pourrir la situation pour intervenir parfois fort en retard. Jeudi 29 janvier, l’armée de la République démocratique du Congo a, après beaucoup de pressions de la communauté internationale, lancé  une offensive contre les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui sévissent depuis 20 ans dans l’est du pays..
            Quant au conflit centrafricain les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont rejeté hier le récent accord signé au Kenya entre d’ex-rebelles centrafricains de la Séléka et des miliciens anti-Balaka, selon le président tchadien, Idriss Déby. En effet, cet accord réclame le remplacement des autorités de transition en RCA, mettant ainsi en moule l’accord de Brazzaville conclu en juillet dernier entre les paries en conflit..
           "A cet égard, nous nous engageons à redoubler nos efforts pour réaliser la paix et la stabilité dans ces régions", a déclaré M. Mugabe.
           De belles préoccupations qui restent souvent lettre morte et rangées dans les tiroirs une fois les travaux terminés. Dommage.

Kléber Kungu

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