En séjour de quatre jours en RDC
Didier Reynders et
Alexander De Croo soutiennent la traque des FDLR
Les ministres belges des Affaires
étrangères et de la Coopération au développement, Didier Reynders et Alexander
De Croo, séjournent depuis samedi 21 février courant à Kinshasa pour une visite
de quatre jours en République démocratique du Congo (RDC), à l'image de la
mission conjointe qu'ils avaient déjà menée début janvier au Rwanda et au
Burundi voisins. A leur agenda sont prévues des
rencontres avec le chef de l’Etat Joseph Kabila, des membres du gouvernement
congolais, l'opposition et la société civile. Au centre de leurs entretiens,
les scrutins prochains.
En séjour à Kinshasa depuis samedi 21
février, Didier Reynders et Alexander De
Croo se sont entretenus dimanche 22
février courant avec le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond
Tshibanda. Les deux personnalités belges ont exprimé le soutien de leur pays à
la « détermination » du gouvernement congolais à traquer les rebelles
hutu rwandais ds Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
Interrogé sur un éventuel
soutien financier de la Belgique au processus électoral congolais en cours,
Didier Reynders a renvoyé aux discussions en cours au niveau de l'Union européenne
Quant au bras de fer entre Kinshasa
et la Monusco au sujet de la présence au commandement de l’opération Sukola II
de deux généraux Bruno Mandevu et Fall Sikabwe que la Monusco soupçonne d’être
impliqués dans les violations des droits de l’Homme, Didier Reynders s’est dit prêt à favoriser le dialogue entre l'armée
gouvernementale et lla mission de l'Onu pour la stabilisation en RDC (Monusco).
Aide « pour apporter à la population
de l’espoir… »
Au sujet de la coopération
au développement, le ministre belge de la Coopération au développement,
Alexander De Croo, a indiqué que "la Belgique n'y participe pas pour se
mêler des affaires congolaises, mais pour apporter à la population de l'espoir
et de la sécurité en l'avenir". M. Reynders, plaidant pour une coopération
de la proximité, a reconnu que la Belgique pouvait toujours faire davantage,
pour autant qu'il y ait un engagement mutuel incluant les partenaires de la
société civile.
Durant leur séjour en RDC,
premier partenaire de la coopération belge, Didier Reynders et
Alexander Croo évoqueront aussi le climat des affaires dans ce pays dont
les progrès sont significatifs, et la situation d'insécurité quasi chronique
qui a élu domicile dans la partie orientale du pays.
Etape de Goma
Ainsi se rendront-ils à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu,
frontalière du Rwanda et de l'Ouganda. Cette région pullule de groupes armés
locaux et étrangers, dont les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques
de libération du Rwanda (FDLR), dont la traque lancée par l’armée congolaise il
y a quelques semaines n’a pas encore donné des résultats attendus.
Sous
la dénomination de l’opération Sukola
II, cette traque intervient sur fond d’un bras de fer entre Kinshasa et la Mission
des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco). Celle-ci refuse de
fournir son aide logistique, stratégique et opérationnelle aux Forces armées de
la RDC (FARDC). Au cœur de cette décision : la nomination des généraux
Sikabwe Fall et Bruno Mandevu aux commandes de l’offensive contre les FDLR,
alors que l’Onu les soupçonne d’avoir commis de graves violations des droits de
l’Homme. Une position qui a
poussé le chef de l’Etat Joseph Kabila à prendre acte de cette décision en
décidant, lui aussi, de renoncer à ce soutien.
Entretien avec Joseph
Kabila
Sans
doute, avant leur départ de Kinshasa, prévu mercredi soir, les deux ministres belges
devraient rencontrer Joseph Kabila avec qui ils évoqueront ce dossier et
d’autres, notamment les élections dont le calendrier global a été publié le 12
février courant par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Il
prévoit l'organisation des scrutins en retard: élections des députés
provinciaux et élections locales (25 octobre 2015), élections sénatoriales (17
janvier 2016) et des gouverneurs de provinces (31 janvier 2016), ces deux
derniers scrutins devant se tenir au suffrage indirect comme l'élection des
maires (7 mars 2016). La présidentielle et les législatives sont fixées au 27
novembre 2016. Le tout avec un budget estimé à environ 1,1 milliard de dollars
pour sept scrutins différents.
Dès
la publication du calendrier électoral et de la promulgation de la loi,
Didier Reynders avait appelé toutes les parties prenantes à contribuer à
la tenue d'élections "transparentes, libres et justes" et
souhaité le respect de ce calendrier électoral.
Kinshasa au centre de
l’attention internationale
Depuis
le début de cette année, spécialement après la publication du calendrier global
électoral et la promulgation de la loi électorale, Kinshasa ne cesse d’être au
centre de l’attention particulière de la communauté internationale qui y envoie
régulièrement ses émissaires.
Il y a quelques jours, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour la
région des Grands lacs et la République démocratique du Congo, Russ Feingold, y
a séjourné pendant quelques jours pour saluer la publication du calendrier
électoral et appeler à la tenue des élections crédibles.
Le ministre
allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeir séjourne en terre
congolaise depuis jeudi 19 février, où il a rencontré le président Joseph
Kabila et le Premier ministre Matata Ponyo, avant de se rendre à Goma où il a assisté à la remise officielle
d'une partie de la piste de l'aéroport de Goma réhabilitée avec le soutien du
gouvernement allemand à travers l'organisation "Welthungerhilfe".
Kléber Kungu
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