Bourmestre de Waterloo/Belgique
Serge Kubla soupçonné d’avoir corrompu Adolphe Muzito
Chantal Ngalula, épouse d’Adolphe Muzito,
est également citée dans cette affaire qui fait grand bruit en Belgique.
Le bourgmestre de la ville belge de Waterloo, Serge Kubla, a
été arrêté et inculpé dans le cadre d'une affaire de corruption dans laquelle
est également citée l'épouse de l'ancien Premier ministre congolais, Adolphe
Muzito, selon le Parquet fédéral belge cité par des médias belges.
Inculpé de corruption
comme auteur ou coauteur, Serge Kubla a été placé sous les liens d'un mandat
d'arrêt (mis en détention provisoire, ndlr), en raison « des risques de
collusion avec d'autres intervenants à ce stade de la procédure ». Il a
été incarcéré à la prison de Saint-Gilles à Bruxelles. Plusieurs perquisitions" ont également
été menées mardi matin par la police belge dans le cadre de cette affaire.
Le bourgmestre de Waterloo
était depuis novembre sous le coup d'une
enquête pour "corruption" active auprès d'une "personne qui
exerce une fonction publique dans un État étranger". Cette personne n’est
personne d’autre que Adolphe Muzito, ancien Premier ministre en République
démocratique du Congo.
Enquête sur des affaires
financières en RDC
L'enquête dirigée par le juge d'instruction spécialisé
dans les affaires financières, Michel Claise, a débuté le 17 novembre 2014.
Elle concerne plus généralement les activités en RDC du groupe sidérurgique
Duferco, "suspecté d'avoir, au travers de la corruption d'agents publics congolais,
favorisé l'évolution d'investissements importants dans le secteur du jeu et des
loteries", explique le parquet
Le parquet fédéral belge précise
que les fonds ayant servi à la corruption "auraient été transmis au moins
en partie par l'intermédiaire de Serge Kubla", qui "aurait remis 20.000
euros à l'épouse du Premier ministre Adolphe Muzito à l'hôtel Président de
Bruxelles à titre d’acompte sur une somme évaluée à 500 000 euros".
A l’annonce
de cette affaire, les conseillers communaux sont déboussolés, abasourdis,
stupéfaits, sous le choc. C’est une catastrophe pour la commune de Waterloo.
Serge Kubla, dont la défense sera assurée par le cabinet d'avocats
Forestini, a reconnu les faits, mais pas la corruption. Concrètement, le maire
de Waterloo a reconnu l'échange de 20.000 euros avec le Premier ministre
congolais mais en tant que transaction, pas comme une corruption."
L’un de ses avocats, Roland
Forestini, a tenté de minimiser l’affaire en déclarant que "cela s'est
réglé comme s'il s'agissait d'une facture" et qu’il était incarcéré pour
des "raisons techniques".
Serge Kubla est accusé de corruption
dans des marchés qu'il était chargé de passer pour l’entreprise Duferco en RDC.
Il devait prospecter et était chargé de trouver de nouveaux clients pour cette
entreprise.
La
disparition d’un comptable
Tout commence
avec la disparition mystérieuse d’un comptable belge du groupe industriel
suisse Duferco. Il existe de sérieux indices laissant croire qu’il a été
assassiné. La justice enquête donc et découvre assez vite l’existence de
mouvements de fonds suspects.
Pourquoi
ces transferts d’argent ? Dans l’état actuel de l’enquête, il semble que
Duferco ait cherché à pénétrer le marché de la sidérurgie congolaise.
Il n’y a pas
réussi mais lorsqu’il lorgnait ce marché, le groupe aurait, pour avancer ses
pions ou parce qu’on l’y avait aimablement invité, décidé de refinancer la
société nationale congolaise de Loterie. Et ce refinancement aurait donné lieu
à divers versements de fonds dont plusieurs intermédiaires se seraient chargés.
C’est dans ce cadre que Serge Kubla, qui serait en aveux, serait intervenu.
D’autres
inculpations sont attendues
Les enquêteurs le
soupçonnent lui et les autres acteurs du dossier (car il faut s’attendre dans
les jours qui viennent à d’autres inculpations) d’avoir tenté de favoriser
l’évolution des investissements de Duferco en ayant recours à des manœuvres de
corruption d’agents publics congolais.
Ces fonds
auraient donc été transmis, au moins pour partie, par l’intermédiaire de
l’ancien ministre wallon. Serge Kubla est soupçonné d’avoir remis 20 000 euros
à l’épouse de l’ancien Premier ministre congolais Adolphe Muzito. Cette remise
de fonds aurait eu lieu lors d’une rencontre, à Bruxelles, dans les salons de
l’hôtel "Président".
Ces 20 000 euros
n’auraient été qu’un acompte sur une somme évaluée à 500 000 euros. Quelques
questions méritent d’être posées. A qui cet argent devait-il être remis ?
Devait-il servir à corrompre une ou plusieurs personnes ? Si, à cette étape de
l’affaire, on est incapable de répondre à ces questions, Serge Kubla aurait
lui-même reçu "plusieurs
centaines de milliers d’euros" de
l’entreprise sidérurgique via une société écran off-shore.
Le bourgmestre
devra passer dans les cinq jours devant la chambre du conseil de Bruxelles qui
aura à prolonger ou non son mandat d’arrêt.
Il s’avère
que l’inculpation et l’arrestation de M. Kubla ont été précédées de
plusieurs perquisitions menées, mardi matin, en divers endroits du pays, par la
police fédérale, à la demande du magistrat instructeur. Depuis le 17 novembre
2014, de nombreux devoirs ont été exécutés et les choses se sont accélérées mardi
24 février courant avec les perquisitions dont il est question plus avant et
l’arrestation du bourgmestre de Waterloo.
Serge Kubla « un petit poisson »
D’autres auditions d’autres suspects
sont programmées dans les prochaines heures. Avec sans doute d’autres
inculpations à la clé. En effet, de source proche de l’enquête, il apparaît que
Serge Kubla n’aurait été "qu’un petit poisson" et que les transferts
de fonds concernent des sommes qui se compteraient en millions d’euros. Alors
qui sont les gros poissons derrière cette affaire ?
Selon la source citant un ancien
ministre congolais, l’entreprise sidérurgique Duferco était intéressée par la
Société sidérurgique de Maluku (Sosider)
Résumons-nous
pour dire que Serge Kubla est soupçonné d’avoir corrompu l’ancien Premier
ministre congolais au profit de l’entreprise Duferco. Pour cela, il a été
arrêté. La
justice soupçonne Serge Kubla d’avoir remis 20.000 euros à l’épouse de l’ancien
Premier ministre congolais Adolphe Muzito, en exercice entre 2008 et 2012, lors
d’une rencontre à l’hôtel « Président » de Bruxelles.
Cette
somme d’argent aurait été donnée dans le cadre des activités du groupe
industriel Duferco en République démocratique du Congo. Le groupe est suspecté d’avoir « favorisé l’évolution
d’investissements importants dans le secteur du jeu et des loteries ».
Chantal Ngalula nie avoir rencontré
Kubla
Chantal
Ngalula Muzito, épouse de l'ex-Premier ministre congolais, Adolphe Muzito, a,
par ses avocats cités par l’agence Belga, réagi à cette affaire en affirmant
n'avoir jamais rencontré Serge Kubla, déclarant ne pas le connaître.
Elle se dit dès
lors "surprise" d'apprendre "par voie de presse" qu'elle
aurait reçu 20.000 euros des mains du bourgmestre de Waterloo, une somme, selon
le parquet fédéral belge, que le bourgmestre de Waterloo, Serge Kubla a remise
à cette femme en tant qu'intermédiaire du groupe industriel Duferco. L'argent
lui aurait été donné à l'hôtel Président de Bruxelles à titre d'acompte d'une somme
évaluée à 500.000 euros.
D’après l’avocat du bourgmestre, Me Roland Forestini, Serge
Kubla ne nie pas la transaction mais il ignorait son caractère frauduleux,
pensant honorer une facture.
Chantal Muzito a déclare
pourtant ne pas connaître Serge Kubla. "Notre cliente tient à informer
l'opinion tant nationale qu'internationale qu'elle est surprise par ces
déclarations d'autant plus qu'elle ne connaît pas Monsieur Kubla et ne l'a jamais
rencontré pour discuter de quelque sujet que ce soit. Elle n'a donc jamais reçu
une quelconque somme d'argent auprès du concerné. Madame Chantal Muzito se
réserve le droit de poursuivre en justice toute personne qui tenterait de nuire
à son honneur et à sa réputation en tant qu'être humain, épouse et mère de
famille", peut-on lire dans le communiqué signé par ses conseils,
Tshibangu Kalala et Kangulumba Mbambi.
L’affaire a été mise à
l’instruction en novembre 2014 suite à la disparition d’un expert-comptable
impliqué dans des transactions financières suspectes avec le Congo. C’est au
cours de cette enquête que le nom de Serge Kubla est apparu. Voilà pour ce qui est visible
en ce moment dans cette affaire.
Plusieurs zones d’ombre
Cependant, cette
affaire renferme plusieurs zones d’ombre, Ainsi ignore-t-on le montant total de
la transaction, mais les autorités congolaises auraient réclamé 500 000 dollars
pour que l’affaire soit conclue. En plus, la direction de Duferco s’est refusée
à tout commentaire. Cependant, au stade de cette affaire, les uns et les autres
bénéficient encore de la présomption d’innocence.
Serge Kubla est
une personnalité libérale connue en Belgique francophone depuis une quarantaine
d'années. Il dirige depuis 1977 Waterloo, une commune chic du sud de Bruxelles
où s'était déroulée en 1815 la célèbre bataille fatale à Napoléon. Il a
également été ministre de l’Économie de la Région wallonne de 1999 à 2004 et
député régional jusqu'en juin 2014.
Kléber Kungu
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