lundi 22 avril 2013
Le M23 renforce ses rangs avec environ 500 hommes
La guerre au Nord-Kivu se prépare
Le M23 renforce ses rangs avec environ 500 hommes
Des nouvelles en provenance du Nord-Kivu sont inquiétantes. Selon certaines sources bien informées, les rebelles du M23 se préparent pour déclencher une offensive de grande envergure à quelques jours du déploiement de la brigade d’intervention de la Monusco. Pour cela, la rébellion du M23 vient de se renforcer avec… quelque 500 hommes provenant de sa faction dissidente pro-Ntaganda. Décidément, les hommes de Sultani Makenga sont déterminés à en découdre avec les 3 069 hommes de la brigade. Une décision très suicidaire lourde de conséquences. Qu’ils vont sans doute regretter amèrement.
L’on parle d’environ 500 soldats qui ont réintégré le mouvement rebelle du 23-Mars (M23) dont on se demande la provenance et la date de leur intégration au M23. Selon un expert de l’International Crisis Group, ces éléments ne sont pas venus du Rwanda où près de 600 soldats dont des officiers se sont réfugiés à la mi-mars, après avoir été défaits par les hommes de Sultani Makenga qui commande la faction armée de l’aile ennemie de Jean-Marie Runiga.
Le renforcement de ses rangs est l’une des stratégies que la rébellion du M23 a mise en place pour se préparer à « accueillir » la brigade dont elle a dit beaucoup de mal en le vilipendant à satiété.
Selon la source, ces hommes qui ne sont pas venus du Rwanda, sont les anciens compagnons de Bosco Ntaganda, aujourd’hui à la Cour pénale internationale (CPI) . Parmi ceux, 300 hommes capturés à Kibumba lors de la guerre de novembre 2012 qui a conduit à la chute de Goma, et 150 autres s’étaient rendus.
L’adoption de la résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations unies, le 28 mars, à la base de la création de la brigade d’intervention de la Monusco, est venue perturber le mental et la conscience du M23 qui n’a cessé depuis de mener des actions de provocation et des campagnes de dénigrement contre cette force dont la mission primordiale est d’éradiquer à tout prix les groupes armés – dont le M23 - qui écument la partie orientale de la RDC.
Après une campagne de sensibilisation contre le déploiement effectif de la brigade d’intervention de la Monusco au cours de laquelle les rebelles du M23 ont tenté de pousser la population à marcher contre cette force, elle a envoyé des lettres de mise en garde aux parlements d’Afrique du Sud, de Tanzanie et du Malawi pour leur dissuader d’envoyer leurs troupes en RDC dans le cadre de la bridage d’intervention.
A côté de cette campagne de dénigrement et des lettres de dissuasion, la rébellion du M23 a proféré des menaces à peine voilées, déclarant être prête à riposter avec la dernière énergie à une quelconque attaque de cette force, arguant mieux connaître la partie orientale que quiconque.
Que peuvent signifier la position guerrière du M23, ses agitations? Elles aident simplement à conforter suffisamment l’image que la communauté internationale se fait de ce mouvement rebelle, comme quoi : un mouvement qui s’oppose au retour de la paix dans la partie est de la RDC.
Sinon, comment croire qu’un seul groupe armé se mette à gesticuler à l’approche du déploiement de la force de la Monusco, comme si elle vient uniquement pour lui faire la guerre, alors qu’il existe plusieurs dizaine d’autres groupes armés dits forces négatives ?
Face à toutes ces provocations, la Monusco est loin de s’émouvoir, préférant mettre en garde les audacieux éléments du M23 qui prennent le culot de chercher à s’affronter contre plus de 3 000 hommes.
Kléber Kungu
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