jeudi 11 avril 2013
Le M23 bloque 11 camions de la Monusco au Nord-Kivu
Plus provocateur que jamais
Le M23 bloque 11 camions de la Monusco au Nord-Kivu
Depuis que le Conseil de sécurité des Nations unies ont voté la résolution 2098 sur l’envoie d’une brigade d’intervention rapide dans l’Est de la RDC, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ne cessent de multiplier des actes et des discours de provocation, des campagnes d’intoxication contre les casques bleus de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco). Comme pour leur montrer le degré de leur capacité de nuisance. Ils ont ainsi bloqué depuis quatre jours à Kiwanja à 70 km et à Kibumba à 30 km de Goma onze véhicules transportant du matériel de construction de la Force onusienne Monusco. Pour les rebelles, les containers de la Monusco sont d’un contenu suspect.
En bloquant ces containers, le M23 exige leur ouverture avant de traverser le territoire sous son contrôle. Certains conducteurs de ces véhicules ont affirmé que les rebelles ont déjà saisi tous les bordereaux d’expédition et toutes les clés de contact. Une information confirmée par le porte-parole de la Monusco, Madnodje Mounoubai, cité par radiookapi.net.
«Nous avons environ dix véhicules transportant du matériel de construction pour la section Engeneering de Beni vers Goma. Ces véhicules ont été illégalement bloqués par le M23 au niveau de Bunagana», a déclaré Madnodje Mounoubai.
Le porte-parole de la Monusco a par conséquent demandé aux rebelles du M23 de respecter les instructions du Conseil de sécurité. «C’est cette attitude que le Conseil de sécurité dénonce. Nous voyons là que le M23 a mis en place une administration illégale, des barrières illégales. Le Conseil de sécurité leur a d’ailleurs demandé de mettre fin à ces barrières illégales et à cette tentative de mettre en place une administration parallèle », a poursuivi Madnodje Mounoubai.
Les rebelles du M23 manifestent une aversion contre la brigade d’intervention de la Monusco qui sera déployée dans l’Est de la RDC en juillet prochain pour neutraliser les groupes armés, dont le M23, qui pullulent dans une région en proie constante à de nombreuses milices locales et étrangères qui commettent des exactions sur la population civile depuis près de 20 ans.
La brigade d’intervention rapide a été créée par les Nations unies et fait partie intégrante de la Monusco, à l’initiative des pays africains pour tenter de mettre fin au cycle de violences dans l’Est de la RDC. Son mandat est plus offensif que le mandat précédent de la Monsuco.
Quelques Etats africains comme l’Afrique du Sud, le Mozambique, le Malawi et la Tanzanie ont déjà montré leur volonté pour contribuer en troupes à cette force qui sera envoyée et déployée en RDC.
Questions : De quoi le M23 a peur ? Pourquoi s’oppose-t-il farouchement à l’envoi de la brigade d’intervention rapide en RDC ? Pourquoi est-il le seul groupe armé – du moins pour le moment – à s’agiter à quelques mois du déploiement de cette force ? S’ils sont quatre pays (Afrique du Sud, Mozambique, Malawi et Tanzanie) à s’être portés volontaires pour envoyer leurs troupes en RDC dans le cadre de la brigade d’intervention rapide, pourquoi les rebelles du M23 s’en prennent seulement au pays de Mandela ?.
Certains analystes essaient de justifier les élucubrations des rebelles par l’infériorité numérique dont leurs troupes souffriraient si l’Afrique du Sud venait à envoyer ses troupes en RDC. Car pour le moment, l’Afrique du Sud est le seul pays à s’être exprimé volontairement à l’envoi des hommes en RDC.
Donc, le M23 a peur si l'Afrique du Sud envoyait des troupes, car l'effectif de ses combattants serait inférieur à celui de la force internationale. Le M23 préfère discuter avec le gouvernement congolais. Aussi est-il en train de mobiliser ses troupes pour que, quand la brigade d'intervention de la Monusco sera sur place, elle se trouve devant un noyau dur pour ne pas pacifier l'est de la RDC.
La peur du M23 est justifiée d’autant plus que la Monusco a l'air bien déterminé à lutter contre les rebellions dans la région. Visiblement, elle s'active pour le déploiement effectif des forces d'intervention de la mission. Une mission qui a un objectif précis, comme l'explique Manodje Manoubai, porte parole de la Monusco en RDC :
« Cette mission entre dans le cadre d'une nouvelle approche pour essayer de régler définitivement le problème de l'insécurité à l'est de la RDC. La mission est de venir, de traquer et d'éliminer tout ces groupes armés dans l'est de la RDC y compris le M23. Les différents bataillons qui vont composer cette brigade sont en train d'être mis en place, les terrains ont été identifiés, les ingénieurs sont déjà sur place, ils ont déjà commencé les travaux pour installer le camp qui va accueillir ces militaires. »
Avec le déploiement de cette brigade d'intervention, la paix reviendra peut-être dans la région.
Kléber Kungu
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