dimanche 15 juin 2014

Bosco Ntaganda en procès après la confirmation de 18 charges contre lui



Cour pénale internationale

Bosco Ntaganda en procès après la confirmation de 18 charges contre lui

            La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, lundi 9 juin, les charges contre l’ancien chef de guerre Bosco Ntaganda, accusé de « dix-huit chefs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité » commis dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cela dit, l’ancien chef rebelle congolais est bien considéré comme un criminel de guerre. Il est ainsi renvoyé en procès.
            Dans un communiqué de la CPI rendu public lundi 9 juin, les juges "ont confirmé à l'unanimité les charges portées contre Bosco Ntaganda, à savoir 18 chefs de crimes de guerre (meurtre et tentative de meurtre ; attaque contre des civils ; viol ; esclavage sexuel de civils ; pillage ; déplacement de civils ; attaque contre des biens protégés ; destruction des biens de l'ennemi ; et le viol, esclavage sexuel, enrôlement et conscription d'enfants soldats âgés de moins de quinze ans et leur utilisation pour les faire participer activement à des hostilités) et de crimes contre l'humanité (meurtre et tentative de meurtre ; viol ; esclavage sexuel ; persécution ; transfert forcé de populations).   Par conséquent, ils l’ont "renvoyé devant une chambre de première instance pour y être jugé sur la base des charges confirmées".
            "Les juges ont conclu à l'existence d'une attaque généralisée et systématique lancée contre la population civile (...) ayant pour but d'attaquer des civils perçus comme étant non-hema", a souligné la Cour. Ils estiment également que les crimes reprochés à Bosco Ntaganda ont notamment été commis lors de deux événements précis: des attaques en novembre et décembre 2002 dans la collectivité de Banyali-Kilo et en février 2003 dans la collectivité de Walendu-Djatsi.

Réputé sans pitié
            Réputé sans pitié – ce qui justifie son surnom de "Terminator" - Bosco Ntaganda est accusé d'avoir joué un rôle central dans les crimes "ethniques" commis dans l'est de la RDC en 2002 et 2003.
Il doit répondre de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis par les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), dont il était le chef militaire.
            Les FPLC, une milice à prédominance Hema,  combattaient principalement l'ethnie rivale Lendu pour le contrôle de l'Ituri, région riche en ressources naturelles, notamment de l'or, et en proie à des violences ayant fait quelque 60'000 morts depuis 1999.
            Bosco Ntaganda est également soupçonné d'avoir lui-même violé et réduit en esclavage sexuel des jeunes filles de moins de 15 ans.
            Alors qu'il était un des chefs de guerre les plus recherchés de la région des Grands Lacs, Bosco Ntaganda, 41 ans, avait été en mars 2013 le premier à se livrer à la CPI, après s’être réfugié à l’ambassade où plusieurs autres Africains sont écroués, dont Jean-Pierre Bemba, Germain Katanga…
            Le chef rebelle Bosco Ntaganda était réfugié depuis lundi 18 mars 2013 à l'ambassade américaine à Kigali où, selon Washington, il aurait demandé à être remis directement à la justice internationale. Il sera donc transféré à La Haye quelques jours plus tard, pour un procès devant la Cour pénale internationale (CPI), qui a délivré contre lui un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre depuis 2005.
            Bosco Ntaganda a comparu pour la première fois mardi 26 mars 2013 devant la Cour pénale internationale (CPI), après y être transféré au soir du 22 mars.
Kléber Kungu

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