Cour pénale internationale
Bosco Ntaganda en procès après la confirmation de 18 charges contre lui
La Cour pénale internationale
(CPI) a confirmé, lundi 9 juin, les charges contre l’ancien chef de guerre
Bosco Ntaganda, accusé de « dix-huit chefs de crimes de guerre et de crimes
contre l’humanité » commis dans l’est de la République démocratique
du Congo (RDC). Cela dit, l’ancien chef rebelle congolais est bien
considéré comme un criminel de guerre. Il est ainsi renvoyé en
procès.
Dans
un communiqué de la CPI
rendu public lundi 9 juin, les juges "ont confirmé à l'unanimité les
charges portées contre Bosco Ntaganda, à savoir 18 chefs de crimes de guerre
(meurtre et tentative de meurtre ; attaque contre des civils ;
viol ; esclavage sexuel de civils ; pillage ; déplacement de
civils ; attaque contre des biens protégés ; destruction des biens de
l'ennemi ; et le viol, esclavage sexuel, enrôlement et conscription
d'enfants soldats âgés de moins de quinze ans et leur utilisation pour les faire
participer activement à des hostilités) et de crimes contre l'humanité (meurtre
et tentative de meurtre ; viol ; esclavage sexuel ;
persécution ; transfert forcé de populations). Par conséquent, ils l’ont "renvoyé
devant une chambre de première instance pour y être jugé sur la base des
charges confirmées".
"Les juges ont conclu à
l'existence d'une attaque généralisée et systématique lancée contre la
population civile (...) ayant pour but d'attaquer des civils perçus comme étant
non-hema", a souligné la Cour. Ils
estiment également que les crimes reprochés à Bosco Ntaganda ont notamment été
commis lors de deux événements précis: des attaques en novembre et décembre
2002 dans la collectivité de Banyali-Kilo et en février 2003 dans la
collectivité de Walendu-Djatsi.
Réputé sans pitié
Réputé
sans pitié – ce qui justifie son surnom de "Terminator" - Bosco
Ntaganda est accusé d'avoir joué un rôle central dans les crimes
"ethniques" commis dans l'est de la RDC en 2002 et 2003.
Il doit répondre de crimes contre
l'humanité et crimes de guerre commis par les Forces patriotiques pour la
libération du Congo (FPLC), dont il était le chef militaire.
Les
FPLC, une milice à prédominance Hema, combattaient principalement l'ethnie rivale
Lendu pour le contrôle de l'Ituri, région riche en ressources naturelles,
notamment de l'or, et en proie à des violences ayant fait quelque 60'000 morts
depuis 1999.
Bosco
Ntaganda est également soupçonné d'avoir lui-même violé et réduit en esclavage
sexuel des jeunes filles de moins de 15 ans.
Alors
qu'il était un des chefs de guerre les plus recherchés de la région des Grands
Lacs, Bosco Ntaganda, 41 ans, avait été en mars 2013 le premier à se livrer à la CPI, après s’être réfugié à
l’ambassade où plusieurs autres Africains sont écroués, dont Jean-Pierre Bemba,
Germain Katanga…
Le
chef rebelle Bosco Ntaganda était réfugié depuis lundi 18 mars 2013 à
l'ambassade américaine à Kigali où, selon Washington, il aurait demandé à être
remis directement à la justice internationale. Il sera donc transféré à La Haye quelques jours plus tard,
pour un procès devant la Cour
pénale internationale (CPI), qui a délivré contre lui un mandat d’arrêt
international pour crimes de guerre depuis 2005.
Bosco
Ntaganda a comparu pour la première fois mardi 26 mars 2013 devant la Cour pénale internationale
(CPI), après y être transféré au soir du 22 mars.
Kléber Kungu
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