Un gros dossier dont on ne parle pas
Ministère des PTT : 10 millions de FC disparus, 37 agents suspendus
Plusieurs millions de FC se sont volatilisés aux PTT et les agents cherchent à connaître la destination qu’a prise cette somme faramineuse. Où sont donc passés 10 millions de FC sur 34,200 millions de FC de dotation du mois de mars dont les agents des Services centraux du ministère des Postes, téléphones et télécommunications (PTT) bénéficient chaque mois ? Quel est le montant réel de bonus qu’ils ont réalisé au 3ème trimestre 2008, mais payé au mois d’avril 2009 et pourquoi la secrétaire générale a refusé d’afficher ce montant, selon l’exigence des agents des PTT ? C’est lorsque ceux-ci lui ont exigé de voir clair sur ces dossiers qu’elle est montée sur ses chevaux : en guise de réponse, trois membres du syndicat Prospérité ont été incarcérés illégalement pendant 5 jours (120 heures) à la Police centrale (en face de l’hôpital général de référence de Kinshasa) et sur base des images et son que quelques chaînes de télévision auraient vendus au secrétariat général des PTT, 37 agents écopent d’une suspension de trois mois avec privation des salaires. Un comportement aux antipodes avec la démocratie que nous ne cessons de clamer à tout bout de champ.
Voilà un dossier très brûlant mais dont la presse ne parle pas. Ce qui se passe au secrétariat général est si abracadabrant que l’on se demande comment un tel dossier est passé loin des caméras, des micros et des stylos des chevaliers de la plume, pourtant réputés si fouineurs ?
Tout remonte au 16 avril. Cette date, les agents des PTT, qui bénéficient mensuellement de 34,200 millions de FC de dotation ou code 0243, voient leur enveloppe de mars délester de … 10 millions de FC pour ne bénéficier que de 24, 200 millions de FC que les autorités des PTT prendront soin d’afficher. Question d’éviter que les agents ne manifestent. Question : où est passée alors cette grosse somme d’argent ? A la secrétaire générale, Isabelle Chyromod Kadumba Mujijima de répondre.
Comme l’appétit vient en mangeant, les autorités vont rééditer leur coup. Cette fois, avec le bonus dont elles vont refuser d’afficher le montant réalisé du 3ème trimestre 2008, mais payé en d’avril 2009. Face au refus des autorités des PTT d’afficher, les agents des PTT vont descendre dans la rue le 16 avril pour manifester pacifiquement en face du ministère des PTT, sur l’avenue de la Démocratie (ex-des Huileries), à en croire une source proche des PTT, pour pousser les autorités des PTT à accéder à leurs exigences. Sous les cris de ‘’Mbongo e e mbongo ! Mbongo ebima !’’ Peine perdue.
Des arrestations pour une revendication pacifique
A cette requête des agents des PTT, la secrétaire générale va répondre en faisant appel à deux Jeeps pleines de policiers. Les policiers vont encadrer et escorter les manifestants jusqu’au siège où les agents seront contraints de toucher leur dû du bonus amputé de plusieurs centaines de milliers de FC par agent. C’est en cours de route, entre le siège du ministère des PTT et le siège que deux membres du syndicat Prospérité, Kadima Muzehu et Mokonzi Kumbanzi seront appréhendés par la police et gardés à vue pendant…deux jours.
Une fois au siège, le directeur de l’inspection des PTT Ikimba Bongelo Vincent va demander un autre renfort de deux autres Jeeps de policiers. Un troisième membre du syndicat Prospérité, Baudouin sera également arrêté puis relâché : son état de santé ayant beaucoup joué en sa faveur.
Le 17 avril, le président du syndicat Prospérité, Abedi Mwami Yafari, va se présenter à la Police centrale où étaient détenus les deux membres de ce syndicat pour se constituer prisonnier à leur place. Sur place, les deux membres ne seront pas relaxés, mais on lui exhibera la plainte déposée par la secrétaire générale des PTT avant d’être arrêté lui aussi. Une revendication pacifique qui aura pour conséquence des arrestations des manifestants.
C’est grâce à l’intervention de la Monuc, section droits de l’homme que les trois délégués syndicaux seront relâchés et transférés au Parquet de grande instance de la Gombe où ils vont écoper de trois jours d’incarcération. Ils seront relâchés par le Procureur Paul Masudi Bolia, qui, face à l’illégalité de leur incarcération va établir le 23 avril une ordonnance de mise en liberté provisoire RMP 63.772/PR.021/KKL. Mais avec l’obligation de se présenter au Parquet chaque mardi et chaque vendredi. Avec tout ce que cela implique comme frais et préjudice moral.
Ce qui se passe aux Services centraux du ministère des PTT mérite d’être clarifié pour assurer la paix sociale et la quiétude parmi les près de 400 agents qui y prestent et dont la contribution financière au Trésor public n’est pas négligeable. Le gouvernement, qui tire quand même quelques dividendes financiers pour réaliser les moyens de sa politique est appelé à s’impliquer dans la résolution des conflits qui y couvent entre la secrétaire générale aux PTT, Isabelle Chyromod Kadumba Mujijima et les agents et cadres des Services centraux. L’implication de Louise Munga, ministre des PTT, est plus que salutaire. L’implication de deux dames dans ce dossier financièrement opaque mérite d’être dénoncée comme les femmes ont courageusement dénoncé, au cours de leur mois, les violences que les hommes leur font.
Rétrocession, dotation et bonus : pomme de discorde
A en croire notre source bien informée, la ministre Louise Munga, de qui devrait venir le salut des agents et cadres des PTT est loin de jouer un franc jeu, car elle-même impliquée dans une mauvaise gestion des primes dont bénéficient les agents et cadres des Services généraux. Ceux-ci bénéficient en effet de trois primes : la rétrocession, la dotation et le bonus.
Les agents et cadres du secrétariat général bénéficient d’une prime équivalent à 5% des réalisations totales faites par eux pendant un mois. C’est la rétrocession pour laquelle le ministère de tutelle doit bénéficier de 20% de ces 5%, selon la Note circulaire du ministre du Budget n°002/CAB/MIN/BUDGET/ 2008 du 15 janvier 2008, et non de 30%, comme il s’entête de le faire.
Les agents et cadres des Services centraux constitués de 5 directions – direction des services généraux (DSG), direction de l’inspection (DI), direction de réglementation postale (DRP), direction d’affaires internationales (DAI), direction de réglementation des télécommunications (DRT) et direction de planification (DPN) – bénéficient également de la dotation ou code 0243, une prime qui leur est versée le 5 de chaque mois et qui équivaut à 34, 200 millions de FC. Ici, la ministre des PTT y prélève aussi 30 %. Alors qu’elle versée en dollars, la dotation est distribuée aux bénéficiaires en FC au taux de 460 FC pour un dollar, renseigne la source. Question : dans la poche de qui tombe l’excédent ? Malgré cela, ajoute la source, les agents ne bénéficient que du 1/3 du montant, les 2/3 atterrissant au ministère, alors que la dotation est une prime destinée essentiellement au secrétariat général et non au ministère. Donc, conclut notre source, c’est illégalement que le ministère des PTT en bénéficie, car la réglementation en vigueur ne le lui autorise pas.
Le bonus ou plus value est la 3ème prime dont les agents et cadres des PTT bénéficient trimestriellement. Cette prime représente l’excédent du montant exigé par le gouvernement. Ici aussi et toujours, le ministère bénéficie illégalement de 30%.
En un mot, le ministère des PTT n’a droit qu’à 20% pour chaque prime de rétrocession et de bonus et non de 30%. Donc, la rétrocession, la dotation et le bonus sont la pomme de discorde où les Romains s’empoignent et à la base du malaise au sein du secrétariat général aux PTT. Les trois primes sont gérées de manière opaque.
Les agents et cadres des Services centraux ne demandent rien d’autre que la gestion orthodoxe de leurs trois primes. Alors qu’ils ne revendiquent que leurs droits, pourquoi le secrétariat général doit leur répondre par la suspension de 3 mois avec privation de salaires de 37 agents ? De quoi se reproche-t-il ? Ils ne demandent que l’annulation pure et simple de la suspension de 37 agents par le secrétariat général des PTT. Aussi ont-ils adressé une lettre – dont L’Observateur a obtenu une copie - au ministère de la Fonction publique le 28 avril lui demandant d’annuler cette suspension, en informant la très haute hiérarchie du pays (16 ampliateurs).
Le dossier du ministère des PTT mérite l’implication personnelle du Premier ministre, qui a reçu aussi une copie de la lettre, pour éviter le pire.
Kléber Kungu
Ministère des PTT : 10 millions de FC disparus, 37 agents suspendus
Plusieurs millions de FC se sont volatilisés aux PTT et les agents cherchent à connaître la destination qu’a prise cette somme faramineuse. Où sont donc passés 10 millions de FC sur 34,200 millions de FC de dotation du mois de mars dont les agents des Services centraux du ministère des Postes, téléphones et télécommunications (PTT) bénéficient chaque mois ? Quel est le montant réel de bonus qu’ils ont réalisé au 3ème trimestre 2008, mais payé au mois d’avril 2009 et pourquoi la secrétaire générale a refusé d’afficher ce montant, selon l’exigence des agents des PTT ? C’est lorsque ceux-ci lui ont exigé de voir clair sur ces dossiers qu’elle est montée sur ses chevaux : en guise de réponse, trois membres du syndicat Prospérité ont été incarcérés illégalement pendant 5 jours (120 heures) à la Police centrale (en face de l’hôpital général de référence de Kinshasa) et sur base des images et son que quelques chaînes de télévision auraient vendus au secrétariat général des PTT, 37 agents écopent d’une suspension de trois mois avec privation des salaires. Un comportement aux antipodes avec la démocratie que nous ne cessons de clamer à tout bout de champ.
Voilà un dossier très brûlant mais dont la presse ne parle pas. Ce qui se passe au secrétariat général est si abracadabrant que l’on se demande comment un tel dossier est passé loin des caméras, des micros et des stylos des chevaliers de la plume, pourtant réputés si fouineurs ?
Tout remonte au 16 avril. Cette date, les agents des PTT, qui bénéficient mensuellement de 34,200 millions de FC de dotation ou code 0243, voient leur enveloppe de mars délester de … 10 millions de FC pour ne bénéficier que de 24, 200 millions de FC que les autorités des PTT prendront soin d’afficher. Question d’éviter que les agents ne manifestent. Question : où est passée alors cette grosse somme d’argent ? A la secrétaire générale, Isabelle Chyromod Kadumba Mujijima de répondre.
Comme l’appétit vient en mangeant, les autorités vont rééditer leur coup. Cette fois, avec le bonus dont elles vont refuser d’afficher le montant réalisé du 3ème trimestre 2008, mais payé en d’avril 2009. Face au refus des autorités des PTT d’afficher, les agents des PTT vont descendre dans la rue le 16 avril pour manifester pacifiquement en face du ministère des PTT, sur l’avenue de la Démocratie (ex-des Huileries), à en croire une source proche des PTT, pour pousser les autorités des PTT à accéder à leurs exigences. Sous les cris de ‘’Mbongo e e mbongo ! Mbongo ebima !’’ Peine perdue.
Des arrestations pour une revendication pacifique
A cette requête des agents des PTT, la secrétaire générale va répondre en faisant appel à deux Jeeps pleines de policiers. Les policiers vont encadrer et escorter les manifestants jusqu’au siège où les agents seront contraints de toucher leur dû du bonus amputé de plusieurs centaines de milliers de FC par agent. C’est en cours de route, entre le siège du ministère des PTT et le siège que deux membres du syndicat Prospérité, Kadima Muzehu et Mokonzi Kumbanzi seront appréhendés par la police et gardés à vue pendant…deux jours.
Une fois au siège, le directeur de l’inspection des PTT Ikimba Bongelo Vincent va demander un autre renfort de deux autres Jeeps de policiers. Un troisième membre du syndicat Prospérité, Baudouin sera également arrêté puis relâché : son état de santé ayant beaucoup joué en sa faveur.
Le 17 avril, le président du syndicat Prospérité, Abedi Mwami Yafari, va se présenter à la Police centrale où étaient détenus les deux membres de ce syndicat pour se constituer prisonnier à leur place. Sur place, les deux membres ne seront pas relaxés, mais on lui exhibera la plainte déposée par la secrétaire générale des PTT avant d’être arrêté lui aussi. Une revendication pacifique qui aura pour conséquence des arrestations des manifestants.
C’est grâce à l’intervention de la Monuc, section droits de l’homme que les trois délégués syndicaux seront relâchés et transférés au Parquet de grande instance de la Gombe où ils vont écoper de trois jours d’incarcération. Ils seront relâchés par le Procureur Paul Masudi Bolia, qui, face à l’illégalité de leur incarcération va établir le 23 avril une ordonnance de mise en liberté provisoire RMP 63.772/PR.021/KKL. Mais avec l’obligation de se présenter au Parquet chaque mardi et chaque vendredi. Avec tout ce que cela implique comme frais et préjudice moral.
Ce qui se passe aux Services centraux du ministère des PTT mérite d’être clarifié pour assurer la paix sociale et la quiétude parmi les près de 400 agents qui y prestent et dont la contribution financière au Trésor public n’est pas négligeable. Le gouvernement, qui tire quand même quelques dividendes financiers pour réaliser les moyens de sa politique est appelé à s’impliquer dans la résolution des conflits qui y couvent entre la secrétaire générale aux PTT, Isabelle Chyromod Kadumba Mujijima et les agents et cadres des Services centraux. L’implication de Louise Munga, ministre des PTT, est plus que salutaire. L’implication de deux dames dans ce dossier financièrement opaque mérite d’être dénoncée comme les femmes ont courageusement dénoncé, au cours de leur mois, les violences que les hommes leur font.
Rétrocession, dotation et bonus : pomme de discorde
A en croire notre source bien informée, la ministre Louise Munga, de qui devrait venir le salut des agents et cadres des PTT est loin de jouer un franc jeu, car elle-même impliquée dans une mauvaise gestion des primes dont bénéficient les agents et cadres des Services généraux. Ceux-ci bénéficient en effet de trois primes : la rétrocession, la dotation et le bonus.
Les agents et cadres du secrétariat général bénéficient d’une prime équivalent à 5% des réalisations totales faites par eux pendant un mois. C’est la rétrocession pour laquelle le ministère de tutelle doit bénéficier de 20% de ces 5%, selon la Note circulaire du ministre du Budget n°002/CAB/MIN/BUDGET/ 2008 du 15 janvier 2008, et non de 30%, comme il s’entête de le faire.
Les agents et cadres des Services centraux constitués de 5 directions – direction des services généraux (DSG), direction de l’inspection (DI), direction de réglementation postale (DRP), direction d’affaires internationales (DAI), direction de réglementation des télécommunications (DRT) et direction de planification (DPN) – bénéficient également de la dotation ou code 0243, une prime qui leur est versée le 5 de chaque mois et qui équivaut à 34, 200 millions de FC. Ici, la ministre des PTT y prélève aussi 30 %. Alors qu’elle versée en dollars, la dotation est distribuée aux bénéficiaires en FC au taux de 460 FC pour un dollar, renseigne la source. Question : dans la poche de qui tombe l’excédent ? Malgré cela, ajoute la source, les agents ne bénéficient que du 1/3 du montant, les 2/3 atterrissant au ministère, alors que la dotation est une prime destinée essentiellement au secrétariat général et non au ministère. Donc, conclut notre source, c’est illégalement que le ministère des PTT en bénéficie, car la réglementation en vigueur ne le lui autorise pas.
Le bonus ou plus value est la 3ème prime dont les agents et cadres des PTT bénéficient trimestriellement. Cette prime représente l’excédent du montant exigé par le gouvernement. Ici aussi et toujours, le ministère bénéficie illégalement de 30%.
En un mot, le ministère des PTT n’a droit qu’à 20% pour chaque prime de rétrocession et de bonus et non de 30%. Donc, la rétrocession, la dotation et le bonus sont la pomme de discorde où les Romains s’empoignent et à la base du malaise au sein du secrétariat général aux PTT. Les trois primes sont gérées de manière opaque.
Les agents et cadres des Services centraux ne demandent rien d’autre que la gestion orthodoxe de leurs trois primes. Alors qu’ils ne revendiquent que leurs droits, pourquoi le secrétariat général doit leur répondre par la suspension de 3 mois avec privation de salaires de 37 agents ? De quoi se reproche-t-il ? Ils ne demandent que l’annulation pure et simple de la suspension de 37 agents par le secrétariat général des PTT. Aussi ont-ils adressé une lettre – dont L’Observateur a obtenu une copie - au ministère de la Fonction publique le 28 avril lui demandant d’annuler cette suspension, en informant la très haute hiérarchie du pays (16 ampliateurs).
Le dossier du ministère des PTT mérite l’implication personnelle du Premier ministre, qui a reçu aussi une copie de la lettre, pour éviter le pire.
Kléber Kungu
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