A la veille du centenaire des Frères des écoles chrétiennes au Congo
Assanef/RDC entend redynamiser la jeunesse pour la relève
Les membres de l’Association des anciens élèves des frères des écoles chrétiennes (Assanef/RDC) entendent redynamiser la jeunesse pour assurer leur relève. « Assanef, spécial 15 mai 2009, redynamisons la jeunesse pour la relève », ainsi pouvait-on lire sur l’une des banderoles qui ont orné la salle du home Assanef à Lingwala, à l’occasion de la fête patronale de Saint Jean-Baptiste de la Salle, fondateur des Ecoles chrétiennes en République démocratique du Congo, - célébrée le 15 mai de chaque année - que les nombreux Frères des écoles chrétiennes en RDC ont célébré dimanche 24 mai.
Alors que l’œuvre missionnaire de l’évangélisation et de l’enseignement des écoles chrétiennes en RDC est centenaire, la famille lasallienne de la RDC s’est retrouvée au home Assanef pour témoigner le « renforcement de [leur] fraternité lasallienne tissée depuis les années de [leur] jeunesse scolaire (…) », a relevé Dieudonné Bifumanu Nsompi, 2ème vice-président du comité fédéral de l'Assanef district de la RDC, représentant le président Georges Makuta en déplacement.
Lasalliennes et Lasalliens ont répondu présent à la manifestation, question de témoigner leur gratitude « à l’endroit de [leurs] généreux éducateurs » pour l’épanouissement de « l’image de l’Assanef et de sa jeunesse […] ». Une occasion aussi pour eux de se mobiliser pour préparer le centenaire de l’arrivée des Frères des écoles chrétiennes au Congo, dont la ville de Boma dans le Bas-Congo, « point de départ de l’essaimage des Frères au Bas-Congo, à Kinshasa, à l’Equateur et au Katanga ».
Un essaimage bénéfique et prolifique
Depuis 1909, date de l’arrivée à Boma des premiers Frères des écoles chrétiennes, l’œuvre évangélisatrice et éducationnelle de Jean-Baptiste de la Salle s’est abondamment répandue à travers le territoire de la RDC. Ainsi de Boma, le « mouvement » lasallien, comme une bonne et bénie contagion, s’est répandu à Kinshasa (1910), Tumba (1921), Bamania (1929), Mbandaka (1930), Kangu (1934), Matadi (1938), Gombe-Matadi (1939), Konzo (1953), Kilwa (1956), Lubumbashi (1964), Gbadolité (1969), Mbanza-Ngungu (1972).
Un essaimage bénéfique et prolifique qui a permis au pays de se doter d’éléments de valeur parmi ses filles et fils qui se particularise dans la bonne gouvernance partout ils se sont retrouvés, dans les institutions ou dans les entreprises publiques du pays, à la satisfaction générale des Congolais.
Ces valeurs ou vertus héritées de leur formation, les membres de l’Assanef ne les ont jamais oubliées a point qu’aujourd’hui, tels des parchemins de très haut niveau, ils sont très fiers de les brandir à tout premier venu. « Comme ancien élève des écoles chrétiennes, je retiens l’éducation et l’instruction reçues. Les Frères nous ont appris l’humilité et le principe selon lequel il ne faut compter que sur Dieu et sur soi-même», reconnaît Gaby Nyampala Batuli, secrétaire académique de l’Université catholique de Kinshasa. « C’est aussi l’esprit de solidarité et d’entreprenariat », a-t-il ajouté, qui a animé et caractérisé ceux qui ont été formés dans les écoles chrétiennes et qui, venus de l’intérieur, ils se sont taillés une place dans la capitale. La plupart des enseignants étaient venus de l’intérieur, des écoles lasalliennes. « Dans la province de l’Equateur, c’est Bamania, école des moniteurs, qui avait formé l’élite de cette province », a-t-il déclaré.
« Ce qui me reste, c’est l’éducation reçue », a avoué, Matusadila Daniel, entrepreneur, un autre Lasallien, formé à Tumba, dans le Bas-Congo. Comme un trésor, il garde cette éducation très jalousement. « Je la garde jalousement. Les Frères m’ont appris le travail de l’excellence. Tout ce que je fais, je le fais avec excellence », a-t-il conclu. Dieudonné Bifumanu Nsompi, 2ème vice-président du comité fédéral de l’Assanef/RDC, cadre à la DGI, lui, garde des Frères, « la discipline et l’humilité ». Voilà pourquoi, a-t-il déduit, les Frères préféraient travailler avec la basse classe, ce qui montrait leur humilité.
Une flamme qui a perdu de son éclat
La plupart reconnaissent cependant que, 100 ans après, la flamme de cette formation reçue a perdu de son éclat à ce jour. Pour Gaby Nyampala Batuli, l’éclat de la flamme a été terni lorsque l’Etat avait nationalisé toutes les écoles, mais après leur rétrocession, il y a l’espoir de faire revivre cette flamme. Il regrette cependant qu’il n’ y ait plus de formation des frères et qu’il n’y ait des laïcs qui sont formés actuellement. Dieudonné Bifumanu reconnaît que la flamme continue de briller, mais pas avec la même intensité qu’auparavant. Il estime que, pour la rallumer, il faut redynamiser la jeunesse. Matusadila Daniel, relève, lui, aussi un relâchement, mais qui peut être récupéré.
Plusieurs personnalités politiques et militaires de ce pays sont passés par le moule des écoles chrétiennes, notamment le président Mobutu Sese Seko, le lieutenant-général Liwanga, Mokolo wa Mpombo, le général Mena, Léon Kengo wa Dongo, Me Lokwa, le ministre Endundo Bononge, Engulu Bangampongo.
Par le temps qui court avec ce métissage comportemental et éducationnel, il y a lieu de se demander ce qui reste de ces valeureux anciens élèves des écoles lasalliennes. Leur éducation et leur instruction sont-elles encore intactes ? Le temps n’est-il pas parvenu à éroder ce capital de vertus qui fait défaut dans un pays où trouver une personne vertueuse c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin ?
Dans sa messe d’action de grâce, le père John Ngalamulume de la Congrégation des Missionnaires Amis du Christ a ainsi interpellé les Assanefiens. « Quelle est notre spécificité ? Quel est notre signe particulier, que faisons-nous de particulier par rapport aux autres ? Quelle est notre pierre que nous apportons à l’édification du pays ? Nous travaillons dans plusieurs secteurs, quelle marque laissons-nous aux autres ? » s’est-il interrogé, tout en se demandant si l’Assanef, qui est une association, est « une clique de mangeurs, de buveurs, des viveurs, de simples porteurs d’uniformes ».
Les Assanefiens ne sont ni l’un ni l’autre. Formés dans les écoles chrétiennes de Jean-Baptiste de la Salle, ces personnalités, qui ont fait et continuent de faire la fierté de la RDC, ne manquent jamais de se distinguer des autres compatriotes dans leur comportement, dans leur gestion de la chose publique. Mais combien sont-ils à qui est offerte l’opportunité de gérer la res publica pour que l’impact puisse se faire bien sentir ?
Kléber Kungu
Assanef/RDC entend redynamiser la jeunesse pour la relève
Les membres de l’Association des anciens élèves des frères des écoles chrétiennes (Assanef/RDC) entendent redynamiser la jeunesse pour assurer leur relève. « Assanef, spécial 15 mai 2009, redynamisons la jeunesse pour la relève », ainsi pouvait-on lire sur l’une des banderoles qui ont orné la salle du home Assanef à Lingwala, à l’occasion de la fête patronale de Saint Jean-Baptiste de la Salle, fondateur des Ecoles chrétiennes en République démocratique du Congo, - célébrée le 15 mai de chaque année - que les nombreux Frères des écoles chrétiennes en RDC ont célébré dimanche 24 mai.
Alors que l’œuvre missionnaire de l’évangélisation et de l’enseignement des écoles chrétiennes en RDC est centenaire, la famille lasallienne de la RDC s’est retrouvée au home Assanef pour témoigner le « renforcement de [leur] fraternité lasallienne tissée depuis les années de [leur] jeunesse scolaire (…) », a relevé Dieudonné Bifumanu Nsompi, 2ème vice-président du comité fédéral de l'Assanef district de la RDC, représentant le président Georges Makuta en déplacement.
Lasalliennes et Lasalliens ont répondu présent à la manifestation, question de témoigner leur gratitude « à l’endroit de [leurs] généreux éducateurs » pour l’épanouissement de « l’image de l’Assanef et de sa jeunesse […] ». Une occasion aussi pour eux de se mobiliser pour préparer le centenaire de l’arrivée des Frères des écoles chrétiennes au Congo, dont la ville de Boma dans le Bas-Congo, « point de départ de l’essaimage des Frères au Bas-Congo, à Kinshasa, à l’Equateur et au Katanga ».
Un essaimage bénéfique et prolifique
Depuis 1909, date de l’arrivée à Boma des premiers Frères des écoles chrétiennes, l’œuvre évangélisatrice et éducationnelle de Jean-Baptiste de la Salle s’est abondamment répandue à travers le territoire de la RDC. Ainsi de Boma, le « mouvement » lasallien, comme une bonne et bénie contagion, s’est répandu à Kinshasa (1910), Tumba (1921), Bamania (1929), Mbandaka (1930), Kangu (1934), Matadi (1938), Gombe-Matadi (1939), Konzo (1953), Kilwa (1956), Lubumbashi (1964), Gbadolité (1969), Mbanza-Ngungu (1972).
Un essaimage bénéfique et prolifique qui a permis au pays de se doter d’éléments de valeur parmi ses filles et fils qui se particularise dans la bonne gouvernance partout ils se sont retrouvés, dans les institutions ou dans les entreprises publiques du pays, à la satisfaction générale des Congolais.
Ces valeurs ou vertus héritées de leur formation, les membres de l’Assanef ne les ont jamais oubliées a point qu’aujourd’hui, tels des parchemins de très haut niveau, ils sont très fiers de les brandir à tout premier venu. « Comme ancien élève des écoles chrétiennes, je retiens l’éducation et l’instruction reçues. Les Frères nous ont appris l’humilité et le principe selon lequel il ne faut compter que sur Dieu et sur soi-même», reconnaît Gaby Nyampala Batuli, secrétaire académique de l’Université catholique de Kinshasa. « C’est aussi l’esprit de solidarité et d’entreprenariat », a-t-il ajouté, qui a animé et caractérisé ceux qui ont été formés dans les écoles chrétiennes et qui, venus de l’intérieur, ils se sont taillés une place dans la capitale. La plupart des enseignants étaient venus de l’intérieur, des écoles lasalliennes. « Dans la province de l’Equateur, c’est Bamania, école des moniteurs, qui avait formé l’élite de cette province », a-t-il déclaré.
« Ce qui me reste, c’est l’éducation reçue », a avoué, Matusadila Daniel, entrepreneur, un autre Lasallien, formé à Tumba, dans le Bas-Congo. Comme un trésor, il garde cette éducation très jalousement. « Je la garde jalousement. Les Frères m’ont appris le travail de l’excellence. Tout ce que je fais, je le fais avec excellence », a-t-il conclu. Dieudonné Bifumanu Nsompi, 2ème vice-président du comité fédéral de l’Assanef/RDC, cadre à la DGI, lui, garde des Frères, « la discipline et l’humilité ». Voilà pourquoi, a-t-il déduit, les Frères préféraient travailler avec la basse classe, ce qui montrait leur humilité.
Une flamme qui a perdu de son éclat
La plupart reconnaissent cependant que, 100 ans après, la flamme de cette formation reçue a perdu de son éclat à ce jour. Pour Gaby Nyampala Batuli, l’éclat de la flamme a été terni lorsque l’Etat avait nationalisé toutes les écoles, mais après leur rétrocession, il y a l’espoir de faire revivre cette flamme. Il regrette cependant qu’il n’ y ait plus de formation des frères et qu’il n’y ait des laïcs qui sont formés actuellement. Dieudonné Bifumanu reconnaît que la flamme continue de briller, mais pas avec la même intensité qu’auparavant. Il estime que, pour la rallumer, il faut redynamiser la jeunesse. Matusadila Daniel, relève, lui, aussi un relâchement, mais qui peut être récupéré.
Plusieurs personnalités politiques et militaires de ce pays sont passés par le moule des écoles chrétiennes, notamment le président Mobutu Sese Seko, le lieutenant-général Liwanga, Mokolo wa Mpombo, le général Mena, Léon Kengo wa Dongo, Me Lokwa, le ministre Endundo Bononge, Engulu Bangampongo.
Par le temps qui court avec ce métissage comportemental et éducationnel, il y a lieu de se demander ce qui reste de ces valeureux anciens élèves des écoles lasalliennes. Leur éducation et leur instruction sont-elles encore intactes ? Le temps n’est-il pas parvenu à éroder ce capital de vertus qui fait défaut dans un pays où trouver une personne vertueuse c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin ?
Dans sa messe d’action de grâce, le père John Ngalamulume de la Congrégation des Missionnaires Amis du Christ a ainsi interpellé les Assanefiens. « Quelle est notre spécificité ? Quel est notre signe particulier, que faisons-nous de particulier par rapport aux autres ? Quelle est notre pierre que nous apportons à l’édification du pays ? Nous travaillons dans plusieurs secteurs, quelle marque laissons-nous aux autres ? » s’est-il interrogé, tout en se demandant si l’Assanef, qui est une association, est « une clique de mangeurs, de buveurs, des viveurs, de simples porteurs d’uniformes ».
Les Assanefiens ne sont ni l’un ni l’autre. Formés dans les écoles chrétiennes de Jean-Baptiste de la Salle, ces personnalités, qui ont fait et continuent de faire la fierté de la RDC, ne manquent jamais de se distinguer des autres compatriotes dans leur comportement, dans leur gestion de la chose publique. Mais combien sont-ils à qui est offerte l’opportunité de gérer la res publica pour que l’impact puisse se faire bien sentir ?
Kléber Kungu
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