lundi 21 décembre 2009

« Simon Kimbangu est plus qu’un héros national », selon Pr Biyoya

Clôture de la conférence sur les 50 ans de l’Eglise kimbanguiste

« Simon Kimbangu est plus qu’un héros national », selon Pr Biyoya

« Simon Kimbangu est non seulement faiseur des miracles, le père spirituel et fondateur du destin noir, le fondateur de la République, le prophète du panafricanisme, il est plus qu’un héros national…Simon Kimbangu est plus que l’or et l’argent. C’est un capital à fructifier ». Le professeur Philippe Biyoya Makutu s’exprimait ainsi samedi 19 décembre, dernière journée de la conférence sur le cinquantenaire de l’Eglise kimbanguiste, organisée par l’Université Simon Kimbangu, sous le haut patronage de Son Eminence Simon Kimbangu Kiangani, chef spirituel et représentant légal de l’Eglise de Jésus-Christ sur la Terre par son envoyé spécial Simon Kimbangu (EJCSK), qui a ouvert et clôturé cette conférence.

Sans être kimbanguiste, le professeur Biyoya, né des parents catholiques et d’obédience méthodiste, qui s’adressait aux non-kimbanguistes (sic !), s’est appesanti très longuement sur la grandeur du prophète Simon Kimbangu pour reconnaître qu’il est Dieu, qu’il est le dieu des Congolais, le dieu des Noirs, qu’il est son dieu, car, conclut-il, Dieu est incarné en lui. Arguant ses propos, il a soutenu que ni Paul ni Pierre n’ont opéré de miracles plus grands que ceux faits par lui. C’est pourquoi, il « ne peut être un simple souvenir, mais il doit être immortel. Il doit sortir de l’Eglise, car ses idées ne sont pas que religieuses.

« Dieu a béni le Congo par Simon Kimbangu »

Encouragé par des salves d’applaudissements qui ponctuaient régulièrement ses propos sur le prophète Simon Kimbangu, le conférencier a estimé que les choses marcheront bien en RDC le jour où nous considérerons que le fondement spirituel de Simon Kimbangu doit nous guider. Aussi n’est-il pas nécessaire de se demander pourquoi depuis l’obtention de notre indépendance pourquoi le Congo ne marche pas. « On ne peut être nationaliste, on ne peut réussir en politique, sport, en économie si on ne se donne pas comme fondement le kimbanguisme », a-t-il conclu. « Simon Kimbangu avait été condamné comme acteur politique. Et tant que nous ne continuerons pas cette action, il y aura immobilisme dans le développement de notre pays, a prévenu Philippe Biyoya.

C’est pourquoi, il a souhaité que « les idées de Simon Kimbangu constituent la morale politique des Congolais », estimant que « Dieu a béni le Congo et l’Afrique par Simon Kimbangu. Celui-ci, par conséquent, n’appartient pas aux kimbanguistes, ni à sa famille biologique, ni au Kongo Central (sa province d’origine, NDLR) ; il appartient au Congo. Il est trop grand pour que ces entités le contiennent », a déclaré le conférencier.

Dans son intervention apologique sur le prophète Simon Kimbangu, le conférencier a estimé que « l’Eglise kimbanguiste devrait être notre patrimoine, (le patrimoine) des Congolais. (Par conséquent) le président de la République ne devrait pas chercher à quelle foi (chrétienne ou religieuse, NDLR) il appartient ». Pour lui, la foi de Simon Kimbangu doit être celle du président de la République, du Premier ministre.

Il faut un monument en faveur de Simon Kimbangu

Compte tenu de ce beau tableau sur le prophète Simon Kimbangu, Philippe Biyoya encourage les fidèles kimbanguistes à revendiquer la suprématie de leur Eglise. Par voie de conséquence, il est estime que « les idées de Simon Kimbangu doivent être enseignées non seulement dans les écoles kimbanguistes, mais aussi dans toutes les écoles congolaises, pourquoi pas africaines, étant donné que le combat de ce grand homme est loin de ne concerner que ses compatriotes. Son combat a donné la voie aux indépendances africaines.

Pourquoi ne pas ériger un monument pour un homme qui est plus qu’un héros ? Patrice-Eméry Lumumba ne serait pas ce qu’il est s’il n’avait pas suivi le même chemin que Simon Kimbangu (arrêtés et emprisonnés à Thysville, actuel Mbanza-Ngungu), avant d’être transférés et mourir à Elisabethville, actuel Lubumbashi où ils vont mourir, chacun à sa date). Pourquoi ne pas consacrer une journée nationale sur lui dans le calendrier. ? Pourquoi ne pas construire un musée pour garder les reliques de ce grand prophète, qui avait tenu tête à la puissance des colonialistes ? Pourquoi ne pas songer à faire endroits comme la prison de Mbanza-Ngungu, de Lubumbashi où il avait été incarcéré, son tombeau à Lubumbashi, des lieux de pèlerinage ?

Réaliser ces choses serait reconnaître le rôle combien inestimable de Simon Kimbangu dans la libération des Congolais et des Africains du joug colonial, dans la lutte du peuple noir contre l’oppression et l’exploitation multiforme des Noirs par les Blancs, la victoire du peuple opprimé sur les oppresseurs.

A la 2ème journée, d’éminents professeurs, des historiens ont animé divers thèmes, notamment « l’Eglise kimbanguiste et ses relations extérieures » (Pr. Labama), qui a parlé de l’expansion de l’Eglise à travers le monde (dans 10 Etats africains, 10 européens, 2 américains et 1 asiatique), « l’œuvre de Simon Kimbangu et les indépendances africaines » (Pr Isidore Ndaywel), qui a reconnu en Simon Kimbangu le symbole de la contestation, de la résistance, de non violence comme Gandhi, et que Simon Kimbangu méconnu au Congo et en Afrique, il appartient à l’Eglise kimbanguiste de le faire connaître, « Les Conditions carcérales de Simon Kimbangu (Pr Botela), « les vestiges de Simon Kimbangu » (Pr Sabakinu) qui a relevé entre autres que 20 thèses de doctorat sur Simon Kimbangu ont été défendues dans le monde.

Ces hommes de science ont fait quelques recommandations à l’Eglise kimbanguiste, notamment solliciter le statut d’observateur auprès des institutions internationales, multiplier des visites dans les Etats où elle est implantée, solliciter que la cité de N’kamba devienne autonome, bien que cela soit presque impossible dans le contexte actuel, introduire les enseignements sur Simon Kimbangu dans les écoles congolaises, réunir toute la documentation sur le prophète, créer un centre de documentation à l’Université Simon Kimbangu, etc.

Aux fidèles kimbanguistes rangés derrière tous les Congolais de faire entendre tous ces souhaits et recommandations auprès des décideurs pour qu’ils deviennent un jour une réalité.

Kléber Kungu

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