La réforme du Portefeuille en marche à l’Onatra
Le bateau Kotakoli a quitté Kinshasa pour Kisangani
Il y a quelques temps, un panneau du ministère du Portefeuille, parlant des effets attendus de la réforme des entreprises publiques, annonçait la reprise prochaine de trafic des bateaux de l’Office National de Transport (ONATRA). Certains ont affiché leur scepticisme, assurant qu’il s’agissait d’un simple vœu pieu. Ils avaient tort parce que les bonnes nouvelles en provenance de l’Onatra ne cessent de se multiplier. La dernière en date est celle du départ, mercredi 21 octobre 2009 à destination de Kisangani d’un convoi fluvial poussé par le bateau Kotakoli récemment réhabilité par les chantiers navals de cet office. La cérémonie a eu lieu en présence de membres du gouvernement dont la ministre du Portefeuille, Jeanine Mabunda qui acompagne de manière très actives les initiatives du comité de gestion de l’Onatra.
Près de 500 passagers prennent place à bord du Kotakoli. Parmi eux, des personnes bloquées à Kinshasa depuis la guerre en 1996-1997 et qui n’ont pas caché leur joie de retrouver les leurs après autant d’années. Les barges du convoi contiennent près de 500 tonnes de marchandises dont des produits manufacturés, des équipements (motos, vélos…) et des produits de première nécessité.
Aucun doute que l’arrivée du convoi dans près de trois mois à Kisangani constituera un événement aussi bien sur le plan humain que sur le plan commercial. Avec un impact certain sur le plan social avec la baisse des biens sur le marché local, tel que cela a été constaté lors de la fin des travaux de la route qui relie Kisangani à Beni et qui constitue une des nombreuses initiatives « 5 chantiers » dont le chef-lieu de la Province Orientale a bénéficié ces derniers mois. A son retour, le Kotakoli transportera pas moins 4.000 tonnes de biens, essentiellement des produits agricoles (haricots, pommes de terre…) provenant entre autres de la province du Nord-Kivu.
La relance d’un géant malade
La reprise du trafic des bateaux de l’Onatra vient ainsi s’inscrire dans une suite d’actions pour faciliter la circulation des Congolais et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national. « On a tendance à oublier comment l’Onatra est une épine dorsale de ce pays parce qu’elle permet l’avancée des biens et des personnes du Bas-Congo vers le Nord-Est du pays en passant par Kinshasa ; d’ici vers le Kasai et vers Kisangani… Finalement, l’Onatra est une entreprise veritablement nationale. Et je crois qu’il faut féliciter ces agents pour les efforts qui ont été accomplis », a expliqué Mme Jeanine Mabunda.
Concernant la contribution du gouvernement à cet effort de l’Onatra qui a réhabilité tous ces bateaux sur fonds propres, la ministre du Portefeuille a expliqué que « le gouvernement met en place des politiques et c’est aux entreprises publiques - dont l’Onatra - de montrer qu’elles sont au service de la population ».
Avec ces actions, l’Onatra s’est visiblement engagé sur la voie de la reprise. Il est prévu dans son programme que le chantier naval de Ndolo puisse réhabiliter avant la fin de cette année outre le bateau Kamoto, les convois Aketi, Inzia et Inkanda.
Le bateau Aketi sera basé à Mbandaka pour desservir les affluents dans la province de l’Equateur. Tandis que le convoi Inzia, dont le lieu d’affectation sera la ville de Kisangani, permettra à l’agence de l’ONATRA de ce chef-lieu de la province Orientale d’exploiter la ligne Kisangani-Bumba-Lisala et vice versa.
Quant à l’unité fluviale Inkanda, elle va remplacer momentanément le bac Matadi pour assurer la traversée du pool Malebo, Kinshasa-Brazzaville-Kinshasa. Le bac Matadi sera retourné au chantier naval pour quelques travaux d’entretien.
Ainsi, comme le disait le premier ministre Muzito lors de la présentation du budget 2010 à l’assemblée nationale, la réforme des entreprises publiques « a pour but ultime de créer un véritable tissu d'entreprises financièrement saines, qui investissent, participent au progrès technique et à la recherche, créent des emplois décents et bien rémunérés. Ces entreprises nouvelles devraient prendre la place des structures financièrement insolvables, au personnel mal ou pas du tout rémunéré, et dont les prestations ne satisfont pas leurs clients ».
Kléber Kungu
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